Brocante — Montpellier

Catherine Reboul : la passion des jolies choses en « héritage »

J’ai eu le plaisir d'effectuer une rencontre tout à fait passionnante avec la brocanteuse Catherine Reboul, installée à la Brocante du Lez à Montpellier. Nous avons passé un agréable moment à échanger au milieu des objets de brocante, attablées à distance raisonnable autour d’une très belle table paysanne en bois.

Si la discussion avait pour sujet principal le métier de brocanteur, c’est finalement la famille qui s’est retrouvée au cœur de notre échange… Il y a parfois des parcours qui semblent tracés d’avance, marqués par l’empreinte de l’enfance. Interview…

Sur votre profil instagram, il est mentionné « Reboul & Charles Brocante ». Mais encore ? Qui êtes-vous ?

(Sourire). “En fait, nous sommes deux brocanteurs. Nous vivons ensemble dans la vie et partageons un espace au cœur de la Brocante du Lez. J’ai démarré l’aventure au début du Marché du Lez il y a cinq ans, accompagnée par Bob. A ce moment-là, c’était mon projet, puis il s’est piqué de passion pour la brocante et s’est impliqué de plus en plus à mes côtés. La Brocante du Lez est en endroit vivant, et comme cela bouge beaucoup (nous sommes 9 brocanteurs actuellement, mais nous étions plus nombreux au démarrage), nous avons eu l’opportunité de prendre un « stand » commun.”

Quel a été votre parcours avant de devenir brocanteuse ?

“J’ai commencé par travailler dans la mode. En effet, toute petite, je me suis prise de passion pour la mode, les tissus et la décoration. Un héritage certain de mes parents, qui étaient des chineurs invétérés et des amateurs d’art, de déco et de design. Je suis donc montée à Paris faire une école de stylisme et j’ai débuté ma carrière dans ce domaine en travaillant pour plusieurs grandes maisons à Paris puis en Provence, à Tarascon, pour Souleiado. J’y ai vécu des années extraordinaires. Ensuite j’ai bifurqué dans la communication graphique à mon compte pendant plusieurs années, puis j’ai eu la possibilité de travailler pour la boutique Casilda, place Saint-Côme à Montpellier, une belle boutique de créateurs. Il y a toujours eu une suite logique dans mon parcours, avec toujours en trame de fond cette passion des jolies choses héritée de ma famille. Enfin, il y a cinq ans, j’ai eu l’opportunité d’intégrer la Brocante du Lez. C’était une continuité naturelle.”

As-tu été « accompagnée » pour te lancer ?

“J’ai été briefée au départ par un ami, Pierre Hernandez, de L’Heure Bleue (rue de la Carbonnerie à Montpellier). Il m’a enseigné les ficelles du métier, ce qu’il fallait savoir, ainsi que quelques règles, astuces et bonnes pratiques. Parmi ses nombreux enseignements, le premier était de choisir des objets que l’on aime. Ca commence comme ça, une belle histoire de brocanteur. En même temps c’est assez logique : on ira toujours plus facilement acheter un objet qui nous parle et on sera ainsi mieux à même de le mettre en valeur.”

Quel type d’univers de brocante proposes-tu ?

“J’aime retrouver de l’harmonie et de la poésie dans les objets que je chine. La Camargue est un territoire qui me tient à cœur et je crois que cela se retrouve beaucoup dans mes propositions. Cela vient encore une fois de mes origines familiales. Nous sommes liés à la Camargue depuis des générations. Petite, ma grand-mère y passait ses étés et jouait avec les filles du marquis de Baroncelli aux Saintes-Marie-de-la-Mer. (Folco de Baroncelli est un écrivain et manadier français. Disciple de Frédéric Mistral et majoral du Félibrige, il est considéré comme l’« inventeur » de la Camargue). J’ai grandi avec ses récits et, depuis l’enfance, nous y passons toujours beaucoup de temps en famille. C’est un environnement sauvage et puissant, avec un art de vivre et des traditions culturelles fortes, comme les gardians, les manades et les chevaux. D’ailleurs, dans ma famille, on a toujours monté à cheval, et j’ai toujours des chevaux pour ma part.”

Tu proposes aussi à la vente des créations personnelles ou de créateurs. Comment opères-tu ta sélection ?

“J’ai en effet quelques objets de créateurs ; je trouve que cela complète bien mon univers brocante. Je présente par exemple actuellement de charmantes croix camarguaises décoratives de Marie Laurence Gallician (L’Atelier ML). Vous aurez compris pourquoi. Et sa sensibilité me touche énormément. J’expose aussi des cabas de la créatrice Louise Terme, qui s’inspire de la vie dans le sud pour ses créations (vêtements, cabas) et travaille avec des couturières d’ici. C’est aussi une jeune femme qui fait partie de ma famille de cœur. La famille de sang ou de cœur est une valeur très importante pour moi ! Enfin, concernant les baladeuses, j’ai craqué sur un lot d’abat-jours en opaline il y a deux ans dont je n’avais rien fait. Je me suis décidée récemment à les monter en lampes baladeuses. C’est un objet assez tendance actuellement, ça plaît beaucoup.”

Si tu étais un objet, tu serais ?

“J’aime avant tout les objets en matières naturelles, en bois, en terre cuite… Si je devais choisir (bien que le choix soit difficile), j’opterais pour une gargoulette, un objet d’art populaire. C’est un récipient en terre cuite d’origine espagnole qui servait à conserver l’eau au frais (et plus rarement le vin léger). C’est un objet paysan qui servait essentiellement aux travailleurs des exploitations agricoles. Cet objet typiquement méditerranéen me rappelle mes racines en quelque sorte.”  

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