La métropole de Montpellier sur le podium national de l’attractivité

Le conseil en immobilier d’entreprise Arthur Loyd publie son 4e baromètre national « Attractivité des métropoles françaises et dynamisme des territoires ». Montpellier décroche une belle troisième place dans la catégorie des « grandes métropoles ». Elle se distingue pour sa démographie, la présence de talents et l’excellence de son écosystème numérique. Point de vigilance : les prix de l’immobilier et la pénurie d’offre tertiaire.

Par Hubert VIALATTE

Les deux métropoles de la région Occitanie confirment leur attractivité économique. Selon le dernier baromètre d’attractivité des métropoles, publié par le conseil en immobilier d’entreprise Arthur Loyd, Toulouse est deuxième dans la catégorie des « très grandes métropoles », et Montpellier troisième dans la catégorie des « grandes métropoles ».

Montpellier, qui arrive derrière Rennes et Nantes, demeure « très attractive », avec une première place en matière de connectivité, capital humain et innovation. « Le taux de diplômés*, qu’ils aient effectué leurs études à Montpellier ou ailleurs, est très élevé : 73 %, soit un point de plus qu’en région parisienne (72 %). C’est l’atout phare de Montpellier, précise Cevan Torossian, directeur associé Études et Recherche d’Arthur Loyd. Demain, la croissance économique se fera sur l’intelligence humaine et l’économie de la connaissance. »

Autre force, la bonne connexion de Montpellier avec les grandes métropoles françaises (Lyon, Lille, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux), en termes de transports.

Numérique et Santé

L’écosystème numérique est une « vraie force de Montpellier, complète Michel Peinado, directeur d’Arthur Loyd Montpellier-Nîmes. Le Business Innovation Centre est une référence internationale. » « En 2019, les start-up locales ont levé plus de 70 millions d’euros, observe Cevan Torossian. C’est la quatrième position en France, et Montpellier se place devant Aix-Marseille ou Rennes dans ce domaine. »

Cette dynamique entrepreneuriale « est aussi une façon de capter indirectement une demande exogène, analyse Michel Peinado. Les start-up d’ici se font souvent racheter : par exemple Medtech par Zimmer Biomet ou Techsia par Schlumberger. Ces opérations de rachat sont au final une façon de capter des grands groupes qui n’étaient pas présents sur le territoire et ne seraient pas venus s’y implanter. » En effet, Zimmer Biomet et Schlumberger ont maintenu les équipes sur place, et se développent même.

Autre atout, l’excellence de la filière santé : laboratoires et instituts de recherche, grands groupes de cliniques privées, start-up, CHU de pointe, faculté de médecine qui célèbre ses 800 ans, fac de sciences… « Le projet Med Vallée porté par la Métropole est intéressant, surtout vu le contexte sanitaire très particulier », commente Michel Peinado.

Coût du logement et pénurie d’offre tertiaire

Plusieurs points restent néanmoins à surveiller. Tout d’abord, le prix de l’immobilier. « Avec près de 30 % d’évolution de sa démographie en vingt ans et 140.000 habitants en plus en vingt ans, la pression sur l’immobilier résidentiel se fait sentir », décrypte Cevan Torossian. « Il faut une politique de l’habitat qui permette d’augmenter la production de logements, pour ralentir la surchauffe des prix de cet immobilier résidentiel », ajoute Michel Peinado.

Autre phénomène, la fiscalité locale, historiquement plus haute d’environ 10 points par rapport aux métropoles les plus vertueuses. « La cotisation foncière des entreprises reste durablement élevée à Montpellier », relève Cevan Torossian.

Enfin, Michel Peinado alerte sur la pénurie d’offre en matière de bureaux neufs, prévue jusqu’à 2022. « C’est un frein pour faire venir des entreprises, et un manque de vitrine de la réussite économique du territoire. Par ailleurs, on risque de laisser passer des trains. » Cette situation de sous-offre a 3 causes : deux très bonnes années, 2018 et 2019, de commercialisation de surfaces (plus de 100.000 m2 placés à chaque fois), au cours desquelles le marché a pioché dans le stock disponible ; des générations de programmes tertiaires plus urbains, mixtes, et donc plus complexes et plus longs à sortir ; enfin, un ralentissement des projets à l’approche des élections municipales. Conséquence, Montpellier compte trois fois moins de bureaux neufs disponibles que Rennes ou Nantes. « Nous avons besoin du démarrage effectif de la Zac Cambacérès, qui est le réservoir de production d’offre neuve. C’est un nouveau quartier auquel nous croyons, mais aujourd’hui il n’y a rien. Pouvoir tracer l’environnement futur est important pour attirer des investisseurs et des entreprises », conclut Michel Peinado.

* Part de la population active titulaire d’un bac + 2 minimum, sur 100 personnes non diplômées.


Créations d’emplois

Entre 2009 et 2019, Toulouse a créé en moyenne 9.122 emplois par an dans le secteur privé (troisième place nationale) et Montpellier 3.142 emplois par an (neuvième position).

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