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CATHERINE GRÈZE À MARSEILLAN À LA RENCONTRE DES PROFESSIONNELS DE LA PÊCHE ET DE LA CONCHYLICULTURE

CATHERINE GRÈZE À MARSEILLAN À LA RENCONTRE DES PROFESSIONNELS DE LA PÊCHE ET DE LA CONCHYLICULTURE…

CATHERINE GRÈZE À MARSEILLAN À LA RENCONTRE DES PROFESSIONNELS DE LA PÊCHE ET DE LA CONCHYLICULTURE


Mardi 29 octobre 2013, Catherine GREZE, Eurodéputée Europe Ecologie Les Verts (EELV) de la Région Sud-Ouest, a fait escale à Marseillan, au Mas Conchylicole d’Annie CASTALDO, à la rencontre des professionnels de l’étang de Thau et des militants Europe Ecologie Les Verts de Marseillan, Agde et Sète.

1)    D’abord une rencontre avec les conchyliculteurs de Thau, les pieds dans l’eau :

Mr Rémy ROUCAIROL a présenté les aspects topographiques, géologiques et biologiques de l’Etang à Catherine Grèze et Agnès Gizard-Carlin : bassin dynamique sous climat méditerranéen, ce qui permet une croissance des coquillages en une seule année, contre 3 ou 4 dans le bassin océanique. De profondeur variable, les tables conchylicoles sont installées dans les zones les plus en eaux, là où le courant est le plus fort, amenant microparticules et oxygénation nécessaires à la nutrition des huitres et des moules. Les tables sont construites avec des matériaux de récupération : des rails de chemins de fer remisés. Elles sont orientées de telle sorte qu’aucun obstacle n’arrête le courant entrant d’eau marine venant de Sète, baignant l’ensemble des tables.

Mr Philippe ORTIN, président du Syndicat Régional Conchylicole de Méditerranée (SRCM) explique que l’activité de conchyliculture et de mytiliculture fait vivre directement environ 500 familles, et autant d’emplois induits, pour une production de 8 OOOT année.  Les conchyliculteurs souhaitent pouvoir diversifier leur production par le captage de Pétoncle (petite coquille Saint Jacques) en mer, de Coquilles Saint Jacques Méditerranéennes, l’élevage de Palourdes et de Bijus (ascidies), en collaboration avec le laboratoire scientifique de Banyuls, annexe de la faculté des Sciences de Montpellier.

Le syndicat des conchyliculteurs souhaiterait également récupérer 30ha durant la vente du Domaine de Listel, basé sur le Lido entre Marseillan et Sète, pour pouvoir mettre en place une écloserie, ainsi que des bassins pour mettre les huitres à l’abri des lors des fermetures temporaires de l’Etang ; ceci pour ne pas interrompre la vente et satisfaire la clientèle.

Enfin, le syndicat travaille à la création d’un Label Rouge pour les huitres, avec un cahier des charges basé sur l’utilisation de tables de relevage qui permettrait de sortir les huitres quelques jours avant leur mise en vente, pour « les muscler ».

Annie CASTALDO, membre du CIVAM de Thau Racines 34, du CPIE bassin de Thau, précise que la démarche AOC a existé de 1997 à 2002, qu'un label rouge n'est que commercial : il ne s’inscrit pas de projet de territoire, et que les tables de relevage, ce n'est que de la poudre aux yeux. Cela fait un siècle que nos huîtres sont inimitables sans les tables de relevage, il faut juste un bon naissain, beaucoup de travail et un amour inconditionnel pour la lagune de Thau. Nous, les petits producteurs, il nous faut être imaginatif et surtout ne pas copier les gros mareylleurs qui polluent sans vergogne en nous donnant de leçons de commerce !

De plus, Annie CASTALDO ajoute qu’il faut absolument parler du problème environnemental primordial que posent les huitres triploïdes aujourd'hui : ce produit tue l'éco-système et les professionnels par la même occasion !! Ce n'est pas parce qu'une profession ne veut pas en parler que l'on doit se taire.

2)   Ensuite, échanges avec les représentants du Syndicat des Petits Métiers de la Pèche :

Mr Guy VAUDO, vice président du Syndicat des Petits Métiers de Méditerranée, explique que la pèche correspond à une activité de cueillette, tributaire du milieu. Hors, il y a de moins en moins de courant dû à une diminution des eaux du Rhône.

En effet, l’irrigation dans la vallée du Rhône, l’eau prélevée pour le refroidissement des centrales nucléaires, les prélèvements pour un usage lointain, comme celui du Projet Aquadomitia, réduisent le débit du Rhône et l’apport de substances nutritives.

Mr VAUDO aborde un second problème : celui de la pèche industrielle qui absorbe quasiment toutes les subventions européennes, au détriment des Petits Métiers (deux personnes maximum par embarcation) qui ne sont absolument pas reconnus, et n’ont donc aucune aide. Leur nombre a été divisé par trois : il ne reste actuellement que 300 professionnels. Le nombre des gros thoniers et chalutiers a diminué, mais leur impact sur le milieu et les dégâts qu’ils causent sur la ressource (mauvaises prises rejetées mortes à la mer) sont toujours aussi importants.

De plus, le système des PEM (Permis de Mise en Exploitation) est défavorable à la pèche artisanale qui représente presque 90% de la profession ; une partie de ces PME a été transférée vers les pécheurs après abandon de l’activité de pèche des conchyliculteurs, mais ne leur sont pas restitués lors de sorties de flotte (navires détruits). Et pour s’installer, un petit-métier doit débourser 120 000 euros ! Il faudrait revenir à une nécessaire polyvalence professionnelle, avec bateau et filets adaptés à la saison et aux poissons, voire polyvalence pèche–conchyliculture qui permettrait de maintenir emplois durables et préservation de la ressource en réduisant l’emprise sur le milieu marin, à la différence des chaluts ou des thoniers, qui reçoivent à ce jour le plus de subventions.

Pour Catherine GREZE Députée européenne : « Il y a quelques mois, nous votions au Parlement Européen une Politique Commune de la Pêche (PCP) ambitieuse, contraignante pour mettre fin à la surpèche, diminuer les prises accessoires et les rejets, avec un suivi scientifique : l’objectif affiché = reconstitution des stocks halieutiques pour 2021. Cette semaine à Strasbourg, elle a été mise en danger par un manque de volonté politique concernant son financement (6,5 milliards d’euros pour le FEAM = Fond Européen pour les Affaires Maritimes). Les écologistes ont réussi à s’opposer aux subventions pour le renouvellement de la flotte, mais pas à l’achat et au remplacement des (gros) moteurs et le risque important d’accroitre la capture. Les négociations sont reparties, jusqu’au vote final en décembre. J’ai compris qu’il fallait absolument prendre en compte les Petits Métiers de la Pèche. Je ne suis pas venue pour rien. »

3)   Pour finir, rencontre avec les militants des GL Sète, Marseillan et Agde :

Catherine GREZE est venue rendre compte de son travail en tant que Coordinatrice des Elues Verts Européens de tous les pays, membre de la Commission des Politiques Régionales, membre des Intergroupes d’élues sur la Viticulture, les langues régionales, le Groupe d’Amitié Basque, et membre de la Délégation Officielle Européenne en Amérique Latine.

Elle explique que l’Europe, construite après-guerre pour garantir la paix, est devenue un immense marché économique de 14,9 milliards d’euros d’excédents. La « bulle-Europe » se prote bien sur le marché mondial ; cependant, en son sein, les pays européens ne coopèrent pas, mais au contraire sont mis en concurrence, ce qui débouche sur des crises dramatiques, comme celle de la Grèce.

Au côté des militants locaux, elle apporte son soutien à ces professionnels de la Mer qui exercent une activité artisanale, qui participent à l'aménagement et au développement durable du territoire, par le maintien d’emplois durables, non délocalisables, et exercent une activité responsable, respectueuse du milieu, sur notre Lagune de Thau !

Elle ne pouvait repartir sans déguster un repas “délices et spécialités locales” concocté par Annie CASTALDO et sa mère, servi et desservi par les enfants des uns et des autres…

Cette rencontre a permis des échanges de qualité, sincères, sur les enjeux à venir de part et d'autre ; elle a contribué à rapprocher l’Europe des professionnels et divers acteurs locaux.

Agnès GIZARD-CARLIN

Secrétaire du Groupe Local Europe Ecologie Les Verts – Hérault Littoral

Membre du Conseil Fédéral EELV

06 73 27 18 68

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