Droit

Inondations du fleuve Hérault et digue de protection à Bessan.

Evolution de la situation :Une quinzaine d'années avant la Révolution de 1789, les Etats…

Evolution de la situation :

Une quinzaine d’années avant la Révolution de 1789, les Etats du Languedoc ordonnent la construction d’une route entre Bessan et Agde. Cette route est prévue en remblai. Elle va donc faire barrage aux eaux d’inondations qui s’étalaient, jusque là, le plus naturellement du monde, dans la campagne, entre Bessan, Agde et Vias.

Vers Agde, le projet prévoit des ponceaux sous la route, entre le domaine de Mermian et le canal du midi. Protestation des consuls de Bessan qui demandent également des ponceaux, entre l’Ardailhon et le domaine de Saint Mathieu. Il n’obtiennent rien, si ce n’est l’élargissement du pont de l’Ardailhon, à la sortie du village.

Conséquence : Avec la construction de la route en remblai, les quartiers bas de Bessan, qui n’étaient pas inondables, le deviennent.

En 1912, une autre administration, républicaine cette fois, autorise la construction de la digue de Mermian. Le baron Després a les bras longs. Protestations vaines des Bessanais.

La retenue des eaux est si importante, à hauteur de cette digue, que lors de l’inondation de 1920, la route Bessan-Agde est emportée en deux endroits, faisant une victime : un Bessanais. Pour calmer le peuple, Monsieur le Préfet promet la démolition de l’ouvrage. Promesse évidemment non tenue.

La digue de Mermian a-t-elle des effets dans Bessan ? Oui, et sans conteste. Les habitants des bas quartiers de Bessan ont, depuis longtemps, constaté que les eaux se retirent immédiatement, lorsque cette digue rompt.

Conséquence : Avec la construction de la digue de Mermian, l’inondation dans Bessan prend de l’ampleur, en hauteur et en surface.

Périodiquement, le revêtement de la route Bessan-Agde est refait, sans décaissement préalable ; et le niveau de la route s’en trouve relevé d’une dizaine de centimètres.

Or, les Bessanais des quartiers concernés le savent bien : Lors des inondations de moyenne amplitude, les eaux arrêtent de monter dans Bessan, dès qu’elles sautent la route Bessan-Agde.
 
Conséquence : Avec le rehaussement de la route, l’inondation prend encore de l’ampleur dans Bessan, d’où des dégats plus importants.

NB : Vous remarquerez que je parle de dégats et en aucun cas de dangers. Dans le village, les inondations de l’Hérault ne sont pas dangereuses. Vitesse maximum de l’eau, relevée lors d’une inondation récente, rue de la Porte Saint Pierre : 15 centimètres à l’heure. Augmentation du niveau des eaux : 1 millimètre environ en une heure. Un escargot arriverait à se sauver sans avoir à courir.

Il faut être sacrément mal informé, ou de mauvaise fois, pour affirmer que les inondations dans Bessan sont torrentielles, et pour oser le placarder en mairie.

Des solutions pour que les bas quartiers de Bessan ne soient plus inondés :

La réalisation de ponceaux, sous la route, entre la sortie de Bessan et le domaine de Saint-Mathieu, est peut-être encore une solution. En tout cas, elle a été demandée par plusieurs municipalités, au 18, 19 et 20ème siècle, dont celle d’Ernest Coste (1973-1977).   

Le décaissement d’une partie de la route, d’une vingtaine de centimètres, règlerait, au moins partiellement, le problème d’inondation. Inconvénient : La route serait coupée ; Mais ne l’est-elle pas aujourd’hui lors de certaines crues ?

Cette solution ne me parait pas la meilleure ; Par contre, il me semble important, en attendant la mise hors d’eau de Bessan, que les municipalités bessanaises se battent pour empêcher la pose d’un nouvel enrobé, s’il n’y a pas de décaissement préalable. Cela aurait pu être fait il y a peu de temps.

Le traitement des inondations par quartiers est possible. D’anciennes municipalités ont évoqué, à maintes reprises, le traitement des inondations par quartier. Solutions que je propose, à mon tour, depuis 1983. J’y reviendrai en détail, si la digue ne se fait pas. Il y a une étude sur le sujet, dans les archives mairie ; A condition que cette étude n’ait pas été jetée au feu, comme beaucoup d’autres archives, sur ordre d’un maire précédant.

La digue :

Plusieurs municipalités ont envisagé une digue autour de Bessan. En 1995, Robert Raluy a refusé mes propositions, et a fait voter, par la suite, la réalisation d’une étude, pour la construction d’une digue, depuis le terrain de tambourin jusqu’à Hortes (Longueur 1700 mètres, route sur la crête, prix exorbitant).

Cette étude a été réalisée début 1999 ; Il y a plus de 10 ans.

Les études, je connais un peu, ayant passé plus de 15 ans à lire les archives du village. Elles peuvent être un signe fort de la volonté d’une municipalité de faire aboutir un projet ; Ou la volonté d’un maire de se faire réélire, en trompant les électeurs avec des promesses. Ce que je dis, avec certitude, pour l’instant, c’est qu’à Bessan, il y a des dizaines d’études qui ont coûté fort cher aux contribuables, et qui n’ont jamais abouti.

En ce qui concerne la digue, le maire actuel a annoncé, à plusieurs reprises, qu’il la ferait payer à l’ensemble des communes de l’agglo Hérault-Méditerranée. C’est bien pour les contribuables bessanais ; C’est populaire ; Mais n’est-ce pas voué à l’échec ? Qu’en pensent les communes concernées ?

Depuis sa création, l’agglo a en charge le dossier de digue de Bessan. A-t-elle mis le projet à l’ordre du jour d’une réunion ? Des délégués à l’agglo, avec qui j’ai discuté, m’ont affirmé que cela n’a jamais été fait ; et que les maires de l’agglo n’auraient pas l’intention de payer pour Bessan ; Projet jugé démesuré et trop cher.   

Une impatience légitime :

Nous sommes environ un millier de Bessanais à être touchés par les inondations. Un millier à écouter ou lire, à chaque campagne électorale, les promesses des candidats. Aujourd’hui, je suis le porte-parole  de quelques uns. Demain, nous verrons bien.

Le message est clair : Nous voulons être protégés contre les inondations, et nous attendons depuis beaucoup trop longtemps.   

Nous demandons
que le projet de digue soit porté,
sans délai,
à l’ordre du jour de l’agglo.

Nous demandons,
si le projet n’est pas retenu,
que soient étudiées,
dans un délai d’un an maximum,
d’autres solutions.

Nous demandons
que les études soient suivies de réalisations,
et ce, avant la fin du mandat.

L’aide aux Bessanais sinistrés en attendant :

En attendant les travaux, nous demandons à la municipalité de mettre en place un plan solidarité. Lors des inondations, c’est souvent l’abandon quasi total. Lors d’une des dernières inondations, sous une pluie battante, j’ai dû fixer au plâtre, plusieurs planches au bas de portes et portails, à des Bessanaises qui n’avaient pas de famille sur place pour le faire.

Cette fois là, pas un pompier, pas un élu, pas un employé communal dans les heures qui ont précédé l’arrivée des eaux. Seulement une jeune fille de la croix rouge, au maximum de la crue, pour proposer son aide. Une de mes anciennes élèves, que je félicite pour son dévouement.

Lors de la dernière inondation, un véhicule municipal équipé d’une sono, est passé. L’employé a crié un message que pratiquement personne n’a compris, puis est allé aussitôt plus loin, répéter l’opération. C’est bien pour le maire qui dégage, ainsi, sa responsabilité. Mais pour les autres, pour ceux qui vont être inondés, est-ce suffisant comme information ? Et n’y a-t-il pas quelque chose à faire au niveau de l’entraide ?  

Certes il n’y a pas danger de mort. Mais comment, des personnes âgées de 80 à 90 ans et seules, pourraient-elles monter leurs meubles sur des parpaings pour les mettre hors d’eau, si elles ne sont pas aidées ?  

L’aide a fonctionné sous d’autres municipalités. Elle peut fonctionner sous celle-ci. Il suffit de le vouloir, de s’en donner les moyens, et de réunir à l’avance les Bessanais concernés pour les questionner sur leurs besoins.

Ce n’est pas parce qu’un Plan de Prévention des Risques d’Inondations a été mis en place par l’administration, que tous les problèmes sont réglés.

   
Michel SABATERY
Maire-adjoint honoraire
Septembre 2009

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