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La vérité sur la Capucière : Pour 500, 800 ou 1000 emplois annoncés, combien de détruits sur Agde ?

La vérité sur la Capucière : Pour 500, 800 ou 1000 emplois annoncés, combien…

La vérité sur la Capucière :
Pour 500, 800 ou 1000 emplois annoncés, combien de détruits sur Agde ?

L'annonce faite récemment par le pré-candidat sortant Gilles D'ETTORE, de la création de la ZAC de la Capucière à Bessan, pourrait être regardée comme le résultat d'une politique opiniâtre concernant l'activité économique et l'emploi.

Face à ce bel effet d’annonce, il faut cependant relativiser ces paroles idylliques dans les périodes préélectorales car, chacun le sait, la tendance à l'exagération reste d'actualité quotidienne sur Agde.

La réalité est bien sûr tout autre et ce projet, dans les cartons depuis plus de 12 ans , initié en fait par la commune de Bessan en 2002 et reprise par la CAHM en 2003 lors de sa création – et non en 2012 comme indiqué – est bien loin de présenter, en la forme, les avantages que l'on annonce, même si l'espace sur lequel il est situé reste d'un certain intérêt.

La déclaration d'intérêt communautaire s'est ainsi curieusement répétée, en 2003, en 2009 et enfin en 2012… Probablement pour qu'on ne l'oublie pas !

Par ailleurs, les contradictions ne manquent pas dans ce dossier, la passion du sujet sans doute. L'honnêteté et la transparence doivent cependant rester la règle commune si l'on veut gagner en crédibilité et s'inscrire dans une véritable démarche de développement économique.

La réalité se trouve tout simplement dans le dossier de concertation soumis à la population depuis 2009 précisant, dans ses enjeux, une superficie de 35 ha afin de constater que la surface réelle aménagée est de 25ha (10 ha étant inconstructibles car soumis aux contraintes du champ captant Filliol).

En fait, la confusion des dates et des chiffres laisse supposer que le sujet n'est pas tout à fait maîtrisé. Il en est de même pour la réalité des coûts, quant à eux masqués afin de rendre plus attractive la communication politique de l'Agglomération. Rien n'est dit non plus sur le coût des infrastructures routières d'accès qui seront, n'en doutons pas, pour partie à la charge de nos collectivités.

En terme de création d’emplois, il nous est en effet annoncé un objectif de 500, 800 ou 1000 emplois créés, selon les documents consultés ou les différents discours de pré-campagne – la marge étant laissée à l'appréciation du public. Tout cela relève une fois encore d'une culture de l'ambiguïté particulièrement tendancieuse.

Ce qui est aujourd’hui une certitude, c’est qu’une partie de cette zone a été vendue au promoteur du groupe Financière Duval. Ce promoteur a déposé, en date du 22 novembre 2013, un dossier auprès de la Commission Départementale d’Aménagement Commercial afin de lui permettre de créer 29 000 m² de surface commerciale (soit la superficie de nos deux zones commerciales agathoises réunies) sans qu’aucune enseigne commerciale ne soit présentée dans ce dossier. L’autorisation a été donnée.

Cela signifie clairement que la Financière Duval, dans sa logique de rentabilité de l’opération de promotion, peut choisir n’importe quel groupement de la grande distribution afin de développer cette zone. Imaginons un instant qu’un accord se scelle entre le promoteur et le groupement Leclerc qui souhaite depuis longue date s’implanter sur notre territoire. Dans la foulée, cet accord favorise l’arrivée d’un magasin de Bricolage Leroy Merlin ou autre Brico Dépôt et d’une dizaine d’enseignes dans le jardinage, l’habillement, la décoration comme il est prévu dans le projet. Pour Agde, cela signifie autant d’enseignes commerciales qui disparaissent, des dizaines de commerçants qui mettent la clé sous la porte. BÉZIERS en supporte aujourd'hui les lourdes conséquences avec l'opération de l'Hours et la désertification de son centre-ville.

Pour 500, 800 ou 1000 emplois annoncés, combien de détruits sur Agde ? Le double ? Le triple ? La conjoncture économique ne permet pas d’être optimiste quant à la réussite d’un tel projet. Il reflète une politique quelque peu archaïque qui va à contresens des politiques de développement durable engageant aujourd'hui les collectivités à réinsérer le commerce au plus près des lieux de vie.

Il existe de plus d’autres solutions favorisant la création d’emplois durables et stables. D’ici quelques temps, nous proposerons de manière concrète, nos solutions en faveur d’un véritable projet de développement économique sur la zone de la Capucière.

Mais l’urgence est à présent à la mobilisation ! Car la phase administrative concernant l’acceptation de commercialisation donnée à la Financière Duval n’est pas terminée.

Durant deux mois, des associations de commerçants ont la possibilité de déposer un recours afin de casser la décision de la CDAC. Si ce recours abouti, il reviendra à la communauté d’Agglomération de récupérer la maitrise du dossier. Il est donc urgent à présent de nous mobiliser, tous ensemble, pour nos emplois, pour nos commerces, pour l’avenir de nos enfants.

C’est toute l’importance de l’enjeu de ce dossier.

Fabrice Mur

Réussir AGDE Ensemble

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