Consommation — Département Hérault

L'Éco de l’Hérault : Solki, les maillots de bain menstruels qui évitent le sang d’encre

Solki est une jeune marque montpelliéraine qui propose des maillots de bain menstruels accessibles, utilisables à n’importe quel moment des règles, sans fuite, sans trace, grâce à une technologie d'absorption spécifique. L’équivalent de 3 tampons peuvent être contenus par les maillots, une initiative plus  particulièrement appréciables pour les adolescentes.

L’idée derrière Solki, c’est d’abord une réflexion sur l’envie d’être utile, ensemble, en famille. Ainsi, Alexane Marcel, co-fondatrice de l’entreprise, précise : “Avec mon cousin Gaël, nous étions dans une période où nous recherchions un projet professionnel qui ait du sens pour nous, alors qu’on arrivait au bout de nos études. Nous étions dans des cursus intéressants intellectuellement mais qui nous formaient à des métiers dans lesquels on ne se projetait pas. De mon côté, j’avais un parcours en psychologie et dans l’éducation, tandis que mon cousin avait fait du droit droit et s’y connaissait en création de site web. J’étais sensibilisée aux questions féministes et à ce moment-là, en 2021-2022, c’était le plein essor des culottes menstruelles. Je me suis intéressée aux maillots de bain menstruels, d’abord pour moi, avant d’en faire un projet d’entreprise. Il y avait alors une offre très limitée, des maillots avec une faible capacité d’absorption, qu’on ne peut porter qu’en début ou fin de règles. Donc ça fonctionnait, mais ça restait à améliorer. J’ai proposé le projet à Gaël, pensant qu’il n’allait pas être intéressé, ça a été tout le contraire”.

Un maillot de bain menstruel, comment ça fonctionne ?

Alexane Marcel : Le fonctionnement est très similaire aux culottes menstruelles, la différence se situe surtout au niveau des matières. Par exemple, on ne va pas mettre de matière qui retient l’eau pour un maillot de bain. L’objectif, c’est que ça sèche vite. Il y a donc une protection intégrée au maillot, constituée de trois couches superposées. La première est une couche drainante, collée au corps, qui permet de recueillir le sang et de le transporter dans la couche inférieure, pour éviter qu’il stagne. Dans cette deuxième couche, on trouve un tissu absorbant, un peu comme une éponge, mais qui ne crée pas de gonflement, sinon cela se verrait. La dernière couche est formée d’un matériau étanche qui permet d’enfermer le sang dans la protection. A savoir qu’en termes de quantité, le maillot peut contenir l’équivalent de 3 tampons.

Y’a t-il des contraintes techniques au développement de la ligne des produits ? Peut-on envisager la création de maillots menstruels blancs ?

AM : C’est réalisable mais nous ne l’avons pas prévu. On essaie d’être proches de nos clients, on les a questionnées sur leurs attentes. Certains veulent de la couleur, mais ce qui est préférée, c’est le noir. Il a une certaine appréhension sur l’achat d’un maillot clair. Même si la technologie évite les fuites et les traces, psychologiquement on se dit que si ça ne fonctionne pas cela se verra beaucoup plus sur du blanc. Mais en effet, nous cherchons à développer notre ligne de couleur en plusieurs coloris. Nous avons du lilas, du terra cotta… Et bientôt un premier ensemble de couleur, haut et bas !

Vos produits concernent toutes les femmes, avec un ciblage plus particulier sur les adolescentes

AM : Tout à fait. J’ai tout de suite pensé aux ados. On a toutes vécu ce moment où on doit mettre un tampon, sans y parvenir ou qu’on y arrive mais qu’on ressent une gêne. Un maillot de bain menstruel offre la possibilité d’avoir plus de liberté et de confort, surtout quand on est ado et que tout cela est nouveau. Aujourd’hui, les femmes se tournent de plus en plus vers des protections alternatives et durables : culottes menstruelles, cup… Il y a davantage une recherche de liberté. 

Il y a donc une évolution des usages concernant les protections menstruelles ?

AM : Les protections menstruelles évoluent avec la société. Pour nos grands-mères, nos mères, les tampons, c’était la révolution, maintenant c’est l’inverse, il y a vraiment cette problématique d’introduire quelque chose dans son corps. On est aussi beaucoup plus informés à propos de la toxicité, du potentiel cancérigène des produits jetables : tampons, serviettes, sans parler de l’aspect écologique.

D’un point de vue écologique justement, peut-on imaginer une production française ?

AM : Quand on a démarré l’activité et qu’on cherchait qui avait le savoir-faire pour produire ce type de produits, il n’y avait que la Chine. En France, c’est une production qui fait partie d’un savoir-faire qu’on a un peu perdu. Mais il commence à arriver dans des usines plus proches, donc on va pouvoir faire produire nos maillots au Portugal ou en Tunisie. Ce sont deux pays avec des industries de lingerie très qualitative. Notre objectif pour l’an prochain est de rapatrier la production chinoise dans ces deux pays. Mais on ne pourra pas produire en France. On veut que nos produits restent accessibles, surtout pour les ados. On n’a pas envie d’avoir un maillot de bain parfaitement écologique, 100 % fait en France, qui coûtera 100€  et qu’on ne pourra pas acheter.

Quels sont vos projets pour la suite ?

AM : On aimerait se développer en dehors des seules protections. Réfléchir par exemple à des solutions pour la gestion des douleurs de règles : bouillottes, patchs, baumes, phytothérapie… Et il y a aussi un gros enjeu autour du CBD, qui contient des cannabinoïdes avec une action très efficace pour soulager ces douleurs, sans THC et effets psychoactifs.

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