En attendant le père Noël .. par Frédéric Markides
Bien sûr, personne n'y croit plus au père Noël...Mais après des jours de grèves…
Bien sûr, personne n’y croit plus au père Noël…Mais après des jours de grèves pénibles pour les grévistes et pour les usagers, les français s’étaient quand même rassemblés devant le petit écran pour la prestation télévisuelle du Président Sarkozy. Celui-ci, après avoir pris conseil auprès des plus gros actionnaires français qui l’accompagnaient en Chine, allait se pencher sur le sort des français modestes qui s’inquiètent de la dégradation de leur pouvoir d’achat.
Et on a beau ne pas y croire au père Noël, on espérait quand même… Il allait prendre conscience de la détresse exprimée, il allait se rendre compte que ça devenait insupportable pour de nombreuses familles, il allait annoncer quelques mesures immédiates…
Hélas. Il a en quelques minutes, enfoncé le clou de sa politique ultralibérale en annonçant des mesures de nature à casser les 35 heures et la protection sociale solidaire : on prend aux salariés du temps de loisirs, et on donne aux patrons du temps de travail à bas prix. Au passage, on égratigne le code du Travail sur la rémunération des heures supplémentaires, et le tout sans que ça coûte un sou au gouvernement.
La vente de 3% du capital d’EDF pour financer la réforme universitaire permet de faire passer en force une réforme dont les étudiants ont perçu tous les dangers.
Salariés contre patrons, locataires contre propriétaires, étudiants contre agents du service public. Les répercussions d’une telle politique ne tarderont pas à aggraver les difficultés locales. Le français qui doit travailler plus pour gagner plus n’est plus un touriste potentiel qui, de Toulouse ou Lyon pouvait profiter d’un week-end prolongé à Agde par exemple.
Le propriétaire qui vient d’investir dans un appartement aux Cayrets ou ailleurs, pensant avoir réussi un bon placement risque de ne pas apprécier les mesures qui le pénalisent directement.
Ce n’est pas en faisant taire les uns avec ce dont disposent les autres qu’on résout les problèmes. C’est bien à l’Etat d’organiser la solidarité. Redonner du pouvoir d’achat est bien de son ressort, tout comme relever les minima sociaux.
Augmenter de 15% le montant des allocations de RMI, par exemple, sans augmenter la charge des départements, supposerait que l’Etat augmente sa compensation de 700 millions d’euros environ. Le gouvernement n’a pourtant pas hésité cet été à accorder 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus aisés.
Frédéric MARKIDES
Candidat de rassemblement aux élections cantonales des 9 et 16 mars 2008