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DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE Intervention d’Henri COUQUET

 DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE - Intervention d’Henri COUQUET Monsieur le maire, depuis trois ans déjà,…

 DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE – Intervention d’Henri COUQUET


Monsieur le maire, depuis trois ans déjà, votre orientation budgétaire ne va pas dans le bon sens. L’action municipale s’étiole. Les investissements s’amenuisent. Vous vous asphyxiez tout seul! Vous n’arrivez plus à adapter le fonctionnement municipal aux besoins de notre ville, aux besoins des agathois.

Vous annoncez régulièrement des projets, mais ceux-ci tardent à sortir, traînent en longueur ou ne sortent pas du tout. Ainsi, les investissements prévus à hauteur de 17,5 M€ pour l’année 2009, n’ont été réalisés qu’à hauteur de 9,2 M€. Pour 2010, vous annonciez 14,4 M€ d’investissements, et seulement 8 M€ ont été engagés. Dans ces conditions, comment croire aux 19 M€ que vous nous annoncez pour 2011 ?

Par exemple, pour cette année 2010, vous aviez budgété 230 000 € pour réaliser la piste cyclable entre le chemin de Guiraudette et le chemin de Saint-Vincent (jonction à Notre Dame de la Genouillade), rien n’a été fait ; 600 000 € pour le centre port du Cap qui n’est pas commencé non plus , et ce projet, découpé sur quatre ans, ne concerne plus l’ensemble des quais du Cap mais seulement l’hypercentre ; l’aménagement des abords du moulin des Evêques, prévus pour 500 000 €, vient à peine de démarrer ; et plus grave car concernant le cœur de ville qui devait être prioritaire, les appontements pour les quais de l’Hérault (300 000 €) et la réalisation de l’office de tourisme en lieu et place de la perception (500 000€) sont restés en rade.

Ainsi, malgré une pression fiscale sans précédent depuis 2009 (et poursuivie en 2011), un accroîssement de la dette de la ville qui a rejoint le niveau record de 2001, malgré une recherche fébrile et maladroite de nouvelles recettes par la cession de terrains publics dernièrement, les actions municipales avancent tout de même au ralenti … ou pas du tout.

Pourquoi donc cette asphyxie budgétaire progressive, qu’on ne peut imputer à la crise économique, puisque les frais financiers baissent pour la quatrième année consécutive (-2,7%) grâce aux taux d’intérêts, et que les recettes fiscales sont encore à la hausse ?

En fait, c’est le résultat d’une pratique. Vous avancez sans véritable réflexion prospective, sans recul. Vous gérez au coup par coup. De nombreuses décisions, même les plus importantes, sont prises à l’aveuglette. Des projets majeurs sont engagés sans que les vraies études soient réalisées, donc avec des dérapages financiers à la clef : le centre aquatique qui vampirise les autres investissements (par exemple les tribunes du stade de rugby non construites), les abords du moulin des Evêques, le centre port et l’extension du golf déjà exponentiels avant que ça démarre …

Vous avez lancé des autorisations de programme, phasant des investissements coûteux sur des années. Vous les avez cumulés. Et ce cumul a vite atteint la limite du possible financier. Vous avez été rapidement « au taquet » pour la durée totale du mandat (et même au-delà). Les capacités de financement ne sont pas sans limite. Et c’est ainsi qu’au bout du compte vous manquez des moyens financiers nécessaires aux projets annoncés.

En cumulant ainsi les autorisations de programme, sans perspective autre qu’au cas par cas, vous avez délaissé l’approche sous forme de plan pluri-annuel d’investissement (PPI). Nous avions eu beaucoup de mal à mettre en place un PPI lors du mandat précédent. Il avait fallu vaincre les réticences et les comportements archaïques. Mais au final, celui-ci avait permis une priorisation des projets, et une projection budgétaire collant à la réalité.

C’est ainsi que de nombreuses réalisations sont sorties (2 écoles, 1 école de musique, 2 crèches, 1 complexe sportif, plusieurs places publiques, l’aménagement rive droite, les terrasses flottantes, etc), tout en désendettant la commune (-15%), et en diminuant un peu les taux locaux d’imposition au cours du mandat 2002/2007
. Cette négligence du plan pluri-annuel d’investissement, remplacé par un cumul d’autorisations de programme qui ne le respecte plus, ne permet plus de faire des choix prioritaires et de garder la maîtrise financière.

Ainsi votre façon de gérer, si on peut dire, impacte l’orientation budgétaire, mène à l’asphyxie des investissements, mais aussi de l’ensemble du fonctionnement municipal. C’est le manque d’organisation véritable, de vision coordonnée, qui plombe l’orientation budgétaire de la ville d’Agde. A bientôt mi-mandat, vous n’avez plus de marge de manœuvre. Vous avez grippé tout seul  la machine par une approche de la gestion que l’on peut qualifier au minimum de légère.

Alors je vais vous faire une seule proposition, mais générale.

Au point où nous en sommes, je pense qu’il faudrait tout remettre à plat afin d’essayer de repartir sur de nouvelles bases, d’organiser vraiment. C’est de cela dont notre commune a besoin.

 

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