Du surréalisme piscénois à la Communauté d’agglomération
Communiqué de presse du 15 décembre 2017S’il existe des moments surréalistes dans l’action municipale…
Communiqué de presse du 15 décembre 2017
S’il existe des moments surréalistes dans l’action municipale et intercommunale, assurément, le Conseil communautaire de l’Agglomération Hérault Méditerranée de ce 13 décembre 2017 en était un.
Dans son point 39, le Conseil devait délibérer sur une convention tripartite opérationnelle entre l’Etablissement Public Foncier Languedoc-Roussillon, la commune de Pézenas et la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée sur le secteur présenté comme « ancienne Distillerie » à Pézenas.
Or, aucun projet de convention n’avait été adressé aux élus communautaires pour qu’ils puissent se prononcer. Cela est d’autant plus grave qu’une somme de 3 500 000 euros d’acquisitions foncières était évoquée dans la note de synthèse présentant la délibération. Et ce, sans traiter ni du partage des responsabilités de chaque signataire, ni de la répartition financière qui pouvait leur être assignée.
La présentation adressée aux élus était tellement vague que même la localisation géographique et l’adresse des terrains n’étaient pas mentionnées. Les Conseillers communautaires devaient se contenter de savoir qu’il s’agissait d’un « projet mixte comportant notamment la création d’un pôle médical et la réalisation de logements, dont une partie de logements locatifs sociaux ».
Etonnant lorsque l’on se souvient qu’en 2008, la majorité municipale piscénoise, toujours aux responsabilités en 2017, avait promis la réalisation d’une salle polyvalente sur ces terrains. Surprenant lorsque l’on sait que le Plan Local d’Urbanise, voté en décembre 2015, prévoit à cet endroit « des opérations à dominante résidentielle pouvant intégrer équipements, services et commerces ». Loin de la présentation faite à l’Assemblée communautaire donc !
Armand RIVIERE, Conseiller communautaire et élu minoritaire au Conseil municipal de Pézenas, demandait donc des précisions pour savoir quel était réellement le projet ? Quelle surface il représentait ? Combien de logements il comportait ?…
Il soulignait également son inquiétude quant à la somme de 3 500 000 euros et à la responsabilité financière de chacun si aucun projet ne voyait le jour sur ces terrains. Il rappelait que la Ville de Pézenas était déjà engagée avec l’Etablissement public foncier pour 6 200 000 euros dans le cadre du projet « Saint Christol » et que la convention de 2011 et son avenant de 2014, liant la commune et l’établissement sur ce secteur, arrivaient à échéance en 2019, obligeant probablement la commune à payer en cas de non réalisation du projet. Il s’interrogeait alors sur la capacité des finances communales à supporter un tel poids.
Or, personne n’a pu lui apporter de réponse précise. Plus inquiétant, Alain GRENIER, Vice- président Piscénois de l’Agglomération, à qui la parole était passée pour apporter des explications, n’a pas voulu la prendre et présenter le projet. Pas plus qu'Edith FABRE et Gérard DUFFOUR, deux élus de la majorité municipale piscénoise présents ce soir là. A ce moment là, il ne fallait pas compter sur le Maire de Pézenas pour défendre un dossier communal puisqu’il était, une nouvelle fois, absent du Conseil communautaire.
Voilà une scène surréaliste qui si elle n’était pas inquiétante pourrait être présentée comme une « machade » et même être drôle. En tout cas, elle nous interroge sur la manière dont sont défendus les projets piscénois auprès de la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée ainsi que sur le travail en équipe de la majorité municipale piscénoise puisque trois de ses membres présents au Conseil communautaire (sur cinq qui auraient dû siéger) ne semblaient pas connaître le dossier de l’ancienne distillerie ou ne souhaitaient pas le soutenir… mais, à la fin, ils ont tout de même voté en faveur de cette convention !