Départ surprise de Numa Hambursin, directeur artistique du Carré Sainte-Anne

Alors qu'il présentait à la presse sa nouvelle exposition consacrée à Jonathan Meese, le directeur artistique du Carré Sainte-Anne a annoncé qu'il quitterait ses fonctions en fin d'année, après avoir honoré ses derniers engagements, à savoir les expositions successives de Jonathan Meese, Jean-Michel Othoniel et Al Sticking. Il sera regretté dans le Landerneau montpelliérain, d'autant que l'arrivée récente de Nicolas Bourriaud suscite la controverse, son exposition "Retour à Mulholland Drive", à la Panacée, n'ayant pas du tout convaincu. Numa Hambursin a expliqué à l'Hérault Juridique les raisons de son départ…

“Je pars à la fin de cette saison car je n’ai plus la liberté d’exposer qui je veux ni d’écrire ce que je veux.”

C’est sur ces mots que Numa Hambursin a annoncé son départ de la direction artistique du Carré Sainte-Anne, géré par la Ville de Montpellier. Programmation bloquée (notamment une exposition autour de Michel Onfray très peu coûteuse, selon lui), refus de textes, non-diffusion d’informations, placardisation progressive… Il se murmure que rien n’a été épargné au directeur artistique pour qu’il en vienne à se retirer.

Numa Hambursin poursuit : “Je reprends ma liberté avant qu’on ne me mette dehors. Je n’ai pas envie de partir, mais je m’y résous. Selon moi, la liberté est l’alpha et l’oméga de la profession de directeur artistique. Je place cette liberté au-delà de ma propre carrière. Sinon on n’est qu’un instrument de communication politique”.

“L’art a une importance capitale pour moi. Ma liberté également.”

Pourtant, la programmation atypique – et peu coûteuse selon lui – de Numa Hambursin avait séduit le public, de Combas en passant par Hervé Di Rosa pour les célébrités, ou Jonone et Léopold Rabus pour les plus jeunes, et Chiharu Shiota pour la “poésie”.

Mais la venue de Nicolas Bourriaud à la tête de la Panacée et du futur MoCo (Centre d’art contemporain de Montpellier) avait commencé à sonner le glas pour Numa Hambursin, dont le maire Philippe Saurel avait pourtant annoncé au début qu’il codifierait le futur Centre d’art avec Michel Hilaire. Puis sa liberté fut restreinte en matière de direction artistique à l’Espace Bagouet. Au fil des mois, des rumeurs en étaient venues à circuler sur son probable évincement du Carré Sainte-Anne. Numa Hambursin aura finalement pris les devants. Respect à lui.

Après le licenciement de Valérie Astesano et la non-titularisation de Sabrina Dridi, excellente attachée de presse spécialisée dans la culture, on regrette que la “Saurélie” ait fait une nouvelle victime dans la sphère culturelle.

Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com

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Numa Hambursin livre un passionnant “Journal d’un curateur de campagne”.

 

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