HERAULT - Un directeur d'Intermarché veut interdire les congés d'été à ses salariés
Partir en vacances l'été, quelle idée !"C’est au moment où l’on a le plus…
Partir en vacances l'été, quelle idée !
“C’est au moment où l’on a le plus besoin de vous que vous vous absentez “
Les déclarations écrites du directeur de l'Intermarché de Villemagne-l'Argentière (Hérault) sont caler une certaine logique mais ne manquent pas pour autant de susciter des réactions dans le monde de l'entreprise.
Il va jusqu'à proposer par référendum à ses salariés de les empêcher de partir en vacances durant l'été.
Explications
Dans un courrier daté du 31 juillet 2018 qui a fuité sur les réseaux sociaux, il explique à ses salariés : “Je compte sur vous pour faire progresser l'entreprise… Vous êtes tous de très bons professionnels dans vos domaines respectifs, et pour nous deux mois les plus forts vous prenez tous ou presque des congés. C’est au moment où l’on a le plus besoin de vous que vous vous absentez pour laisser vos univers à des saisonniers qui n’ont aucune connaissance de notre métier et aussi, souvent pas forcément l’envie que vous avez de faire bien. »
Il poursuit :
“Avoir accepté de mettre en place des congés payés au mois de juillet et août est pour moi une erreur“,
Un vote par référendum
Le chef d'entreprise propose donc par référendum d'interdire la pose de congés durant cette période. Il demande à ses employés leur “implication dans cette décision” qui poursuivrait évidemment “un seul objectif : être au service de nos clients qui font notre salaire à tous“.
Un bel exemple de démocratie en entreprise
Contacté par Le Parisien, le directeur parle de « bel exemple de démocratie dans l’entreprise » et d'une “volonté de faire progresser l'entreprise“. « Il n’y a rien contre les lois du travail. Je les respecte. Comme mes salariés. La preuve, pas de passage en force. »
Que dit la loi ?
Sur le fond, rien n’interdit d’empêcher ses salariés de positionner leurs jours de congé à telle ou telle date. Il n’y a pas de droit imprescriptible d’avoir ses vacances en été.
Avec les lois adoptées en mars 2018, l’employeur peut conclure un accord d’entreprise avec ses salariés et peut tout organiser un référendum en ce sens.
Par contre, il lui faudra obtenir l’accord de deux tiers des salariés pour qu’un tel accord soit adopté.
Dans un courrier du 30 janvier 2018, il expliquait déjà de manière tout à fait pragmatique à ses salariés que “toute décision prise concernant les congés sera faite en fonction du service, de l'organisation de l'entreprise et bien évidemment de la saisonnalité du chiffre d'affaires.”
Il concluait courageusement en indiquant que lui-même “organiser sa vie privée en fonction de son travail et non l'inverse.”
La réaction du siège national d'Intermarché ne s'est pas fait attendre
Face à la polémique, le siège national d’Intermarché a rapidement éteint l’incendie samedi, en indiquant que le référendum était annulé. Chaque point de vente local est une entreprise indépendante, qui mène sa politique de ressources humaines, mais le référendum étant illégal dans ses termes puisque non anonyme, l’enseigne Intermarché le considère comme « nul et non avenu ».
Reste à savoir si le directeur local en restera là. Affaire à suivre…