Droit

HERAULT - Lettre du Député de l'Hérault Elie ABOUD au Président de la République François HOLLANDE

Monsieur le Président de la République, L'heure est grave ! En plus du sentiment…

Monsieur le Président de la République,

L'heure est grave ! En plus du sentiment d'abandon ressenti par les Français d'Algérie et les Harkis du fait de l'inaction de votre gouvernement à leur égard, il y a aujourd'hui dans votre décision de commémorer le cessez-le-feu du 19 mars 1962 au Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé au quai Branly à Paris, une

forme de provocation insupportable, parfaitement inutile et qui va raviver les souffrances intolérables vécues par nos compatriotes.

Vous n'êtes pas sans savoir que la date du 19 mars pose problème pour les Français d'Algérie, les Harkis et l”ensemble de leurs proches. Cette date fait suite aux Accords d'Evian conclus entre l'Etat français et le FLN ; ces accords n”ont jamais eu de valeur juridique ce qui a entraîné notamment des difficultés majeures pour faire respecter leurs droits élémentaires,
dans tous les domaines à leur arrivée en France après un exode massif de plus d”un million de personnes dévastées moralement et physiquement.

Mais le pire est que la guerre et ses atrocités ne se sont pas arrêtées ce jour-là, nombre d'assassinats, de disparitions, et d'exécutions ont eu lieu postérieurement à cette date. Ainsi plusieurs milliers de personnes ont été tuées après le 19 mars.

Preuves en sont les massacres perpétrés rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962, et à Oran le 5 juillet 1962 entraînant la terreur qui s'en est suivie pour nos compatriotes, forcés à un exil dévastateur et sans retour.

Ces dates funestes sont à tout jamais enfouies au fond du cœur des Pieds-Noirs et des Harkis qui ont choisi de s'engager pour la France et qui auront toujours cette blessure béante.

Ils ne comptent pour rien à vos yeux ?

Votre décision de raviver toutes les souffrances supportées par nos compatriotes pendant de nombreuses années est surprenante ! La hauteur de vue de votre fonction aurait dû vous inciter à faire oeuvre d'apaisement.

A cette occasion, laissez-moi vous dire, Monsieur le Président de la République, toute mon indignation pour cette décision tellement incompréhensible.

Je ressens, au même titre que nos amis Pieds-Noirs et Harkis, le même dégoût pour un choix totalement provocateur et qui n'aura pour conséquence que de raviver ce passé qui, d”une certaine manière, ne pourra jamais être apaisé.

Je tenais à vous le faire savoir.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs et les plus respectueux.
 

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