Conseil d'agglo du 7 novembre 2006 : Le Réveil ! .. par Antoine Allemand
En préambule de ce conseil d'agglo, Michel Saint Blancat informe le conseil que Régis…
En préambule de ce conseil d’agglo, Michel Saint Blancat informe le conseil que Régis Passerieux a été débouté du recours engagé devant le tribunal qui remettait en cause le bien fondé de la création de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée.
– Dans la foulée, il annonce que la requête engagée par la CEIS (Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique) a, elle aussi, été rejetée. Pour mémoire, depuis 2001, cette société réclamait à la communauté des communes des Pays d’Agde (dont la CAHM a pris la suite) 281 000 francs en règlement d’une « étude » d’implantation d’un pôle informatique sur le site du Radar. A l’époque, nous avions été d’accord, Michel Saint Blancat et moi-même, pour refuser le règlement de cette « étude » qui, à nos yeux, n’avait d’étude que le nom.
– M. Vogel-Singer annonce la visite du Ministre du Tourisme pour le jeudi 9 novembre à 15 heures. Votre président en est tout heureux : « Après Miss Europe, nous avons un ministre. » …C’est bien que G. d’Ettore se félicite de cette venue, mais depuis quelque temps il ne sait plus où il habite : car si le ministre se déplace, c’est sur Pézenas, pour remettre le label « qualité tourisme » à l’office du tourisme de cette ville et pas à celui de la CAPitale européenne du tourisme.
Finances : le temps, c’est de l’argent.
Les 2 premières questions ont trait à des Décisions Modificatives réclamées par la Préfecture : Il s’agit d’annulations de dépenses d’investissement pour des opérations non encore réalisées qui ne remettent pas en cause l’équilibre général du budget .
« C’est un peu surprenant comme démarche » s’étonne le chargé des finances.
C’est vrai que ce genre de « requête » de la Préfecture est assez rare… mais peut-être qu’on a un peu trop chargé la barque (+ d’un million d’euros) en gonflant artificiellement le poste investissement pour pouvoir justifier d’une activité soutenue auprès des électeurs.
Pour mémoire, la ligne investissement représentait 3 182 000 €. au titre des dépenses en 2005, le « toilettage » porterait donc sur près d’un tiers des prévisions.
Notre président que les chiffres passionnent et qui envisage certainement avec appréhension de faire des heures sup (il y a 45 questions à l’ordre du jour ) s’impatiente : « …C’est pas fini ? Non ?…Alors continuez…»
Et comme à la 10ème question, le rapporteur aurait un peu trop tendance à s’épancher sur la constitution du parc de véhicules de l’agglo : « Allez, rapidement !! » « Oui, oui, rapidement. Mais laissez moi quand même une minute. »
Le barbier Gelly ne rase pas gratis :
Passons sur le renouvellement de contrats d’agents contractuels qui, vu leur niveau de rémunération, n’ont aucun intérêt à entrer dans la fonction publique et sur l ‘octroi de primes de missions accessoires qui ont vraiment l’air tout à fait accessoires, pour nous intéresser à la question 17.
Il s’agit de signer avec la société « la prod est dans le pré » un marché pour la scénographie de l’espace Molière de Pézenas pour 904 650 € HT. Il s’agit selon A. Vogel Singer de « présenter la vie de Molière dans un cadre ludique interactif » faisant appel à un spectacle multimédia et un parcours d’une heure. Le conseil est invité à solliciter auprès des différents partenaires de la CAHM les aides les plus élevées possibles, leur montant pourrait s’élever jusqu’à 450 000 €.
Certes le projet est séduisant, mais il n’empêche que ce simple marché pour la scénographie représente tout de même, et si les subventions sont obtenues, 15 à 20 % d’une année d’investissements. Ajoutez à cela les frais inhérents aux études menées, les travaux d’aménagements de l’hôtel Peyrat et l’on doit atteindre une somme rondelette qui n’a l’air de faire tousser personne …Est-ce une contrepartie à l’acceptation du projet de centre nautique sur Agde ?…Allez savoir.
Gérer les ordures ménagères …(voir plus bas)
Dans le cadre de ses compétences en matière de propreté de la voirie, la communauté d’agglomération a passé, avec la société Nicollin, un marché de prestation de service qui arrive à expiration le 31 mai 2007. Un appel d’offres ouvert est lancé pour un montant estimatif de 1 838 000 €. Comme le précise notre président, cette prestation de service ne concerne que la Tamarissière et le centre ville d’Agde, pas le Grau ni le Cap…Des joies des définitions de compétences de l’agglo…
Il y a fracture et facture :
La communauté envisage de mettre à la disposition des opérateurs de communications électroniques une infrastructure de points hauts et de pylônes permettant d’accueillir des équipements de type Wi-Fi et WIMax.
Lorsqu’en conseil municipal, en Juin 2005, Didier Denestebe avait suggéré l’adoption de ces systèmes : https://www.herault-tribune.com/index.php?p=p01&action=view&Ar_Id=433, il s’était vu opposer un sourire dédaigneux de notre maire. Aujourd’hui, ce dernier est conquis qui a « pu constater de visu au dernier forum de l’emploi que ça marche… Cela ne coûte pas cher du tout… Selon la formule consacrée ( ?) nous allons résoudre la fracture numérique dès le milieu de l’année 2007.»
Mauvais signes :
Le marché à bons de commandes pour la signalétique de valorisation du patrimoine passé avec le cabinet Alliance Consultant doit être corrigé. Certains mobiliers devaient être apposés sur des bâtiments classés et le « consultant » avait tout simplement omis de consulter l’Architecte des Bâtiments de France… « Il est de plus en plus tatillon, mais il faudra faire avec» commente votre Maire (il avait fait la même réflexion en ce qui concerne les projets de la SEBLI sur le cœur de ville)…Quand on songe que c’est ce même élu qui a fait voter la ZPPAUP sensée protéger le patrimoine local, il y a de quoi rêver.
Mais bonne nouvelle :
Suite aux travaux engagés par la ville d’Agde pour maintenir les berges de Belle Ile, il a été mis en évidence des problèmes liés à l’infiltration des eaux des deux bassins d’agrément du parc du château Laurens. L’agglo qui en assure l’entretien est appelée à voter la dépense (27 615 € HT).
A cette occasion, votre maire est heureux d’annoncer que « la digue visuellement dégradée » a nécessité « 8 jours de travaux de plus…maintenant elle va résister. Elle est presque sauvée »
Et tout à fait sauvée, c’est pour quand ?
Il ne pourra plus dire qu’il n’est pas au courant :
Qui c’est-y qui présente le rapport d’activité du SICTOM ? C’est votre maire soi-même, celui là qui disait y a pas bien longtemps qu’il savait pas, que c’était pas lui, que c’était les autres…
Enfin ce coup ci, il saura. Quoique le seul commentaire qu’il ait fait sur le rapport d’activité se résume à : « Ce rapport du SICTOM, il est ce qu’il est. »…Personne n’en avait douté.
Il est plus disert, quoiqu’un brin téméraire, lorsqu’il aborde le sujet de la torche à plasma : « Nous serons bientôt fixés (le 24 novembre) sur le fonctionnement de la torche à plasma…Le cabinet INERIS finit de questionner l’industriel »… Peut-être pour le cas où le vendeur dénigrerait son produit, on ne sait jamais.
« L’incinération nous est interdite ( ?)…Aujourd’hui, la torche à plasma apparaît comme une solution technologiquement sûre…
A 90 %, ça va marcher …Je souhaite que nous rentrions dans le XXI éme siècle »
Sans vouloir le fâcher, au XXI ème siècle, ça fait déjà 6 ans qu’on y est…Il veut peut-être renouveler son mandat.
Royal, il conclut le débat qui n’a pas eu lieu par un faux alexandrin : « Gérer les ordures ménagères, c’est plus facile d’en parler que le faire ».
Le réveil des consciences :
La question 26 de l’ordre du jour prévoyait que le président présente à l’assemblée les décisions qu’il avait prises dans le cadre de sa délégation. S’attendait-il à ce qu’il y ait des réactions qui ne sont jamais venues ?
Toujours est-il qu’à la question 27, il va bouleverser un protocole désormais bien établi :
Les élus ont à se prononcer sur la programmation 2006 du contrat d’agglomération qui prévoit une participation de l’Etat à hauteur de 576 029 € et de la Région à hauteur de 630 529 €. Contrairement à son habitude où il demande qui vote contre, et « pour réveiller » dit-il les membres du conseil, Votre Président demande qui est d’accord pour accepter les subventions.
Etrangement, malgré cette révolution dans la procédure, il obtient l’unanimité.
Ca plane pour lui, mais ça va pas planer longtemps :
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Béziers s’est lancée dans un projet d’extension de l’aéroport Béziers Agde Vias. On pourra ainsi accueillir les appareils de compagnies Low Cost d’une capacité supérieure à ceux qui y atterrissent aujourd’hui.
Le coût global des travaux d’extension se monte à 9 100 000 € HT (un petit centre aquatique agathois) et la CAHM est sollicitée à hauteur de 900 000 € comme ces consoeurs de Béziers (1 180 000 € ) et de la Domitienne ( 218 000 €).
A.Vogel Singer défend, à juste titre, l’intérêt de ce développement qui devrait amener une clientèle touristique en provenance de l’Europe du Nord et à fort pouvoir d’achat. Plus critiquable est sa prise de position sur « l’intérêt et l’opportunité du maintien de la ligne Béziers Paris qui coûte très cher » avec une « obligation de service public », alors que « le Low Cost, lui, est porteur »
Gilles d’Ettore enchérit là-dessus : « Nous serions à même de rediscuter (la participation aux frais de fonctionnement de l’aéroport) si il n’y avait plus d’obligation de service public… Après, il faudra se poser la question de combien ça coûte les Low Cost. »
NDLR : Ainsi, ces deux élus, pour relancer l’activité économique de leur secteur, font passer les intérêts de touristes étrangers avant ceux des professionnels, acteurs économiques locaux, qui empruntent régulièrement la ligne Béziers- Paris. Ils abandonnent la notion de service public au profit de celle d’intérêts privés. Drôle d’approche du problème et de leur rôle.
Quoiqu’il en soit les élus de Florensac parce qu’ils ne sentent pas « ce pari » et ceux de Vias, à cause des nuisances qu’auront à subir les populations riveraines, vont voter contre la participation demandée.
Ca va être la fête :
On passe vite sur le financement d’une étude sur l’habitat précaire chiffrée à 50 000 €. Elle « ne doit pas faire doublon avec la cabanisation » précise votre président qui ajoute « Je paye déjà quelqu’un ». On passe aussi sur le « repérage des exploitants agricoles sans succession assurée » pour 22 245 € (convention avec l’ADASEAH) et une nouvelle précision de votre président : « Il n’est pas question de sortir un périscope, mais de repérer »… ???… !!!
Et on finit sur la question traditionnelle mais cruciale, celle de savoir où se tiendra la prochaine réunion.
Eh bien, ce sera à Agde et « on essayera d’avoir des guirlandes et du champagne »
Voilà pour les dernières bulles de qui vous savez…
Antoine Allemand
Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18