Enquête : les salariés français sondés sur l'insécurité au travail
Une enquête inédite et exclusive, réalisée par Horoquartz et l’institut Opinionway, passe au crible la sécurité au travail des salariés français. 41% des salariés interrogés estiment que l’insécurité augmente sur le trajet domicile-travail et 26% qu’elle progresse au sein même de leur entreprise. Fait alarmant, un tiers des salariés se disent victimes d’insultes et de menaces au travail.
L’étude menée par Horoquartz – spécialiste des solutions de gestion des temps, de sûreté et de sécurité – et Opinionway a notamment mesuré l’insécurité au travail réellement vécue par les salariés français. Un tiers d’entre eux (36%) déclare avoir déjà subi des insultes ou des menaces dans les cinq dernières années, bien souvent de manière répétée. 17% ont par ailleurs été victimes de vols. Les agressions physiques sont plus rares, mais s’élèvent tout de même à 8%.
Les personnes les plus exposées aux menaces et insultes sont les salariés du secteur public (36%). Ce chiffre atteint 48% chez les fonctionnaires. Ils sont également 12% à dénoncer des agressions physiques. Les salariés du secteur du commerce ou des transports sont également plus exposés que la moyenne nationale.
Les femmes sont autant la cible d’insultes et de menaces au travail que leurs collègues masculins. Elles sont, en revanche, moins souvent victimes de vols ou d’agressions physiques, expliquent les auteurs de l’étude. « De façon plus générale, les personnes en contact fréquent avec le public sont beaucoup plus concernées par de tels actes. Dans ce cas, les chiffres montent à 47% pour les insultes et les menaces et à 14% pour les agressions physiques », commente Thierry Bobineau, directeur marketing d’Horoquartz.
A une faible majorité, ces actes sont le fait de personnes étrangères à l’entreprise (clients, visiteurs, intrus). C’est le cas de 51% des agressions physiques et de 55% des menaces et insultes. D’un point de vue géographique, le quart nord-ouest de la France semble être la région la plus sûre sur le lieu de travail. L’Ile-de-France, si l’on s’en tient au lieu de travail, est également une région plutôt sûre.
L’inquiétude du terrorisme
Interrogés sur la menace terroriste ressentie dans le cadre professionnel, près d’un salarié sur quatre la considère comme sérieuse. C’est surtout vrai chez les personnes qui travaillent dans les transports (39%), l’administration, l’éducation ou la santé (34%). « Le fait d’être en contact avec le public a une incidence sur cette perception, précise Thierry Bobineau. C’est la conséquence logique d’une actualité récente fortement relayée par les médias. Elle est probablement exagérée par rapport à la probabilité de tels actes, qui reste heureusement faible, mais c’est une inquiétude à prendre en compte dans certains secteurs. ».
Un impact sur les arrêts de travail et le turnover
L’insécurité vécue génère des traumatismes importants chez les victimes. Leur impact est mesurable en termes d’arrêts de travail et de turnover. Ainsi, 8% des salariés déclarent avoir eu un arrêt de travail en raison d’un problème de sécurité sur leur lieu de travail. Cette insécurité peut même conduire à changer d’employeur. C’est le cas de 5% des personnes interrogées. Ce pourcentage augmente en fonction du degré d’exposition. Les écarts sont encore plus importants pour les salariés en contact avec le public. Un tiers des salariés estiment que leur employeur ne fait pas suffisamment d’efforts pour assurer leur sécurité au travail. Le constat est plus élevé dans les secteurs les plus exposés, notamment le secteur public. Ainsi, 62% des fonctionnaires attendent un effort de leur employeur.