Francis GASQUET - Un grand portrait signé Paul Eric Laures
Outre ses innombrables reportages relatant les grands évènements et les faits majeurs de…
Outre ses innombrables reportages relatant les grands évènements et les faits majeurs de l’année Le Magazine du Cap d’Agde 2011 édite sous la plume dun talentueux journaliste, Paul Eric LAURES les grands portraits des personnalités marquantes de la cité.
Georges RENAULT nous a autorisé à publier ceux de l’année 2011. Vous pouvez bien entendu consulter ceux des années précédentes dans notre rubrique ” TrombinosCap “qui vous présente désormais prés de 1000 personnalités locales.
Chaque semaine dans cette rubrique et tout au long de cet été, nous vous présenterons les Grands portaits 2011 du Magazine du Cap d’Agde 2011en commençant cette semaine par :
FRANCIS GASQUET : UN TENNIS SINON RIEN
Il ne les a pas vu construire mais presque, ces courts. Et on peut assurément affirmer que le lieu a joué un rôle essentiel dans la carrière d’un fils qui intégrait le top 10 du tennis mondial à 20 ans.
Francis Gasquet a pris les commandes du Centre International de Tennis en août dernier, valeur ajoutée au fonctionnement d’un lieu déjà dynamique grâce à son association sportive, le Tennis- Club du Cap d’Agde.
Auparavant, il y venait en tant que coach, suivant les déplacements des équipes de Valras, puis de Sérignan. Ensuite, c’est Richard qu’il a accompagné sur les courts de Pierre Barthès avant de mettre le cap sur Paris et la Fondation Lagardère.
Pour ce vaillant sexagénaire, c’est un retour aux sources qui a déjà fait du bien au centre, et cela lui permet de dynamiser sa vie professionnelle au cœur de ce qui a toujours été un repère pour lui. Et dire que d’autres penseraient à la retraite !
EN DILETTANTE
La vie de Francis Gasquet n’aurait évidemment pas été la même sans le tennis. La carrière de Richard, bien sûr, mais aussi cette volonté de faire du tennis sa vie. Un sport presque salvateur, une activité qui lui a évité de passer plus de temps au contrôle des billets dans les trains.
Avec un père ouvrier, prisonnier pendant la guerre, et une mère qui élève seule ses deux frères aînés pendant huit ans, l’arrivée de Francis fut joyeuse dans le foyer biterrois.
Béziers est une ville bourgeoise où il fait bon vivre, les années 50/60 une période faste et productive. Pas de souci d’avenir, pas de gros besoins, une enfance joyeuse et une scolarité non stressante, le bac avec le strict minimum fourni.
Quelques années de faculté sans conviction à Montpellier occuperont son temps, quelques boulots aussi, mais l’essentiel de sa vie s’est dessiné autour d’un court de tennis.
Un destin croisé en 1965, rue du 4 septembre à Béziers. Le jour où Mr Taillarda, boss du magasin « tousport », lui donne de vieilles raquettes en bois.
Il n’en fallait pas plus à Francis pour se mettre à taper le mur dans la rue, puis sur les trois vieux terrains attenants au stade de la Présidente.
De Sauclières au stade Bessou, ce touche à tout s’est essayé au rugby, au foot, au volley, ou encore au basket, mais c’est avec la petite balle jaune qu’il s’épanouira vraiment.
D’autant plus que c’est sur les courts qu’il rencontrera la femme de sa vie, Maryse.
Agé d’une vingtaine d’années, il s’inscrit à de nombreux tournois en région, obtenant de bons résultats qui lui permettent d’envisager autre chose, bien plus à l’aise sur un court de tennis que dans un cours de fac.
Pris dans la promo pour suivre une formation professionnelle de tennis à Port- Camargue, il échouera de peu, et c’est motivé mais sans diplôme qu’il commencera à donner des courts au tennis de l’Ardide à Béziers dès 1975. Sans brevet d’état, pas évident d’y rester très longtemps, et l’opportunité d’avoir un vrai boulot se dessine…à la SNCF. Dès lors, il travaillera de nuit pour mieux jouer au tennis la journée !
VALRAS, SERIGNAN, RICHARD
Cheminot pendant cinq ans, c’est l’ouverture des terrains municipaux de Valras- plage qui le fera changer de voie. La création d’un club se confirme, et Francis en sera le responsable pendant une dizaine d’années. Seul, il alternera les rôles pour donner une âme et faire vivre cinq courts et un club house. Il embrasse sans le savoir une bien belle histoire. Les équipes qu’il entraîne font de bons résultats, le club est bien entretenu, l’ambiance y est d’autant plus agréable qu’il travaille « en famille ».Francis vit quasiment au tennis, Maryse y joue assidûment au point d’en faire son métier, autant dire que le fiston Richard y avait sa garderie. Une aire de jeu s’avérant être un terrain d’entraînement !
Richard est en maternelle quand Francis part s’occuper du club de Sérignan, ville voisine où ils se sont installés. Un tennis municipal qui passera de cinq à huit courts, et un bambin qui se fait remarquer par son assiduité et son volontarisme. Francis fait le boulot pour le club, mais c’est en pédagogue qu’il dessine ses projets, se focalisant un peu plus sur Richard
Et ça marche plutôt très bien. Richard se forge un revers dévastateur et ses qualités dépassent largement les frontières départementales. Des gestes amples, les coups précis, rapides, concentré sur le court, un gosse qui a suscité l’admiration dès l’age de quatre ans et qui surprend par sa maturité. Classé 15/4 à 9 ans, champion de France minimes avant l’âge, et une passion sans borne pour le tennis, de tous les instants.
La carrière naissante de Richard profite au club de Sérignan et inversement, mais Francis a du faire un choix.
Un choix de vie conforté par Pierre Barthès après que Richard ait effectué un stage de ligue au Cap. Il avait constaté une lucidité et une sérénité hors norme pour son âge, des qualités physiques, techniques et stratégiques réunies dans le même mental. L’ancien champion ne s’était pas trompé sur le futur.
UN FILS CHAMPION
Maryse et Francis vendent alors leur maison de Sérignan, cap sur la capitale. Richard s’entraîne au stade Roland -Garros, et Francis bosse pour la ville de Paris avant d’intégrer l’encadrement sportif de la Fédération Française de Tennis.
Richard devient professionnel, remporte Roland -Garros junior, a de très bons résultats, mais le niveau n’est pas stabilisé. Francis reprendra son entraînement en main, avant Eric Deblicker et Gabriel Marcus au sein du team Lagardère. Richard Gasquet fut le premier, initiateur de cette aventure sportive dans laquelle s’est lancé Arnaud Lagardère en 2005. Il a battu Roger Federer -déjà numéro 1 mondial- à Monte- Carlo, et prépare l’exploit d’atteindre les phases finales sur toutes les surfaces du circuit ATP en 2006.
Alors que le numéro 1 français flirte avec le top 10 du tennis mondial, son papa Francis prend la responsabilité du team sportif de la Fondation Lagardère, baignant au cœur de multiples projets.
Ainsi, Francis croisera la route de nombreux sportifs, et construira des aventures humaines bienfaisantes avec eux. Yannick Noah, Jean-Marc Mormeck, Laura Flessel, Dominique Rocheteau, Jean-Philippe Gatien, autant de grands noms du sport impliqués dans des rôles sociaux, avec qui Francis va construire, développer des actions pour la pratique du sport, en banlieue ou dans des pays d’Afrique.
LA PRESSE, UNIVERS IMPITOYABLE
Intéressant, épanouissant, motivant, mais un peu frustrant quand même cette vie parisienne, dans ces grosses machines que sont la Fédé, le Racing- Club, ou la Fondation Lagardère. Surtout pour un méridional qui a passé 25 ans à s’occuper de beaucoup de choses presque tout seul dans des petites structures, sans embouteillage, et avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an!
Richard est alors 8ème joueur mondial, fait partie des rares tennismen de l’histoire à avoir remporté des tournois sur terre battue, gazon, dur et synthétique, la vie de la famille Gasquet est au beau fixe quand un baiser poudré vient perturber le tableau, à Key Biscayne près de Miami..
Un beau gosse célibataire de 23 ans en proie à la vie Floridienne, dans la débauche et la drogue? Pourtant, il ne boit pas, ne fume pas, et Yannick Noah qui disait de lui quelques mois auparavant que son seul défaut était de ne pas assez « se lâcher », justement !
Richard faisait la couverture de Tennis Magazine l’année de ses 10 ans, en 1996, présenté comme « le champion que la France attend ». « Gasquet » fera parler de lui dans tous les médias 13 ans plus tard, devenu entre -temps un grand joueur, mais surtout le champion d’un groupe de presse. Secouée la famille Gasquet, mais pas coulée.
Richard a repris les raquettes à travers la planète avec le même perfectionnisme, Maryse a le sourire, et Francis vit une passion retrouvée. Il n’aurait pas pris le boulot si c’était ailleurs !
La vie parisienne lui allait bien, quand même, mais l’opportunité de s’occuper des 32 courts du Cap résonnait comme un rêve.
Une dizaine de salariés motivés et compétents, une structure au top, et un lieu de vie retrouvé, du lien social avec des joueurs et le personnel Un peu d’administratif et pas mal d’encadrement de stages au programme de Francis. Des stages de compétition et des tournois qui dynamisent l’image du club et ouvrent la voie à bien des projets.
Depuis le départ de Pierre Barthès, une âme manquait à ce centre. Avec Francis Gasquet, un nom est retrouvé, le (bon) temps fera le reste. Pour le meilleur du tennis.
FLASHBACK
23 oct. 1950 : naissance à Béziers
1965 : des raquettes en bois pour commencer
1969 : 1ères balles sur les vieux terrains de La Présidente
1972 : tournois réguliers au programme
1973 : ouverture du tennis club Pierre Barthès au Cap
1975 : moniteur de tennis à l’Ardide
1977 : Francis épouse Maryse, mais divorcera vite de la SNCF
1982 : Tennis- Club de Valras-plage
18 juin 1986 : naissance de Richard
1991 : Tennis- Club de Sérignan
1999 : Richard en stage de ligue au Cap
2001 : cap sur Paris
2005 : Responsable sportif de la Fondation Lagardère
2008 : Richard est Numéro 1 français pour la 3ème année, Numéro 8 mondial
2010 : le 16 août il prend la direction du Centre Internatonnal de Tennis du Cap d’Agde
2011… : Des stages, des tournois, la belle vie…
Paul-Eric Laurès
Légendes photos
A 980 Richard Gasquet , 2 ans d’âge
B 979 Richard , 4 ans plus tard
C 981 A Sérignan en 1998
D 978 Francis Gasquet son père en 1982 au Carayrou, premier club de Valras-plage
Les illustrations sonores sont choisies par la rédaction
à titre purement humoristique et illustratif.