Kirsten Bøgh, l’art de vivre danois à la Galerie de l'Ancien Courrier (Montpellier)

Kirsten Bøgh a voulu être peintre dès son enfance ; une vocation qui lui est venue très tôt, alors qu’elle peignait avec son grand-père. Ses études dans une école publique d’art puis à l’académie des Beaux-Arts au Danemark l’ont conduite à exposer dans des galeries danoises. C’est là qu’elle a été remarquée par un galeriste danois qui exposait en Arles, chaque été, des œuvres de ses compatriotes dans sa galerie estivale. Claire Bornerand, interpellée par ses tableaux, ne pouvait faire l’impasse sur cette artiste. Elle a d’abord présenté des tableaux de Kirsten Bøgh dans le cadre d’expositions collectives. Et propose enfin, ce printemps, au public une exposition personnelle dédiée à cette peintre danoise dont les intérieurs évoquent la douceur de vivre.

Des paysages aux intérieurs

Kirsten Bøgh a commencé sa carrière de peintre en s’intéressant aux paysages, qu’elle traitait d’une façon abstraite, par aplats. Puis elle s’est focalisée sur les fleurs. Parallèlement à la peinture, elle réalisait alors des vidéos et faisait des performances en public dans des festivals d’art contemporain. C’est après avoir filmé sa fille jouant du violon que l’idée lui est venue un jour de peindre des violons. Pendant deux années entières, elle n’a peint que des violons, mais avec une technique très particulière qui consistait à peindre sans regarder la toile, en regardant uniquement le violon. Celui-ci étant posé sur une chaise, elle en vint naturellement à peindre des chaises. Puis des chaises sur des tapis persans, dont les motifs la fascinaient. Et c’est ainsi qu’elle en est venue à peindre une multitude d’intérieurs. Aujourd’hui, par l’introduction des fleurs et plantes, et par la représentation du paysage extérieur à travers des fenêtres, la voilà qui boucle la boucle, en refaisant une connexion avec les paysages de ses débuts.

Une palette chromatique en évolution

A ses débuts, la palette chromatique de Kirsten Bøgh était multicolore. Puis elle a expérimenté un travail sur des monochromes blancs. Dans sa période « violon », sa palette était restreinte aux tons de gris, blanc et bleu. La voici revenue à la couleur, dont elle avoue se délecter. A tel point qu’elle assure que ses intérieurs sont surtout un prétexte pour jouer avec les couleurs. Qu’elle maîtrise fort bien, d’ailleurs.

Figuration et abstraction

Si les intérieurs peints par Kirsten Bøgh sont représentés de manière incontestablement figurative, elle y introduit progres­sivement des zones plus abstraites, en peignant des sortes de mosaïques, pour briser l’espace. L’artiste prend une plus grande liberté avec le réel.

Des intérieurs idéalisés

Les intérieurs que peint Kirsten Bøgh représentent pour elle un idéal. Ce sont selon elle des cadres de vie rêvés, où l’on a envie de cocooner et de se projeter. Ils synthétisent en quelque sorte ce que les Danois appellent le « hygge » ; le confort et la chaleur du foyer, leur mode de vie étant très concentré sur leur maison. Mais, l’artiste possédant une maison en Italie, les couleurs qu’elle utilise sont aussi méditerranéennes. Dans ses tableaux, les tons froids et chauds s’unissent, formant un bel univers pictural…

Informations pratiques

Galerie de l’Ancien Courrier – 3, rue de l’Ancien Courrier – 34000 Montpellier – Tel. : 04 67 60 71 88.

> L’exposition Kirsten Bogh, peinture scandinave est visible jusqu’au 14 avril 2018, du mardi au jeudi de 14h à 19h et les vendredi et samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h.