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Interview de Mathieu Siorat, directeur de la salle de spectacles Le Sonambule à Gignac

Mathieu Siorat dirige le Sonambule, Office Culturel Vallée de l’Hérault (OCVH), qui contribue, dans le cadre du développement du projet artistique et culturel de territoire, à la découverte de nouveaux talents de la scène locale, nationale et internationale, à l’accompagnement des artistes régionaux et à la formation du public de demain. Il s’attache à développer la scène de musiques actuelles dans l’arrière-pays montpelliérain. Rencontre avec ce passionné, qui se veut tisseur de liens…

Quelle est la vocation du Sonambule ?

« Financé par la ville de Gignac, la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hérault, le Département de l’Hérault, la Région Occitanie, la Drac, la Sacem et le CNV, ce lieu culturel est orienté autour de trois axes. Premier axe : la diffusion de spectacles musicaux. Le Sonambule met en avant les musiques actuelles, c’est-à-dire tout ce qui est musique dite «non savante» : musiques du monde, chanson, rock, hip-hop… Deuxième axe : l’accompagnement d’artistes locaux, régionaux et nationaux, au travers notamment de résidences d’artistes. Ce lieu est un tremplin pour leur carrière. Attention, je parle ici d’artistes professionnels, pas d’amateurs, que nous invitons en résidence, et que nous exportons ensuite. Par exemple, dans ce cadre, après sa résidence, Dimoné a pu aller au Québec, où il vient d’enregistrer un EP de 5 titres. Zob s’y rendra lui aussi cet été. Le groupe Tana and the Pockets, pour sa part, ira au festival Pause Guitare à Albi. Troisième axe : l’action culturelle. Il s’agit d’une part d’aller vers le public en diffusant des concerts hors les murs, dans le cadre de partenariats, et de former le public de demain avec toutes les actions à destination du jeune public. Pour la diffusion hors les murs, cela a déjà été le cas dans la grotte de Clamouse et dans un caveau vigneron de Montpeyroux. C’est un travail en profondeur dont les bénéfices se feront sentir à long terme. »

mathieu siorat sonambule

Pour vous, la notion de rencontre est importante…

« Elle est même primordiale. Rencontre avec le public, rencontre avec les artistes. Nous avons mis en place des ateliers avec les classes. L’OCVH est jumelé avec le collège de Gignac. Dans ce cadre, il y a eu des ateliers avec l’artiste Bozo. Nous menons aussi une action culturelle d’écriture musicale avec des élèves de Saint-André-de-Sangonis et l’artiste Poussin. Enfin, le Trio Zéphyr est allé à la rencontre d’élèves d’une classe de primaire à Gignac. Le 5 mai prochain sera organisée une restitution des ateliers, un travail mené sur six à huit mois… Je tiens à tisser des liens avec le public de demain. C’est la même chose en matière de partenariats avec les entreprises. Du simple sponsoring, j’aimerais passer à un véritable mécénat. L’OCVH œuvre en milieu rural, dans un bassin de population qui croît. Un lycée sera créé en 2020, il y a une certaine dynamique associative… Je veux inscrire l’OCVH dans cette dynamique d’expansion, toujours sous le regard et avec l’approbation du comité de pilotage, constitué des collectivités financeuses, car il s’agit d’argent public. L’un de mes objectifs est de participer à l’équilibrage territorial. »

Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com

Mathieu Siorat, CV express. Titulaire d’une licence d’histoire mention géographie, d’un Beatep, d’un DUT Carrières sociales et d’une licence professionnelle en animation et intervention sociale à Toulouse, Mathieu Siorat a d’abord travaillé dans le secteur du patrimoine, pour les Centres d’échanges internationaux en Lozère, puis dirigé un office de tourisme et fait ses premières armes de programmation dans les Gorges du Tarn. Il a également été délégué culturel à la Ligue de l’enseignement avant de devenir directeur du festival Le Chaînon Manquant, à Laval, et du Réseau Chaînon, qui a pour vocation de mettre en relation des artistes en découverte avec les diffuseurs, nationaux et internationaux. 

L’éclairage de Jean-François Soto, maire de Gignac, sur la culture. « A Gignac, nous insistons sur le développement culturel – historiquement la musique, avec l’Harmonie, mise en place par la famille Lair. 20 musiciens de l’orchestre national jouent à Gignac. Le festival des cuivres Or note, lancé par Julien Lair, le fils, trompettiste à Radio France, a lieu à l’Ascension depuis deux ans. Nous aidons au financement pour trouver des mécènes (35 000 euros). Le Sonambule est une chance. Il y a 270 places assises en amphi – on me sollicite pour y faire de plus en plus d’assemblées générales – et 650 en fosse. Nous avons eu Dimoné, Arthur H était venu lancer sa saison l’an dernier. J’ai tenu à conserver le haut de gamme, tout en ouvrant le Sonambule aux associations. C’est un lieu qui crée de la dynamique. »

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