Société — Montpellier

Hebdo : Femmes victimes de violences, le parcours pour s'en sortir

Samedi 25 novembre sera la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans cette édition, l'hebdomadaire Hérault Juridique et Économique a rencontré les acteurs qui entourent cette prise en charge.

ÉDITO

Novembre 2023. Depuis le début de l’année, 95 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint, ou ex-conjoint. Un chiffre représentatif de l’apogée d’une violence, irréversible, inadmissible. Mais certainement pas représentatif de l’ensemble des victimes, plus de 240 000, en 2022. Et combien qui n’ont pas porté plainte ? Combien dont la plainte n’a pas abouti ?

Et de quelles victimes parle-t-on ? Des femmes, bien-sûr, et avant tout. 82% des victimes de morts violentes au sein du couple sont des femmes, pour 89% d’hommes mis en cause. Parfois, ce sont les hommes qui sont victimes des femmes. Souvent, les enfants, eux, en sont les victimes collatérales, accusant le coup d’une situation qu’ils n’ont pas choisie.

Et pour quelles violences ? Longtemps, la violence au sein du couple se réduisait au spectre de la violence physique, du moins quand elle était considérée en tant que telle. Jusque dans les années 80, les femmes n’étaient pas tuées de sang-froid par un mari violent. Non, elles étaient victimes d’un “meurtre passionnel”. Comme si, malgré l’adage, l’amour avait à voir avec la haine.

A mesure de la progression des droits des femmes, cette notion évolue, puis disparaît. L’auteur devient responsable de ses actes, entièrement. La société comprend enfin que le meurtre est un tue-l’amour.

Violence sexuelle, physique, psychologique, harcèlement. Maltraitance des enfants, incestes. Le rapport de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants) rapporte que près de 10% des moins de 18 ans sont concernés par des violences sexuelles. C’est 3 par classe. Dans 81% des cas, c’est un membre de la famille.  Autant de chiffres et de termes qui recouvrent des réalités aussi distinctes qu’indissociables, aussi tragiques qu’insupportables.

Les facteurs explicatifs sont, là aussi, multiples. Estime de soi déficiente, construction du lien à l’autre abusif, reproduction d’un schéma défaillant.

De quoi rappeler que la violence n’admet aucune exception à son exercice. Qu’aucune typologie ne saurait la définir ou caractériser ses auteurs, mais surtout qu’elle est une préoccupation qui s’impose à tous. Tout comme la maladie, la violence potentielle, en tant que victime ou auteur, n’épargne personne. Elle peut frapper dans un moment de fragilité ou non, n’importe qui, sans distinction de classe sociale.

Aujourd’hui, la violence, tout comme la maladie, est mieux connue. En 2022, les violences domestiques ont augmenté de 17%. Un chiffre à double tranchant. 

D’un côté les signalements augmentent. De l’autre, la violence continue et les poursuites judiciaires n’apportent pas toujours une réponse adaptée. Reste donc à faire évoluer la prise en charge à hauteur de ces signalements. Un parcours qui va du dépôt de plainte à la reconstruction de soi et de la cellule familiale abîmée.

Policiers, médecins légistes, psychologues, assistants sociaux, structures d’accompagnement des victimes et des auteurs… Autant d’acteurs qui entourent cette prise en charge, qui accueillent la parole, accompagnent et soignent la douleur.

Cette édition est l’occasion de comprendre le sens de leurs actions, leurs rôles spécifiques  dans une lutte conjointe contre les violences domestiques.

De comprendre que la maladie de la violence, c’est une affection qui se soigne, certes, mais dont la guérison est longue.

SOMMAIRE

  • “La pire situation que nous pouvons vivre c’est la consultation d’une personne au service puis l’arrivée de son corps sur la table”
  • Le Zonta Club Béziers Domitia Agde, un club de services engagé pour l’autonomisation des femmes et la lutte contre les violences
  • Dans les commissariats, le parcours des femmes victimes de violences facilité
  • Hérault : rompre le cycle de la violence conjugale, la prise en charge des auteurs

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.