Droit

Du conseil Régional à la Chambre d'enregistrement par le Front National

Malgré un ordre du jour peu enclin aux joutes verbales, la séance du Conseil…

Malgré un ordre du jour peu enclin aux joutes verbales, la séance du Conseil régional du 6 février 2007 a, toutefois, réservé un aveu d’importance.

Au mépris de l’article L 4132-18 qui veut que les conseillers régionaux reçoivent l’ensemble des rapports soumis au vote de l’assemblée plénière « 12 jours au moins avant la réunion », les élus de l’opposition ont découvert sur table un projet de délibération, ne comptant pas moins de 76 pages, intitulé « Contrat de projets interrégional plan Rhône 2007-2013 ».

Qui plus est, ce dossier devait être le premier de la journée.

Sur un sujet aussi crucial pour le Languedoc-Roussillon, Alain Jamet, président du Groupe Front National, a une nouvelle fois déploré l’absence d’information préalable élémentaire et le manque de temps pour l’étude rigoureuse de ce plan tout en s’étonnant que le Conseil Economique et Social Régional ait lui reçu à temps le rapport.
C’est alors que Madame Le Dain, Vice-présidente du CR, a précisé que le CESR avait, en réalité, entériné un avis, préparé et donné par l’administration régionale, sans avoir eu, au préalable entre les mains, le document officiel.

Si nous savions, depuis belle lurette, que les élus de la majorité ratifiaient, les yeux fermés, les rapports concoctés par les services de Georges Frêche, force est de constater aujourd’hui que le Conseil Economique et Social Régional est soumis, par l‘exécutif PS-PC-VERT, à la même discipline.
Il est à noter que la revalorisation importante de l’indemnité des membres du CESR, fin 2005, ne saurait en aucun cas, expliquer pareille docilité.

INTERVENTION : PATRIMOINE

Monsieur le président,
Le Front National, économe des euros demandés aux contribuables, a une réputation, dans nos assemblées, de grippe sous. Elle est méritée. Pourtant, en ce qui concerne la préservation et la restauration de notre patrimoine, nous avons toujours salué les efforts, insuffisants à nos yeux, qui pouvaient être faits dans ce domaine par notre collectivité. C’est là une de ses fonctions les plus nobles, là où elle devrait exceller, suppléant aux carences de l’Etat (trop loin, trop lent et trop cher) et aux difficultés financières auxquelles sont confrontés les communes et les départements, pour agir efficacement, quelqu’en soit leur désir.

Nous avons donc toujours voté sans sourciller, les crédits destinés à la conservation de notre patrimoine. Il n’en sera pas de même aujourd’hui. Si nous sommes en effet d’accord sur quatre des cinq thèmes abordés dans ce dossier, il en est un sur lequel nous émettons de sérieuses réserves et comme, en dépit du règlement intérieur qui le prévoit expressément, vous refusez le vote par division, nous nous verrons contraints à l’abstention.

Je veux parler ici du dossier concernant les républicains espagnols. Au-delà du fait qu’aucune indication financière ne nous est donnée sur les dépenses envisagées, nous pensons qu’il appartient à l’Espagne et à elle seule, de s’en préoccuper.
Or, ses dirigeants ont décidé, dans leur grande sagesse, de ne point condamner l’un ou l’autre camp et de réconcilier la nation dans le souvenir de ce qui fut une affreuse guerre civile. Que diriez-vous vous-même si était élevé dans la péninsule ibérique un mausolée à la mémoire des chouans et des vendéens massacrés par l’armée républicaine ?

Laissons les morts enterrer les morts et souvenons-nous que, dans une guerre civile, comme nous en avons que trop connu en FRANCE, s’il y a des vainqueurs et des vaincus, il n’y a pas en revanche d’un côté les bons et de l’autre les méchants. C’est le message que nous a laissé l’Histoire. Ne ranimons pas, par votre intervention qui ne regarde que nos voisins et amis d’outre Pyrénées, une guerre qu’ils veulent désormais oublier.

INTERVENTION RECHERCHE AGRONOMIQUE

Monsieur le président,
Les présidents changent, l’administration demeure. Et c’est très bien ainsi. Sauf que persistent avec elle, au-delà des changements de majorité les errances et les déviances dont elle est coutumière. J’ai eu assez souvent l’occasion de le dénoncer sous l’Ancien Régime pour pouvoir m’exprimer à ce sujet aujourd’hui. Je veux parler des kilos euros que vous nous demandez de voter dans le cadre de la recherche agronomique. Déjà qu’il est difficile de traduire les euros en francs, il est inutile d’y ajouter une difficulté supplémentaire en parlant de kilos euros, jargon que les technocrates sont les seuls à comprendre. Avez-vous déjà entendu, sur un marché, votre boucher vous dire : « et pour ce rosbif, vous me devez 0,025 kilo euros, ou dans une concession automobile, si vous acquérez un 4X4, je prends cet exemple au hasard, le vendeur vous réclamer 43 kilos euros ?

Vous êtes certainement d’accord avec moi sur ce point. Vous me l’avez déjà dit. Avez-vous cependant assez d’influence sur vos services pour obtenir que les documents qu’ils soumettent à notre examen soient désormais écrits en bon français et, sinon en francs, au moins en euros ? Ce serait tellement plus simple.

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