Côté jardin* Compte rendu du conseil municipal du 20 septembre 2010
Côté jardin* Compte rendu du conseil municipal du 20 septembre 2010 * Pour le…
Côté jardin* Compte rendu du conseil municipal du 20 septembre 2010
* Pour le côté cour, se référer au journal de la ville.
Le conseil se tient exceptionnellement, 40 ans de la station du Cap obligent, au Palais des Congrès.
Signes des temps ( ?) les élus d’opposition siègent à droite du président de l’assemblée et le Cabinet reste dans l’ombre, sinon en coulisses.
Lever de rideau :
Monsieur le Maire ouvre la séance devant une salle bien remplie; il se décerne quelques satisfecit censés soulever l’enthousiasme des foules :
Les 40 ans du Cap ont été l’occasion de « fédérer l’ensemble des Agathois… autour d’un moment clef plutôt bien perçu…même si ce n’est pas forcément un moyen d’attirer une nouvelle clientèle. »
Il glisse au passage qu’ « Agde compte aujourd’hui quasiment 25000 habitants » (NDLR : attention le dernier décompte de population fait par ses soins nous a valu un redressement fiscal).
Le bilan de la saison, affirme-t-il, est loin d’être « si mauvais que certains voudraient le dire…Les chiffres sont plutôt bons ; l’été dernier était déjà très, très bon, il est difficile de faire mieux » car « on traverse une crise mondiale dont on est d’ailleurs en train de sortir.» (Il retarde donc, car madame Lagarde qu’il fréquente assidûment nous annonce le bout du tunnel depuis bientôt deux ans).
Il tient à saluer « le travail remarquable jour et nuit » de l’Office du Tourisme ; mais, c’est « surtout dans les éléments structurels » que son équipe est prête « à relever les défis ».
En attendant, avant de passer à l’ordre du jour, il doit subir la traditionnelle question orale.
Acte I, scène 1 :
Florence Denestebe, réclamant un débat, l’interroge sur la politique qu’il compte mener pour changer l’image de la ville véhiculée par les media.
Ces derniers s’appuient sur une vision dévoyée et tronquée du quartier naturiste qui tend à faire du Cap d’Agde une capitale du sexe.
Applaudissements nourris à la fin de l’intervention et rappel à l’ordre du président de séance.
Acte I, scène 2 :
S’appuyant sur le règlement, notre Maire veut bien apporter une réponse à la question orale mais refuse de débattre du sujet : « Toute question mérite une réponse, mais pas un débat ».
A partir de là, il commence à lire la réponse qu’il avait préparée :
« C’est un sujet qui mérite débat (???!!!)…Le libertinage est un phénomène mondial …qui, sur le Cap, date des années 90. »
Il déclare avoir deux priorités : d’abord la protection de l’enfance « J’ai accru les forces de l’ordre…Il est préférable de voir se créer des établissements qui annoncent la couleur (i.e. qui se déclarent ouvertement libertins ou échangistes) et qui canalisent (les adeptes de ces pratiques) »; ensuite, la nécessité de « faire évoluer notre image » : « le mode de vie moins urbain devrait faire évoluer les comportements…Depuis dix ans, je n’ai pas mis un euro de communication sur le libertinage »… « JP Pernault, grâce aux Hérault du Cinéma » a pu apprécier et rendre compte de « la réalité de notre destination »…
« Le développement du golf, le repositionnement au cœur d’un territoire élargi, le projet de grande agglomération » s’inscrivent « dans cette démarche ».
« Avec Christian Bèzes (directeur de l’OMT), nous repoussons les caméras de télé »…
Pas suffisamment fort semble-t-il puisque le soir même NRJ12 diffusait pour la deuxième fois de la semaine un « documentaire » récent intitulé « Cap d’Agde, vacances chez les naturistes ». Ce « reportage » ignore totalement le naturisme et joue la carte du voyeurisme en ne s’intéressant qu’à la population interlope du camp.
Acte I, scène 3 :
Henri Couquet réclame à son tour un débat sur la question, débat qui lui est bien sûr refusé avec cet argument « Vous n’avez qu’à poser une question orale à la prochaine réunion »
…et comme les questions orales n’entraînent pas débat…
Là-dessus une bonne partie du public pas totalement convaincue quitte la salle accompagnée des commentaires du maire : « Nous passons à l’ordre du jour…Le public n’a pas à se manifester …Les histoires théâtrales nous intéressent peu. »
« Je tiens à vous présenter monsieur Gasquet, le nouveau directeur du tennis club du Cap d’Agde…Vous pouvez applaudir, puisqu’on a applaudi tout à l’heure. »
Applaudissements discrets, fin de l’acte I
Acte II, scène 1 :
Contrat de territoire 2010 agglomération / département :
Il s’agit pour l’adjoint conseiller général de mettre son action en avant en listant les domaines dans lesquels le Département va apporter son concours financier : 18 opérations pour un montant de 10 362 600 euros HT. Là-dessus le département participera à hauteur de 14,5 % soit 1 498 000 euros dont 350 000 euros pour le centre aquatique (qui aura reçu au total 1, 317 millions d’euros de subventions départementales), 125 000 pour la réfection du bâtiment de l’OMT en centre ville, 100 000 pour des « voies douces », 100 000 pour le giratoire du collège Notre Dame ( et 110 000 hors contrat soit un financement de 50 % des travaux) et 150 000 euros pour 45 logements sociaux au Capiscol.
Acte II, scène 2 :
Notre maire qui en avait assez de voir son dauphin se faire mousser tout seul intervient hors propos : « Je lis tellement de bêtises sur le centre aquatique…Il va coûter exactement 13 millions d’euros HT hors subventions…Il y a 4 ans, on avait prévu 12, 8 millions (donc un très léger dérapage) …plus 2,2 millions HT pour les abords mais pas pour le centre aquatique…Au final beaucoup de subventions pour ce projet »
Le roi de la blague a perdu une occasion de se taire, on y reviendra dessus plus loin.
Acte II, scène 3 :
Henri Couquet fait remarquer que le conseiller général n’a aucune gloire à tirer de son bilan d’action puisque, depuis 2008, l’intervention du département est en « dégringolade » :
Projets subventionnés à 22 % en 2008, 16 % en 2009 et seulement 14 % en 2010.
L’intéressé répond : « Je m’attendais à vos remarques… En 2009 j’avais obtenu 1 628 000 euros de subventions alors que la moyenne ( ?) était de 1 500 000, la baisse cette année n’est donc que de 2 000 euros (???!!!) …» et puis, le maire conseiller général de « Frontignan, socialiste n’a été subventionné qu’à hauteur de 10 % ».
D’Ettore : « Vos critiques, faites les à monsieur Vézinhet (le président socialiste du Conseil Général)»
Adrien Terribile : « Monsieur Vézinhet a expliqué pourquoi (les baisses de subvention) : à cause de la politique que vous soutenez. »
G. D’Ettore en baisser de rideau : « Vous ne pouvez nier que la rentrée a été une bonne chose (et à Couquet) que voulez vous que je vous dise, prenez la carte au PS »
Acte III, scène 1 :
Modification des autorisations de programme : il s’agit d’entériner un surcoût de 607 000 euros pour le moulin des Evêques et de 2 300 000 pour les travaux du centre port.
Pour le moulin des Evêques la « note » globale s’élèvera à 4 800 000 euros (2,4 millions pour l’acquisition du bâtiment, 2,2 millions pour les abords et 0,2 millions pour l’équipement de la salle)
Pascal Troisy : « Le budget initial de la salle polyvalente a été multiplié par deux…A Mulhouse, une même salle de 700 m2 plus les abords, plus les équipements revient à 1 495 000 euros…»
Pour G. d’Ettore, les abords ne doivent pas être comptabilisés avec le bâtiment : « …Vous ne comprenez pas le Français. On a rénové un bâtiment qui tombait en ruines…Un privé a investi 6 millions, c’est ce que cela nous aurait coûté si on avait dû tout rénover. »
Pauvre privé..
Acte III, scène 2 :
Hélène Pascual : « Vous aviez dit que l’ensemble du projet reviendrait à 2 millions… »
D’Ettore : « 2 millions, c’est le prix du bâtiment…Je continuerai à dire la vérité… »
H. Pascual : « Vous nous aviez dit 2 millions l’ensemble.. »
D’Ettore, pour évacuer : « Au final, est-ce que cela vous plait ? »
H. Pascual : « Là n’est pas la question. »
D’Ettore : « Vous vous dites attachée au patrimoine et cela ne vous intéresse pas » que l’on rénove un bâtiment patrimonial ?
Hélène Pascual : : Il y a bien d’autres choses à faire en cœur de ville « où était la priorité monsieur le Maire ? »…
Acte III, scène 3 :
Henri Couquet s’inquiète du coût des travaux du centre port (près de 10 millions HT), projet d’après lui mal étudié dès le début et pour, au final, ne traiter « qu’un morceau du centre port ».
G. d’Ettore : « Discuter avec monsieur Couquet, c’est pas passionnant »
Et pour clore « C’est au résultat qu’on nous jugera, pas à savoir si ça nous a coûté quelques centaines de milliers d’euros de plus. »
Comme dirait madame Bettencourt…
Acte IV, scène 1 :
La communauté d’agglomération qui a en charge le futur centre aquatique (cofinancé avec la ville d’Agde) en confie, par convention et pour 15 ans, la gestion à la ville.
L’équilibre budgétaire des dépenses engagées se fera par une subvention de l’agglo à la commune.
S’agissant de dépenses de fonctionnement, Florence Denestebe s’inquiète de la façon dont le centre aquatique va être géré : la piscine n’est qu’une partie d’un tout qui comprend des activités de balnéothérapie or il n’y a pas de « service public de balnéothérapie », ces activités là vont-elles être « confiées à un privé » ? Si oui, où est la « convention de délégation, quelle est l’estimation des loyers et des charges » y afférant ?
Réponse de monsieur le maire : « Je n’ai pas en stock des masseurs kinésithérapeutes… ce qui nous sera versé, vous le saurez prochainement, nous allons faire jouer la concurrence. »
Et de là, il s’empêtre dans des explications vaseuses : ce qui devait répondre à un besoin de la population (à l’origine, il s’agissait de suppléer la piscine tournesol à bout de souffle) devient « un centre de profit pour atténuer les coûts de fonctionnement…Grâce à la communication que nous ferons, certains (touristes) viendront (sur la station) pour le centre aquatique… » Il s’agira « de faire payer le maximum, mais raisonnablement, les touristes »
…Et ce sera un privé qui encaissera le maximum raisonnable…
Entr’acte :
Certes, comme il a été dit plus haut, au final, c’est la réalisation qui comptera et on oubliera la dépense ; mais il est bon de revenir dessus :
Lorsque le projet de centre aquatique a été lancé, notre député maire président de l’agglomération l’a chiffré à 8 millions d’euros (le chiffre est vérifiable dans les comptes rendus de l’époque). Quelques très rares conseillers communautaires de communes associées se sont inquiétés d’éventuels dérapages ; quelques promesses et quelques réalisations aidant (qui sa petite scénographie, qui son château ou son petit golf), la décision a été enlevée moyennant une participation directe de la ville d’Agde à hauteur de 50 % du coût (plus sa participation au budget communautaire).
Depuis les coûts prévisionnels se sont envolés de 8 à 10, puis 12 millions, puis 14 et aujourd’hui près de 20 millions… sur lesquels le député veut retrancher les subventions de la région ou du département oubliant que ce sont les mêmes contribuables qui financent aussi ces collectivités.
Le léger coléoptère prêt à prendre son envol qui devait parfaitement s’intégrer dans le paysage prend de plus l’allure d’un vilain hanneton venu s’écraser sur un plot de béton et passe aussi inaperçu qu’un nez au milieu de la figure…Affaire de goût…
Jusqu’à ce jour notre président avait refusé de chiffrer le coût de fonctionnement de la structure (tout au plus avait-il parlé d’un coût équivalent à celui de la piscine existante).
Cette convention passée avec l’agglo, sans que l’on connaisse non seulement les coûts de fonctionnement de la partie qui restera publique, mais sans que l’on sache par qui, comment et à quel prix sera assurée l’exploitation de la partie privée, est pour le moins extravagante.
Bravo aux élus communautaires qui n’y trouvent rien à redire.
Ne parlons pas du scandale qui consiste à effectuer un investissement public pour le plus grand bonheur d’une société privée.
Cerise sur le gâteau, cette entreprise va être en concurrence directe avec une société existante qui a eu l’heureuse idée de s’installer à deux pas du nouvel équipement.
De deux choses l’une :
Soit, depuis l’origine, notre député maire président d’agglo a mené son monde en bateau ayant sous le coude une société privée prête à faire des bénéfices sans avoir à supporter l’investissement de départ,
Soit, il s’est lancé dans un projet dont il n’a pas mesuré les conséquences et, devant le gouffre financier aujourd’hui inévitable, il trouve la parade en bradant une installation publique avant même qu’elle soit inaugurée.
Ne l’accablons quand même pas trop : il a déjà choisi, et présenté au public, le futur directeur du centre…
Si ce n’est pas de l’anticipation responsable ça !
Acte IV, scène 2 :
Il s’agit de passer avec la SEBLI une convention financière d’avances remboursables.
Hélène Pascual trouve « irresponsable » de soutenir financièrement et de continuer à travailler avec cette société qui, « en dix ans (moins précisera le maire) n’a rempli que 19 % de ses objectifs…Le centre ville est de plus en plus délabré »
Voilà qui a le don d’énerver son interlocuteur : « pour un peu, on va se suicider…La SEBLI a un savoir faire, elle a un réseau d’investisseurs…Si vous avez des investisseurs envoyez nous les…Allumez un peu la télé le soir, il y a une crise financière.. »
Zut, et moi qui l’avait cru lorsqu’il disait que la crise est finie…
Acte IV, scène 3 :
Depuis le début de la séance, notre maire nous annonçait, avec des trémolos dans la voix, que l’on allait parler de l’extension du golf.
On reste sur notre faim.
Tout juste a-t-on assisté à l’annonce d’achat de parcelles de terrain (1 hectare 300 à raison de 6 euros le m2) inclues dans le périmètre d’extension (26 hectares au total).
Henri Couquet pourra toujours dire qu’il aurait vu l’extension se développer à l’ouest et pas au-delà de la 2 X2 voies ce qui aurait économisé la construction d’une passerelle et minimisé le coût. Le maire se contentera de lui rétorquer : « C’est le budget annexe du golf qui investit…On vous donnera le chiffre lorsqu’on l’aura.. »
Ce qui évitera de raconter des blagues jusque là.
Il ne reste plus qu’à tirer le rideau.
Antoine Allemand