Jérome BONNAFOUX - Un grand portrait signé Paul Eric Laures

Outre ses innombrables reportages relatant les grands évènements et les faits majeurs de l’année Le Magazine du Cap d’Agde 2009 qui vient de paraitre aujourd’hui édite, sous la plume dun talentueux journaliste, Paul Eric LAURES les grands portraits des personnalités marquantes de la cité.

Georges RENAULT nous a autorisé à publier ceux de l’année 2009. Vous pouvez bien entendu consulter ceux des années précédentes dans notre rubrique ” TrombinosCap “ qui vous présente désormais prés de 800 personnalités locales.
Chaque semaine dans cette rubrique et tout au long de cet été, nous vous présenterons les Grands portaits 2009  du Magazine du Cap d’Agde 2009 en commençant cette semaine par :

Jérome BONNAFOUX le Chef de Corps des Pompiers d’Agde

Ils sont une flopée, les enfants qui veulent devenir pompier.
Héros
de tous les temps, le rêve d’un métier qui consiste à venir en aide, à
sauver la vie des gens. En grandissant, le “pin pon” perd de sa magie,
et dans la tête des enfants le camion rouge aussi. Mais il y en a qui
ont parfois l’envie grandissante avec leur âge. Car on ne fait pas ce
métier sans en être passionné.
En France, ils sont 200 000
pompiers volontaires et 38 000 professionnels à vivre les difficultés
physiques d’un entraînement permanent, la gymnastique mentale
face aux détresses des secours, avec le moral en béton devant les
drames au fil des rues, la vie en caserne et en totale promiscuité, ou
la vie de famille sans réelle intimité quand ils ont des
responsabilités. Les concessions sont légion pour qui veut être
pompier, et c’est en totale connaissance de cause que Jérôme Bonnafoux
a choisi cette vie, ce métier.

Pompier comme papy
Avant
la pratique, il y eut cette enfance joyeuse entre Villeneuve les
Maguelone et Lanjeac. Villeneuve, c’est le gros village où il a grandi
à l’ouest de Montpellier, avec un papa facteur qui a enchaîné cinq
mandats consécutifs à la municipalité.
Lanjeac, c’était les vacances
en Haute Loire, chez papy Henri à 50 km du Puy-en-Velay. Mineur chez
Péchiney, Henri a fait trente ans de volontariat avec les pompiers de
Lanjeac.

Dès l’âge de sept ans, Jérôme rejoignait souvent sa
cousine Sandrine pour des vacances de rêve tout l’été. Il y avait “Chez
Paulette”, le bar du village où les rendez-vous téléphoniques avec
maman s’oubliaient, noyés dans les bons moments. Jardin potager,
poulailler, champignons, parties de pêche, arbres fruitiers à récolter
ou à escalader, et le portail du garage… Cette porte en bois que
Jérôme allait refermer, parfois au milieu de la nuit, lorsque la sirène
retentissait. La sirène qui appelait papy à enfourcher sa moto sans
fermer le portail pour aller plus vite sur l’intervention qui
l’attendait. Pour Jérôme, c’était tout tracé, il sera pompier. Collège
à Lattes, Lycée Mermoz à Montpellier, une scolarité tranquille sans
trop d’effort avec une filière électrotechnique au programme.

Mathématiques, physique, mais aussi les casernes de pompier de Mireval et Montpellier, en bon volontaire dès l’age de 16 ans.
Après son bac F3, direction Marseille pour un DUT hygiène et sécurité
publique, puis c’est à Paris qu’il réussira le concours de lieutenant
chez les sapeurs pompiers.

Un congrès pour rentrer par la grande porte
Affecté
ensuite à l’Etat Major héraultais, il sera détaché au sein du 102ème
congrès National des sapeurs pompiers qui avait lieu à Montpellier
l’année où il était appelé sous les drapeaux. Un congrès annuel,
véritable institution à travers le pays depuis un siècle, réunissant
des dizaines de milliers de visiteurs et plusieurs centaines
d’exposants autour des métiers, de l’équipement et du protocole des
pompiers. Jérôme se verra alors confier la coordination générale de
l’évènement, l’occasion pour lui de se faire une sacrée expérience en
matière de coordination et de communication. Un challenge d’envergure
qui lui permettra de créer des liens avec la Fédération Nationale des
Sapeurs Pompiers, organisatrice du congrès, comme avec son ministère de
tutelle, celui de l’Intérieur, après un parcours de visite présentant
l’évènement à Jean-Louis Debré.

Une réussite multiple pour Jérôme.
Unanimement
plébiscité pour son travail et ses qualités, ce congrès a également été
l’occasion de rencontrer Véronique Piazza, une jolie brune aux yeux
verts qu’il épousera deux ans plus tard.
Il finira son armée en
beauté avant d’être recruté au Service Départemental d’Incendie et de
secours (SDIS) de Vailhauquès, près de Montpellier. Là, il passera deux
années en salle opérationnelle avec différentes missions, dont la mise
en place du numéro d’appel d’urgence européen qu’est le 112. Des
formations sont également au programme faisant de Jérôme un spécialiste
du commandement des feux de forêts, ou le dotant d’un diplôme de cadre
moyens aériens pour coordonner les interventions des Canadair, Tracker
ou autres hélicoptères. Des formations dispensées par le capitaine
Michel Corréard, alors chef de corps des pompiers d’Agde entre 1991 et
1997.

“Courage et dévouement”

Le lieutenant prend du grade
Un
capitaine hors norme, “bien connu des services”, avec qui Jérôme
prendra le goût de la formation. Il deviendra alors adjoint au chef du
service formation à l’Etat Major, montant les réformes sur le terrain
en matière de feux de forêts. Il prendra ensuite le direction du
service puis celle de l’école départementale, à
la tête de formations d’avancement et de spécialités.
Il
devient dès lors incollable sur les risques chimiques, radiologiques,
les secours en montagnes, le sauvetage et déblaiement, les
interventions aquatiques, subaquatiques ou encore le GRIMP. Un groupe
de Recherche et d’Intervention en Milieux Périlleux créé par Michel
Corréard en 1988 et toujours référent.
S’ajoute à cela la préparation des futurs formateurs et un gros travail de coordination lorsqu’il se verra confier une partie de la construction de la nouvelle école départementale à Vailhauquès.

Une progression de carrière fulgurante,
et le garçon pas encore trentenaire escorte déjà une dizaine de
collaborateurs et trois secrétaires. Jeune papa d’une Olivia aussi
blonde que la maman est brune, il envisage de passer le concours de
capitaine au moment où on lui propose le commandement du corps d’Agde.
Trois mois après avoir aménagé la maison de leurs rêves à
Villeneuve-les-Maguelone, la famille fera malgré tout ses affaires pour
s’installer ici, offrant à Jérôme le nouveau challenge de
responsabilités opérationnelles dans la deuxième caserne du département en saison.
4000 sorties par an, 70 pompiers volontaires et 36 professionnels à diriger.

Coordination souvent, communication tout le temps
Michel
Corréard parti à Clermont l’Hérault, le capitaine Rébillon lui avait
succédé à la tête de la caserne d’Agde. Désormais chef de corps à
Béziers, Yannick Rébillon deviendra un des plus jeunes commandants de
l’hexagone alors que Jérôme affichera ses galons de capitaine à Agde.
Et
les trois hommes travailleront pour la première fois ensemble à
l’occasion du 111ème congrès National, à nouveau organisé au parc des
expositions de Montpellier, 10 ans après le premier, et également
couronné de réussite. Ils s’entendront comme les trois mousquetaires ou
les trois petits cochons en fonction des moments, et cette fois-ci,

Jérôme fera visiter le salon au ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin,
en se rapprochant un peu plus de la Fédération. Il y sera d’ailleurs
nommé administrateur national, élu pour représenter les officiers du
sud-méditerranéen. Textes, réformes en cours, dossiers d’actualité,
communication, Jérôme commence alors une série de déplacements
réguliers en régions ou à Paris.
Pour l’Union Régionale, il a en
charge la communication et siège à la commission des officiers chefs de
centres. Communication également au programme de son implication à
l’Union Départementale des Sapeurs Pompiers de l’Hérault. Et
communication au quotidien, avec ses hommes et avec les institutions.
Et puis coordination, encore, avec des travaux d’agrandissement pour
une caserne devenue rapidement trop petite dans la zone des sept fonts
à Agde où 49 pompiers professionnels et autant de volontaires ont effectué 5127 sorties en 2008.

Jérôme Bonnafoux est bien, dans cette caserne. Forcément amené à bouger un jour d’Agde, il n’attend pas ce moment avec plaisir.
En phase avec les autorités locales, impliqué dans la vie sociale, bien
noté par sa hiérarchie, entouré d’une très bonne équipe, il assouvit
prématurément son rêve de “finir dans une station balnéaire”, assurant
depuis six ans le rôle de patron des pompiers au sein de la première
station touristique française.
C’est
d’ailleurs ici qu’il a prévu d’organiser une rencontre internationale
réunissant des photographes du monde entier autour des clichés pompier.
“Plein
feux sur l’image” est en pleine structuration, un festival photo
devrait voir le jour en 2010, ou plus tard. Entre temps, les outils de
son métier auront continué à changer, ses responsabilités à évoluer.
Au chapitre des projets, il y aura toujours une virée en Corse, patrie de Véronique, et à celui des regrets, un seul apparait.
Papy Henri est parti cinq mois trop tôt pour pouvoir admirer Jérôme dans son uniforme.
De là haut, il doit être fier de lui…

Cet article de notre rubrique Trombinoscap a été publié avec l’aimable autorisation du :

” Magazine du Cap d’Agde ” de Georges Renault
d’après un texte de Paul-Eric Laurès

Les illustrations sonores sont choisies par la rédaction à titre purement humoristique et illustratif.

Elles sont totalement indépendantes du signataire de l’article