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CAP D'AGDE - ÎLE DES LOISIRS: échec et solutions Par Henri COUQUET

  ÎLE DES LOISIRS: échec et solutions Par Henri COUQUET Quand notre maire a…

 

ÎLE DES LOISIRS: échec et solutions

Par Henri COUQUET


Quand notre maire a décidé d’entreprendre la restructuration de l’Île des loisirs, il y a déjà bientôt quatre ans, je lui avais recommandé, en séance du conseil municipal, « de ne pas engager la ville d’Agde dans cette aventure ». S’imaginant probablement résoudre les difficultés de cette zone du Cap comme nous avions résolu les situations du Palméria et du Matago lors du mandat municipal précédent, il a pourtant persisté, malgré les mises en garde. Cette décision a donc donné lieu à une première étude effectuée par « Atout France », puis à une seconde par un groupement de cinq sociétés pour un coût de l’ordre de 150 000 euros tout de même. S’y est ajouté ensuite une esquisse psychédélique de couleur rose attribuée à Jean Nouvel, lors de la première sortie de l’ « ambition 2020 ». Parallèlement, le maire a créé un nouveau budget annexe, initialement de 1,1 million d’euros, pour couvrir ces premiers frais, par un emprunt évidemment. Il a alors pris l’initiative de commencer à acheter des commerces et des murs commerciaux dans le centre commercial situé à l’entrée du parking de l’Île. Un projet de ZAC fut même prévu, avec une soi-disant concertation lancée au mois d’août 2012.

Les évaluations financières de ce projet, effectuées par la SCET, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, atteignirent un niveau très important (41 millions d’euros). L’amortissement d’une telle somme nécessitait le déblocage de 62 700 m2 de construction de surface habitable (voir le plan du schéma d’aménagement envisagé). Disproportionné ! Ainsi la solution prévue créait de nouvelles nuisances supérieures à celles existantes. Par ailleurs la délocalisation, en particulier des boites de nuit, vers la plage Richelieu avait un coût important et des conséquences sur l’habitat existant. Les réactions des résidants voyant leur environnement menacé, ainsi que celles des professionnels défendant leurs entreprises, furent à la hauteur de l’irresponsabilité du projet. Dans ce contexte, le maire faisant l’autruche, l’affaire est discrètement enterrée, ou plutôt … mise en sommeil !

C’est un échec, mais un échec présentant déjà une ardoise (l’argent sorti pour les études et les achats commerciaux) et des dégâts collatéraux. Les commerces existants dans le centre commercial ont maintenant à côté de chez eux des locaux, devenus municipaux, vides, abandonnés, quand ce n’est pas squattés. Cela peut porter atteinte à leurs activités. Par ailleurs la ville d’Agde doit acquitter, comme les autres propriétaires, des frais de copropriété. Là aussi la situation est maintenant pire qu’avant. La mairie a engagé les finances du contribuable, non pour améliorer la situation, mais pour la dégrader au final. Voilà le résultat de décisions présomptueuses prises à la légère.

Pourtant l’Île des loisirs a besoin d’évoluer, afin que le développement normal de ses activités ne génère pas des nuisances (en particulier sonores) pour les habitants. Aujourd’hui, le nouveau schéma d’aménagement, présenté dernièrement dans le projet de ville, est particulièrement approximatif et fantaisiste. Il reste dans le flou total. Je conseille donc aux habitants, en regard de la modification du secteur Richelieu en « projet urbain à préciser » dans le PLU en préparation (voir le plan), à rester vigilants et à ne pas se satisfaire de promesses orales pré-électorales. Le flou est aussi maintenu en ce qui concerne des zones d’hébergement résidentiel sur l’Île elle-même. Cette intention n’est manifestement pas abandonnée.

Tout cela n’est pas bon. Quand il s’agit de l’environnement et du cadre de vie de nos concitoyens, ainsi que de l’argent des contribuables, ce n’est pas d’opacité dont nous avons besoin, mais de la plus grande clarté. Dans cette affaire, il ne faut léser personne : les résidants qui méritent que les nuisances qui les affectent soient traitées, au lieu d’en créer de nouvelles, les professionnels qui ont créé et développé des entreprises dans un lieu affecté à ces activités dès l’origine et les investisseurs qui ont permis d’assainir la zone d’une trop grande concentration de boites de nuit sur le déclin.

Il est évident qu’inclure de l’habitation classique dans ce lieu destiné à une autre vocation ne ferait que compliquer la situation. Comme je l’ai avancé lors de notre réunion publique du 9 mars, c’est vers le loisir de jour et la revégétalisation de l’île qu’il faut tendre. La renaissance d’une activité de thalassothérapie (nécessitant la relation directe avec la mer) pourrait y trouver sa place. La création d’un delphinarium, comme certaines sociétés spécialisées le souhaiteraient, est possible. Une multitude d’activités péri-nautiques en plein milieu d’un port pourraient y trouver aussi leur place. Dans ce contexte là, l’hébergement de courte durée lié à ces centres d’intérêts deviendrait alors envisageable. Nous pouvons aussi imaginer une place semi-couverte, permettant des expositions XXL et le développement de celles déjà existantes. Ce pourrait être aussi le lieu de spectacles before, c’est-à-dire tôt dans la soirée.

Ainsi nous resterions dans une unité d’affectation de l’Île, fidèle à son origine, qui serait beaucoup plus adaptée que le bric-à-brac ingérable dans lequel la mairie d’Agde avait commencé à l’engager. Il est temps de remettre les pieds sur terre.

Voir aussi sur « agdegagnant.wordpress.com »


ILE DES LOISIRS

ILE DES LOISIRS 1

ILE DES LOISIRS 2

 

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