Jean-Michel Collell, portraitiste sur grillage
En seulement une année, Jean-Michel Collell, qui exerçait des activités artistiques parallèlement à son activité, a relevé son pari de réaliser des portraits d’après photo, en superposant plusieurs couches de grillage préalablement découpé. Il expose désormais à la Galerie de l’Ancien Courrier, à Montpellier, et à la Galerie Next, à Toulouse, ayant choisi de se consacrer uniquement à ses tableaux. L'artiste a reçu la rédaction de l’HJE dans son atelier pour évoquer sa passion pour le portrait et sa technique, si particulière.
Artiste professionnel depuis un an seulement
L’Héraultais Jean-Michel Collell a exercé avec succès pendant des années diverses activités tout en pratiquant en parallèle, par pur plaisir, la mosaïque, la peinture et le dessin, en autodidacte. Très intéressé par l’art contemporain et en particulier par la sculpture contemporaine, il s’est amusé à créer des sculptures animalières en grillage. Dans la lancée, regardant un jour un reportage sur le dessin hachuré et établissant un parallèle entre les hachures et le grillage, il s’est lancé le défi de réaliser des portraits d’après photo, en superposant plusieurs couches de grillage préalablement découpé. Il comprit que pour éviter les brillances, il lui fallait peindre en noir, à la bombe, le grillage, afin de le matifier. Après de nombreuses expérimentations plus ou moins réussies, de la superposition naquit le sujet désiré : une Marilyn était née. Un an après, le défi était remporté, et l’artiste exposait en galeries.
Jean-Michel Collell a reçu la rédaction de l’HJE dans son atelier pour évoquer sa passion pour le portrait et sa technique, si particulière. Interview…
Votre technique est très singulière. Comment procédez-vous ?
« Pour réaliser chaque tableau, au départ, je sélectionne une photo iconique d’une célébrité. Je débute chaque œuvre par un long travail de préparation sur photo qui nécessite des heures de concentration et de minutie. Puis le motif résulte de la superposition de grillage découpé à la pince coupante visant à mettre en valeur les détails : regard, grains de beauté, rides… Dans la mesure du possible, chaque plaque de grillage est d’un seul tenant. Mes tableaux jouent sur la transparence. Ce qui donne toute sa force au portrait est le contraste entre l’absence de fond (donc le mur sur lequel il est posé) et le grillage noir. »
Vos œuvres ne sont pas toutes encadrées…
« En effet. Quand j’ai commencé ce travail, je n’encadrais pas mes tableaux. Les différentes couches de grillage étaient ainsi plus apparentes, et les tableaux produisaient leur petit effet. Puis j’ai commencé à enchâsser les couches de grillage dans des cadres en acier brossé que je réalise. C’est ce que je privilégie en ce moment, parce que le portrait ressort mieux ainsi. »
Pourquoi choisir de vous focaliser sur les célébrités ?
« Il est vrai que j’aime représenter des stars du cinéma (comme Marilyn ou Bruce Lee), de la chanson (Ray Charles, Bob Marley, James Brown, Bruce Springsteen), de la religion (Gandhi, mère Thérésa) ou de l’histoire de l’art (Picasso, Dali). C’est mon choix actuel, parce que ces personnes ont toutes « quelque chose ». Mais je n’exclus pas d’acheter les droits de photos d’inconnus exprimant une émotion, pour les représenter. Je viens d’ailleurs de le faire. D’une manière générale, j’aime le métier de portraitiste. Je réalise d’ailleurs des portraits de particuliers sur commande. »
Souhaitez-vous diversifier vos sujets ?
« J’envisage de faire des scènes de rue, des paysages. Mais cela présente une difficulté technique : pour en montrer tous les détails, il faudrait que je travaille sur de très grands formats. Je réfléchis actuellement à cette possibilité… »
Vous avez représenté récemment une montre, qui se trouve actuellement dans votre atelier…
« Effectivement. Ce travail très particulier par rapport à ce que je crée habituellement a nécessité des semaines d’un travail intensif et a soulevé de nombreux écueils techniques que j’ai aimé surmonter. La marque Cartier a été séduite par le résultat : elle vient de l’acquérir. »
Propos recueillis par Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com
Informations pratiques
Les œuvres de Jean-Michel Collell sont visibles toute l’année à la Galerie de l’Ancien Courrier, au 3, rue de l’Ancien Courrier, à Montpellier (04 67 60 71 88 – galerieanciencourrier.com).
> Attention, la galerie est fermée pour congés d’été du 22 juillet au 18 août. Mais les visites seront possibles sur rendez-vous entre le 7 et le 18 août sur simple appel au 06 23 12 69 13.
Site Internet de l’artiste : www.jmcollell.fr