Droit

La recherche : Stratégie ou tactique ?

Le conseil européen de Lisbonne a fixé un objectif stratégique visant à faire de…

Le conseil européen de Lisbonne a fixé un objectif stratégique visant à faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Selon les conclusions de la présidence du Conseil européen de Lisbonne, la réalisation de cet objectif nécessite une stratégie globale visant à :
•    préparer la transition vers une société et une économie fondées sur la connaissance, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société de l’information et de la recherche et développement, ainsi que par l’accélération des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation et par l’achèvement du marché intérieur ;
•    moderniser le modèle social européen en investissant dans les ressources humaines et en luttant contre l’exclusion sociale ;
•    entretenir les conditions d’une évolution saine de l’économie et les perspectives de croissance favorables en dosant judicieusement les politiques macroéconomiques.

Mais arrêtons nous d’abord sur l’économie de la connaissance. Sous quelle acceptation doit-elle être interprétée ?
Etymologie : du grec “oikos”, maison et “nomos”, gérer, administrer.

Etymologiquement donc, l’économie est l’art de bien administrer une maison, de gérer les biens d’une personne, puis par extension d’un pays. Plus généralement, l’économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses d’une société. Mais le principe général qui sous-tend l’économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un maximum de profits.
Sur le présent site vous pouvez lire un article de la Préfecture de l’Hérault (soutenu par la Région) en date du 21 juin sur cette « stratégie » régionale.
Pour que vous soyez mieux éclairés sur les réalités en la matière, je vous livre ci-après un communiqué intéressant.

Communiqué: une mise en garde des présidents des Conseils scientifiques de département du CNRS

 « Présidents des Conseils scientifiques des actuels départements du CNRS, nous nous sommes à ce titre activement impliqués dans la réflexion qui pourrait aboutir à la réorganisation de l’organisme en «instituts nationaux».
Les derniers développements de ce processus de réforme sont résumés dans un document dont le contenu nous fait douter qu’il puisse être entièrement imputé à la direction du CNRS et qui circule sous le titre de «Point d’étape de la politique du CNRS sur les Instituts nationaux».
La gravité de la situation résultant de ce document nous met dans l’obligation inhabituelle de nous exprimer collectivement et publiquement sous la forme d’un message de mise en garde.
Dans tous les pays développés qui sont nos partenaires, les rapports des autorités politiques avec les organismes de recherche reposent sur le principe de leur autonomie: conformément à la tradition libérale de respect des libertés académiques, les États s’abstiennent de s’ingérer dans leur fonctionnement.

Une stricte séparation des rôles y est considérée comme la condition même d’une concertation efficace en vue de l’intérêt commun.                        
Au pouvoir politique revient naturellement la responsabilité de fixer les grandes nationales priorités et de décider des moyens budgétaires adéquats. Mais il est de la compétence des scientifiques, parce que la science est leur métier, de déterminer les stratégies de recherche et les thématiques propres à conduire aux résultats attendus, de calculer la meilleure utilisation à faire des moyens affectés, et de se prononcer sur la valeur proprement scientifique des connaissances procurées par leurs pairs.
La question de la réorganisation du CNRS pour les décennies à venir devrait être discutée dans cet état d’esprit.
Or, durant les dernières semaines, les autorités politiques, par leurs déclarations contradictoires et prématurées dans la presse, ont créé un climat de confusion et de méfiance peu propice à l’élaboration par le dialogue d’une réforme à même de permettre de faire face aux enjeux scientifiques des décennies à venir.
Un projet de réforme du CNRS qui laisserait en suspens, puisque tel serait le cas, le sort de trois secteurs aussi importants que les Sciences et technologies de l’information et de l’ingéniérie, les Sciences du vivant et les Sciences humaines et sociales, ressemblerait beaucoup à un projet de démantèlement. Il y aurait urgence non pas à l’adopter, mais à le dénoncer.
En tout état de cause, nous tenons donc, au nom des communautés scientifiques que nous représentons légitimement, à expliciter ici les deux conditions capitales à défaut desquelles la réorganisation envisagée se verrait d’emblée massivement rejetée:

1°) que les champs disciplinaires dont la réunion assure aujourd’hui le caractère interdisciplinaire essentiel au CNRS trouvent tous leur place, sans exception et à égalité de traitement, dans le dispositif des instituts du CNRS chargés d’une mission de coordination nationale;
2°) que la création des nouvelles structures du CNRS, la nomination de leurs directeurs, leurs budgets et leurs ressources humaines relèvent clairement de la direction centrale de l’organisme.

Dans l’hypothèse où le prochain Conseil d’administration du CNRS engagerait des décisions tournant le dos à ces deux garanties de son avenir, nous serions amenés à appeler nos mandants à recourir, avec l’ensemble des scientifiques et à tous les niveaux, à toutes sortes d’actions appropriées ».
Alors, stratégie ou tactique ? A vous de juger

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