Le citoyen au cœur de la Smart City
De l’immeuble au quartier et à l’échelle de la ville, la Smart City se construit d’abord pour les citoyens. Créer un environnement agréable, faciliter les déplacements et les rencontres dans la logique du développement durable, tels sont les objectifs majeurs. Et à leur tour, les citoyens participent à la réalisation de leur cité. C'est ce qui est ressorti de la première table ronde organisée en juin dernier par la JCE Montpellier sur le thème du " Smartcityzen".
« La ville est une production humaine, le lieu de l’échange, et elle se transforme jour après jour. Pour nous, urbanistes, le défi est de construire une ville évolutive, modulable, que les citoyens peuvent s’approprier, enrichir. C’est alors que l’on peut parler de ville intelligente », avance Laurent Combes, directeur opérationnel du Service Métropole et Développement (SERM et SA3M) lors de la première table ronde « Gouvernance de la SmartCity » à l’occasion de la conférence « SmartCityZen », le 15 juin 2017 à Montpellier. Les intervenants se retrouvent pour mettre en avant le rôle central des citoyens. D’un côté, ils sont au cœur des préoccupations des acteurs économiques chargés de construire la ville. De l’autre, s’ouvre pour eux la possibilité d’intervenir au quotidien et dans les projets. A condition toutefois de se familiariser un minimum avec les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Réflexion à l’échelle du quartier : le projet Smartseille
Dans son environnement immédiat, l’immeuble à énergie positive, chaque habitant de la SmartCity a la possibilité de connaître ses consommations énergétiques. Cela suppose que « la ville sait utiliser les outils et les nouvelles technologies au service de ses citoyens et de ses propres usages », prévient Dorothée Fourny, directrice commerciale de Nova Veolia. Laurent Combes souligne que le citoyen, informé de ses consommations, peut décider ou non de changer ses habitudes. « La SmartCity doit être une ville de liberté », insiste-t-il. Pour sa part, Slimane Haddouche, le directeur du projet Smartseille piloté par Eiffage Immobilier Méditerranée dans le cadre de l’opération Euroméditerranée 2 à Marseille, explique que « le travail de conception s’effectue au niveau du quartier. » Pour ce programme de 58.000 m2 de logements comprenant également des bureaux, une école, une résidence intergénérationnelle et un parking de 600 places, la réflexion a été engagée au niveau global. Ainsi, le parking est vendu non par place bien identifiée, mais par droit d’usage, puisqu’il est utilisé essentiellement par les gens travaillant dans les bureaux le jour et les occupants des logements la nuit.
Mobiliser les acteurs de la cité
Il revient à la collectivité de bâtir l’architecture numérique intégrant les données de la ville prise dans sa globalité. « Nous avons alors la responsabilité de mettre ces données à la disposition du public. La transparence avec le citoyen s’en trouve renforcée », explique Hélène Roussel, directrice du projet Cité Intelligente à Montpellier Méditerranée Métropole. Et la réflexion engagée à partir de ces données mobilise la recherche académique et les entreprises. Avec à la clef le développement de nouveaux services par les jeunes pousses. Tel est entre autres le cas de Faciligo dont la plateforme collaborative met en relation des handicapés et des personnes valides faisant le même trajet. Un « BlaBlaCar solidaire » en quelque sorte. Au sein de la Smart City, la communication entre les acteurs de la cité et les citoyens privilégie l’usage de l’objet connecté – notamment le smartphone – et certains s’inquiètent du risque de perte des relations humaines directes. Selon Laurent Combes cependant, « les outils de la Smart City peuvent au contraire nous rapprocher. » Il illustre avec l’information sur l’événement qui incite à sortir ou encore avec la multiplication des parcs propres à faciliter les rencontres entre individus. C’est aux citoyens qu’il revient de donner à la ville sa dimension humaine.