L’ASTICOT ET LE REQUIN .. par Ariel JORDA
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature " Plumes Agathoises "…
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature ” Plumes Agathoises ” poursuit sa route cette semaine avec une petite fable d’actualité de Ariel JORDA
L’ASTICOT ET LE REQUIN
Par une froide mâtinée d’automne,
Une mouche sentant sa fin proche,
Sur une carpe échouée au bord d’un canal,
Pondit son dernier œuf.
Le petit asticot naissant
Se gorgeait de sa carpe nourricière,
Tous les jours étaient bombance et ripaille.
En quelques jours, la carpe n’était plus qu’une carcasse
Et l’asticot devint le plus gros et le plus dodu,
DE MEMOIRE DE MOUCHE !
Le ciel d’octobre s’assombrit de gros nuages,
Brutalement,
Un fantastique déluge
Fit du canal un énorme fleuve.
L’asticot et son logis de fortune furent précipités
Dans un tumultueux courant
Qui ne fut arrêté que par la furie des rouleaux de la grande bleue.
Il survécut à la tempête sur son rafiot jusqu’à l’accalmie.
Il se hissa au plus haut d’une arête costale,
Tout n’était qu’immensité et désert.
Quel avenir pour lui dans ce monde inconnu ?
Soudain, un puissant aileron fendit les flots,
Fit quelques cercles autour et s’arrêta à son huis,
C’était un requin qui lui demanda :
« Où vas-tu donc vermine solitaire ? »
« Sauves-moi, je suis perdu, regardes comment je vis,
Entouré de tous mes déchets et des restes ! »
« N’ais crainte », lui répondit-il,
« Je vais te sortir de l’embarras
Et nettoyer ton logis sur le champ »
L’asticot rassuré, le remercia chaleureusement.
Le requin s’écarta, pris son élan et,
Dévora goulûment l’asticot et sa charogne !
Moralité :
Si tu es dans la détresse, méfies-toi des beaux parleurs
Et des charlatans,
Ne compte que sur toi-même !