LA VENTE DES ARENES DE BEZIERS AURA-T-ELLE LIEU ? Février 2014
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LA VENTE DES ARENES DE BEZIERS AURA-T-ELLE LIEU ? Février 2014
29 janvier, je suis convoqué à un Conseil d’administration des Arènes pour le lendemain. À l’ordre du jour : « proposition d’affaire très urgente ».
30 janvier, on nous demande de voter sur une lettre de Robert Margé proposant d’acquérir une participation majoritaire du capital des Arènes de Béziers par sa société holding « Groupe M ». Une société dont on nous dit seulement qu’elle est une SARL au capital de 43 305 €, un montant dérisoire pour apporter une garantie à son offre d’achat. Aucune information sur d’éventuels soutiens financiers extérieurs. Aucune information non plus sur la nature des ambitions de cette société, sur l’intérêt de cette prise de participation majoritaire de nos Arènes. Rien, seulement une proposition ultra-rapide pour acquérir un bien à mes yeux inestimable et qui suscite bien des envies. Une proposition qui ne laisse pas le temps d’ailleurs aux propriétaires d’évaluer la valeur réelle de ce symbole de notre ville.
Et, malgré tout cela, le Président refuse de nous donner un délai de réflexion. Nous nous trouvons devant une tentative de coup financier, nuisible, à moyen et long terme, à Béziers comme aux sociétaires. D’où ma décision immédiate : je démissionne sur le champ du conseil d’administration.
Pourquoi ? Parce que je pense alors à mon grand-père, le mécène Fernand Castelbon de Beauxhostes, qui fut à l’origine de la société des Arènes. Je pense à lui qui a soutenu la tauromachie, qui a voulu faire de sa chère ville une capitale lyrique et dont le portrait figure désormais à l’entrée de Béziers, avenue de la Marne, entouré des artistes Saint-Saëns et Injalbert, ainsi que de Jean Moulin dont ses parents étaient ses amis…
Reste maintenant l’Assemblée générale prévue pour le 24 février prochain à 10h30 dans les arènes. Ou bien les sociétaires me suivent, c'est-à-dire qu’ils ne se laissent pas tenter par un leurre financier, et l’honneur est sauf. Ou bien la vente se réalise et alors les Biterroises et Biterrois verront peut-être un jour le fleuron de leur ville emporté dans les tourmentes bien connues d’une finance sans âme et sans morale. Imaginer un fonds de pension américain propriétaire des arènes installant en son centre un supermarché !
Les Biterroises et les Biterrois sont-ils attachés à leurs arènes ? La mairie a-t-elle conscience que si cette vente s’effectue, elle n’aura à terme plus aucune maîtrise sur les arènes, au cœur de la Feria, l’un des poumons économiques de la ville ? N’aurait-elle pas intérêt à agir ?
Henri FABRE-LUCE
Petit-fils du fondateur de la Société des Arènes
Porte-parole des actionnaires non-vendeurs
Viticulteur et membre de l’Aficion biterroise
Médaille d’honneur de la ville de Béziers
TEL 04 67 38 01 52 – 06 80 85 38 31
