ELECTIONS EUROPEENNES - Le naufrage des surfeurs sur la vague jaune
Les "gilets jaunes" ont mobilisé dans la rue, pas dans les urnes.Né de contestations…
Les “gilets jaunes” ont mobilisé dans la rue, pas dans les urnes.
Né de contestations sur le prix de l'essence qui se sont étendues à des revendications sur le pouvoir d'achat, la justice fiscale et la participation politique, le mouvement des “gilets jaunes” a rythmé de longs samedis de manifestations, jusqu'à encore ce week-end.
Très vite, la question d'une traduction politique et électorale du mouvement s'est posée. Dans les premiers sondages qui, dès décembre, introduisaient dans leurs enquêtes l'éventualité d'une liste “gilets jaunes”, celle-ci était donnée aux alentours de 10% d'intentions de vote.
De quoi susciter quelques vocations à l'occasion des élections européennes.
Francis Lalanne avec “l'aliance jaune, la révolte par le vote”, Florian Philippot avec “ensemble patriotes et gilets jaunes” et “l'évolultion citoyenne” de Christophe Chalençon ont mouillé le maillot dans l'espoir de pouvoir transformer l'essai. Les électeurs “gilets jaunes” n'ont manifestement pas adhéré à la démarche qualifiée tantôt d'ambitieuse, de courageuse ou trop souvent d'opportunisme.
Si les listes de Francis Lalanne et de Florian Philippot ont tout de même réussi à franchir la barre des 100 000 votes (147 000 électeurs – 0,65 % pour le chanteur et 122 000 voix – 0,54 % pour l’ex porte-parole du Front National) l’échec est cuisant pour Christophe Chalençon, autoproclamé ou considéré comme le porte-parole des gilets jaunes du Vaucluse.
Dans sa propre commune de Sault, il ne dépasse pas les 3 % de suffrages exprimés.
Le 3ème de sa liste est héraultais et a passé sa jeunesse à Agde. Il y avait d'ailleurs amené le candidat vauclusien en campagne le 20 janvier 2019. Il récolte 12 voix soit 0,1 %.
Élu sur la liste de Robert Ménard en 2014 en tant que représentant du RPF, Brice Blazy avait depuis démissionné de son mandat de conseiller municipal de Béziers. Il récolte deux petites voix dans la sous-préfecture héraultaise soit environ 0,01 %.
Des scores “gilets jaunes” quasi confidentiels bien loin du seuil des 5 % nécessaire pour envoyer des élus au parlement européen ce qui était l’ambition de départ.
Un mouvement sans leader
Dés le départ, ces listes ” gilets jaunes” avaient été critiquées par des historiques du mouvement. Le passé de Christophe Chalençon, qui avait notamment sollicité l'investiture en marche lors des élections législatives en juin 2017 et Francis Lalanne étaient accusés de “récupération” du mouvement. Comble du sort pour ce dernier qui souhaitait rejoindre la Gendarmerie nationale en tant que réserviste, sa candidature a été recalée en raison de son soutien aux gilets jaunes et ses fortes critiques vis à vis du gouvernement.
Un électorat finalement capté par le RN
Au final, le débouché politique du mouvement des gilets jaunes dans ces élections européennes s'est clairement porté vers la liste du Rassemblement National. Selon un récent sondage publié par Ifop, 44% des personnes se sentant “gilet jaune” avaient indiqué voter pour le Rassemblement national, contre 4% pour La République en marche.