Du papier au métal, un dialogue des matières réussi

La galerie associative « Le Vent se Lève » propose depuis le 28 octobre 2017 jusqu’au 28 janvier 2018, les travaux de Martial Potel photographe et sculpteur.

En premier lieu le photographe, s’inscrivant dans les pas de Ralph Gibson ou Jeanloup Sief est passé sans trouble de l’argentique au numérique, mais aussi le sculpteur par l’assemblage de métal brut, il parvient à créer une esthétique tant dans la forme que dans l’image.

Le projet est de « décloisonner les Arts » en créant une résonance entre la photographie et la sculpture. Martial Potel semble y être parvenu en présentant des œuvres photographiques, toutes en tonalité sépia, dont la texture et le grain rappellent sans détour la rouille et la patine du métal de ses sculptures. On ne ressent aucun hiatus, plutôt une corrélation heureuse entre ces deux modes d’expression en apparence si différents, comme si l’un venait confirmer la présence de l’autre. Cette association harmonieuse provoque sans détour une émotion difficilement dicible, totalement abstraite, car c’est bien d’abstraction qu’il s’agit.

Martial Potel ne veut nullement délivrer de message, ni figurer quelque forme que ce soit, artiste pudique, il estime que seul le résultat final est porteur de sens ; il n’y a pas lieu d’y apposer des mots. D’ailleurs ses œuvres ne portent pas de titre. Il laisse donc le champ libre à l’interprétation de chacun pour en tirer ses propres questions et ses propres réponses.

 Métamorphoses est une exposition cohérente et équilibrée, un assemblage de formes et d’images issues d’une maturation de presque 20 ans, porteuse d’une histoire émotionnelle intense.

Il faut espérer que ce sétois d’adoption réitère l’expérience car son travail provoque une réaction autant physique qu’intellectuelle, en tout cas un ressenti des plus subtil et jubilatoire.

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