La Basse cour .. Un monde bien étrange

Il paraît qu’il n’y a rien de plus bête qu’un paon. Ce gallinacé se pavoise en exhibant des plumes multicolores et mordorées, dressées autour de son auguste postérieur, pour nous en mettre plein la vue. Il déambule à droite et à gauche, en poussant des roucoulements grotesques et tente d’attirer notre attention, en quête désespérée d’admiration. Non sans lâcher ici et là des déjections malodorantes et à l’aspect répugnant, dont il s’éloigne dédaigneusement.

Vaniteux jusqu’au ridicule, ce drôle de gallinacé joue un rôle, vide de sens, mais chargé de contenu théâtral mal joué, sans une once de crédibilité mais empesé de crétinisme.

On aurait cependant tort d’attribuer au paon l’essentiel de ce qu’il communique de façon aussi maladroite et peu convaincante, ainsi que les idées corrompues qu’il propage. Marionnette agitée par une arrière basse-cour composée d’éminences grises manipulatrices mais parfaitement lucides et animées des pires intentions. Il roucoule  en play-back et avec des chapelets de fausses notes une chanson dont-il est incapable d’en créer la partition. Non pas qu’il n’y ait ajouté sa touche personnelle, un mélange de mauvais goût  et de condescendance. Sa rengaine insipide et périmée sur les dangers qui nous  guetteraient au-delà du « rideau de fer » de son poulailler, répétée inlassablement, sont très largement surannés.

Je veux aussi, encore et toujours, brûler d’espoir pour un monde meilleur !  Qu’ils aillent se faire pendre ailleurs, lui et ses semblables ! Les paons écervelés préoccupés par leur sale petite image dont on n’a que faire, et qui en oublient de jouer le rôle pour lequel ils ont eu la confiance et le pouvoir, celui de contribuer à faire fonctionner le théâtre de la vie commune, au mieux de l’intérêt général.

L’art culinaire, malgré les talentueux efforts des chefs de cuisine , ne peut en aucun cas rendre digestibles et encore moins savoureuses des volailles au « mauvais goût » aussi exacerbé.