Culture & Loisirs

Fouilles archéologiques du site de la Motte « Campagne 2013 » Compte rendu

Chers amis, chers partenaires, C’est avec une grande satisfaction que l’association IBIS vous envoie…

Chers amis, chers partenaires,
C’est avec une grande satisfaction que l’association IBIS vous envoie sa 2eme Newsletters. En effet, suite à notre première lettre, les fouilles du site de la Motte « campagne 2013 » se sont déroulées du 25 Février au 15 Mars 2013, notre site internet a régulièrement publié nos différentes actions pendant ces trois semaines.
Nous avons eu la chance d’avoir de nombreuses visites de nos différents partenaires et RECHERCHE ARCHEOLOGIQUE SOUS-MARINE ET SUBAQUATIQUE AGDE
Médias :

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Voici une photo de l’équipe présente le premier jour, en haut de gauche à droite :
Jean Luc VERDIER, Fabrice LAURENT, Jean GASCO, Bérenger DEBRAND, Alex SABASTIA, David CONSTANT, François BAISSE.
En bas de gauche à droite :
Christophe ROLLAND, Jacques CHABBERT, Patrick ROUVET, Claude BARTHELEMY, Jean-Claude ICHE, Christian TOURRETTE. Absentes sur la photo Sandra GRECK et Gwendoline BORJA.
Le site de « la Motte » à Agde
AGDE, IL Y A 2900 ANS.
Aux portes de la ville d’Agde, le fleuve Hérault livre depuis quelques années des vestiges d’une petite agglomération remontant à environ 2900 ans. Elle était alors située en bordure d’une lagune d’eau saumâtre.
Ces installations humaines, hameau ou petit village protohistorique, avec des aménagements de pierres et de bois bien conservés, sont actuellement sous l’eau du fleuve à environ 5 m de la surface.
Le site a été découvert par les plongeurs de l’association IBIS en 2002. Ils ont alors participé à la sortie de l’eau d’une parure exceptionnelle en bronze appartenant à une femme importante de la fin de l’âge du Bronze ou du début du premier âge du fer. Ces bijoux qui font l’objet de délicates restaurations sont pour partie exposés au Musée de l’Ephèbe à Agde. Relancée en 2011 et poursuivie en 2013 l’opération de fouille programmée du site de La Motte à Agde a été confiée par le Ministère de la Culture à Jean Gascó, chargé de recherche au CNRS (UMR 5140 Lattes-Montpellier) et à l’association de recherche subaquatique IBIS.
Le déroulement :
La fenêtre d’intervention dans l’Hérault étant limitée aux derniers mois d’hiver froid afin de bénéficier du maximum de visibilité sous l’eau, les campagnes de fouille subaquatique se déroulent en février ou mars. Celle de 2013 s’est révélée riche en enseignements. Une dizaine de plongeurs professionnels, dont une grande majorité d’archéologues spécialisés, étaient durant 3 semaines dans une eau à 6°, associés à des chercheurs et étudiants rattachés à diverses équipes de recherche régionales qui déclinent plusieurs spécialités archéologiques et environnementales.
Image 01Les plongeurs d’IBIS sur le ponton (Photo J. Gascó, IBIS)
Histoire et fouilles :
Il y a environ 2900 ans, des populations de la fin de l’âge du bronze occupaient le littoral méditerranéen et les rives nord des principaux étangs languedociens (Thau, Mauguio,Vendres). On ne sait encore si ces groupes de paysans occupaient des habitats durables ou saisonniers. Au terme de la remontée du niveau de la mer depuis plusieurs millénaires qui se poursuivait cependant encore lentement, le milieu naturel était stabilisé. Les données de la fouille dans le cours de l’Hérault confirment celles obtenues à Port-Arianne (Montpellier) et dans la basse vallée du Lez. Le littoral agathois était alors largement lagunaire avec un niveau de la mer plus bas de près de 2 m par rapport à l’actuel.

Image 07Sur le site d’Agde parmi les plus proches du littoral, les installations humaines paraissent particulièrement importantes.

 
Elles couvrent à La Motte près de 8500 m2 et seules quelques centaines de m2 font actuellement l’objet d’étude. Plusieurs centaines de restes céramiques appartenant à tous les types de vases modelés alors en usage, mais aussi des restes de gril ou four en terre cuite, ainsi que des restes de faune consommée témoignent d’une stabilité des habitats. Ceux-ci restent à définir, car tous ces témoignages de la vie quotidienne sont découverts pour l’instant sous forme de nappes d’objets qui colmatent des aménagements de berges d’une lagune. Ces dispositifs sont constitués de plus d’une centaine de pieux plantés, bloquant des enrochements de basalte et complétés par des clayonnages tressés de branchages. Ces plateformes au raz de l’eau devaient être régulièrement rehaussées par des apports de terre et de pierres mais aussi de céramiques brisées puisque l’on peut mesurer une épaisseur de près d’1 mètre de couches de remplissage. Certaines ont dû accueillir des constructions de maisons isolées comme plusieurs indices semblent l’indiquer, alignements de pierres, torchis et traces de feux. Le site était alors en contact avec les eaux salées de la mer et la base de certains pieux portent parfois des naissains d’huitres
Détail du fond de l’Hérault après le nettoyage et surtout sont attaqués par des galeries de tarets, ces vers qui perforent les bois à la suceuse à sédiment immergés dans les eaux salées. La proximité d’un gué ou d’un cheminement dans la zone des étangs est possible. L’économie des populations régionales était-elle alors tournée essentiellement vers le pastoralisme saisonnier sur des prés inondables ?
Ou les paysans installés parvenaient-ils à s’accommoder de l’humidité de la lagune ?
Seuls un hameçon de bronze et des restes d’un filet évoquent une activité de pêche dont l’importance ne peut être encore évaluée. D’abondantes coquilles marines
suggèrent aussi leur consommation. Sur les rives de l’étang de Thau, à Maguelone, comme d’ailleurs au bord de l’étang de Berre (B. du Rh.), des établissements lagunaires durables sensiblement contemporains indiquent des cas d’occupation d’écosystème proches dans un contexte d’alluvionnement.
Le bilan de la dernière campagne de fouille à Agde est particulièrement intéressant. Plusieurs aménagements de clayonnages tressés entre des pieux plantés ont été fouillés, des éléments de torchis, certains parfois cuits et des pieux partiellement brûlés découverts. Ce sont probablement des confortations de berges plus que des parois d’habitations. De nombreux prélèvements de sédiments vont être analysés.
Ils complèteront les restitutions des paysages soit par l’étude des terres soit par celle des graines, feuilles, ramilles et bois qu’elles contiennent en abondance.
Les premiers résultats indiquent la proximité de prairies et graines de blé et d’orge ou mauvaises herbes celle des champs cultivés. La forêt proche fournissait alors le bois de Chêne, d’Orme, d’Aulne, de Chêne vert, de Frêne, de Merisier ou de Saule.
 
 
Les restes de vases brisés en fragments de forte taille et très bien conservés comptent un grand nombre de très forts volumes, difficilement transportables lorsqu’ils étaient remplis d’eau ou de réserves d’aliments. Simplement décorés de lignes de ponctuations ou cerclés de cannelures fines ils sont plus grossièrement exécutés que les vases de services aux surfaces brillantes de lissage, toujours très noirs. Les gobelets individuels très finement
réalisés sont nombreux. Quelques récipients portent aussi des décors incisés de motifs géométriques dont des motifs zoomorphes. Parmi eux un fragment d’une assiette décorée de bandelettes d’étain collées, à la mode des céramiques des lacs alpins de Suisse qu’ont adopté quelques groupes du Massif central, est un objet surprenant, car exceptionnel sinon unique en Languedoc. Tous ces récipients appartiennent à une culture régionale,
dénommée groupe de Mailhac, qui occupe le Languedoc à la fin de l’âge du Bronze. La riche série de La motte pourrait permettre d’individualiser plus finement une communauté de ce groupe.
 
 
L’étude du site de La Motte participe également à celle plus étendue, dans l’espace et dans le temps, de l’ensemble deltaïque de la basse plaine de l’Hérault. Elle est actuellement menée à l’aide de carottages sédimentaires multipliés tant sur le site même que dans la plaine et près des étangs. En ligne de mire, tous ces travaux visent à mieux connaître le tracé du fleuve au cours des âges et celui de la ligne du rivage agathois, et par là-même à réunir les conditions de l’histoire du peuplement préhistorique et protohistorique de cet espace languedocien original.
Pieux qui fera l’objet d’un prélèvement pour la dendrochronologie (Photo J.-C. Iché, IBIS)
Nettoyage de la couche archéologique par aspiration (Photo J.-C. Iché, IBIS)
Plongeur tenant à la main un fragment de vase décoré au dessus de sa planchette de dessin (Photo J.-L. Verdier, IBIS)
Tout dernièrement notre association a participé aux : Journées Nationales de l’Archéologie
samedi 8 et dimanche 9 juin 2013
Les Journées Nationales de l’Archéologie sont organisées par le Ministère de la Culture et de la Communication et coordonnées par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP).
L’INRAP a pour ambition de sensibiliser les publics les plus divers à l’archéologie, à ses enjeux, à ses métiers, à ses méthodes et à ses lieux.
  • La mission Patrimoine de la Ville d’Agde,
  • Le musée de l’Ephèbe et d’archéologie sous-marine,
  • Le service archéologique de la Communauté d’Agglomération Hérault-Méditerranée, l’association « Embonne, le reflet de l’Antiquité »,
  • Le Groupe de Recherches Archéologiques d’Agde (GRAA)
  • et L’association IBIS participent pour la première fois à cet événement national.
Le Dimanche 9 Juin 2013 à 16h devant près de 50 personnes, Jean GASCO Dr HDR, Chargé de recherche CNRS, UMR 5140 – Lattes-Montpellier a donné une conférence sur le travail de recherche effectué sur le site de la Motte en 2013.
Cette opération de fouille programmée est incluse dans l’APPEL A PROJETS INTERNES LABEX ARCHIMEDE Dynamiques littorales et sociétés en Agathois depuis le Néolithique : relations sociétés – environnement en Méditerranée DYLITAG – (UMR 5140, CEREGE, Géosciences Montpellier, ADENA, CBAE, IMBE, Université de Liège)
Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous donnons rendez-vous très prochainement.
Association IBIS.
 
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