Emploi — France

Les intentions d’embauches des entreprises en forte hausse

Dans le cadre de son enquête annuelle Les besoins en main-d’œuvre des entreprises, Pôle Emploi prévoit une nouvelle augmentation significative des intentions d’embauches pour l’année. Au total, près de 2,7 millions d’intentions d’embauches sont annoncées. Il s’agit du niveau le plus haut depuis le début de la décennie. Mais l’organisme pointe les problèmes de recrutement : un projet sur deux sera difficile à concrétiser.

Malgré le ralentissement prévu de la croissance (1,4 %), les entreprises devraient encore étoffer leurs équipes cette année. En 2019, les intentions d’embauches sont encore en forte hausse, de + 14,8 %, après une augmentation de 18,7 % en 2018, selon l’enquête annuelle de Pôle Emploi menée avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). On dénombre au total 2,69 millions de projets, une progression non négligeable d’environ 350;000 embauches potentielles.

Une dynamique globale pour l’ensemble des secteurs

Sur le plan sectoriel, les services aux particuliers et aux entreprises restent bien orientés. Les services aux particuliers sont le premier secteur recruteur avec 37 % de l’ensemble des intentions d’embauches et au total 997.500 projets. Par rapport à 2018, ils croissent de 12 %. Dans le secteur des services aux entreprises, les intentions d’embauches progressent de 20 %, ce qui représente au total 26 % de l’ensemble des projets de recrutement. Pour la troisième année consécutive, le secteur de la construction enregistre la plus forte progression, de + 26 %. De son côté, l’industrie poursuit aussi sur sa bonne tendance, avec une hausse de près de 20 % des projets de recrutement. Enfin, dans le commerce et l’agriculture, les intentions s’accroissent, respectivement, de 11 % et 8 %.

Les métiers saisonniers les plus recherchés

Les intentions d’embauches sont particulièrement importantes parmi les métiers à caractère saisonnier, comme ceux de l’agriculture, dont les viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs, qui représentent 141.400 projets. Viennent ensuite les agriculteurs et ouvriers agricoles avec 75.000 projets. Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration sont également recherchés, tels que les serveurs (97.900 projets), ainsi que les aides et employés polyvalents de cuisine (93.900). Certains métiers de services aux entreprises sont aussi très demandés : les agents d’entretien de locaux, avec 112 800 projets d’embauches, ou encore les ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires. Forts d’une très nette hausse, avec + 45 % des intentions d’embauches, les conducteurs routiers et grands routiers représentent 42.900 projets de recrutement. Autres métiers recherchés, ceux des soins et de l’accompagnement, comme les aides à domicile et ménagers ainsi que les aides-soignants, avec, respectivement, 76.400 et 71.600 projets de recrutement. La demande reste aussi élevée pour les ingénieurs et chefs de projets dans l’informatique.

L’ensemble du territoire concerné

Les besoins en main-d’œuvre sont en progression dans l’ensemble des régions. Les plus fortes hausses constatées en métropole concernent les Pays de la Loire avec + 24,8 %, la Normandie (+ 21,1 %) et les Hauts-de-France (+ 18,3 %). A l’inverse, les régions du sud-est de la France anticipent les plus modestes intentions, comme la Corse et la Provence-Alpes Côte d’Azur avec seulement environ 5 % de hausse prévus.

Nouvelles difficultés de recrutement anticipées

Parallèlement à cette forte hausse des prévisions d’embauches, Pôle Emploi confirme une augmentation des difficultés de recrutement anticipées par les entreprises, pour la troisième année consécutive. Au total, celles-ci concernent un peu plus de la moitié des projets d’embauches pour 2019 (50,1 %), le plus fort taux enregistré en dix ans. Cette augmentation touche à la fois les établissements de plus de 50 salariés et ceux de taille plus petite. Toutefois, le niveau des difficultés reste plus important parmi les plus petites structures (de moins de 10 salariés), avec 55 % des intentions d’embauches impactées, contre 43 % pour les établissements de plus de 200 salariés. Tous les secteurs d’activité sont touchés, plus particulièrement les métiers du bâtiment et de l’industrie, précise l’étude de Pôle Emploi.

Ces difficultés de recrutement seraient principalement liées soit à une pénurie de candidats (pour près de huit employeurs sur dix), soit à des profils inadéquats, dans 77 % des cas. Certains recruteurs avancent aussi comme causes les conditions de travail défavorables liées aux postes, comme la pénibilité, les horaires décalés, ainsi que des problèmes d’image du métier ou de l’entreprise. Ou encore, en particulier dans les structures de moins de 10 salariés, le manque de budget ou l’absence d’un service ressources humaines.

Au regard de ces difficultés rencontrées par les entreprises dans leur processus de recrutement, Pôle Emploi a lancé en septembre dernier l’opération #VersUnMétier, qui « vise à faire connaître aux demandeurs d’emploi les métiers ou secteurs en tension et à renforcer leur attractivité ». Depuis, selon l’organisme, plus de 24 000 opérations ont été lancées sur l’ensemble du territoire pour l’accompagnement des entreprises dans leurs projets d’embauches.


Agriculture : des intentions de recrutements records pour 2019

Dans son baromètre de conjoncture établi avec l’Ifop, la FNSEA confirme les bons chiffres de la plupart des filières agricoles : au cours des trois premiers mois de l’année, 18 % des exploitants agricoles ont embauché au moins une personne, et les intentions de recrutement pour les trois prochains mois atteignent un niveau record, tant en contrats à durée indéterminée qu’en CDD, selon un communiqué de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles. Cette tendance s’expliquerait, selon elle, par l’amélioration de la situation économique des exploitants (pour 28 % d’entre eux, + 5 points sur un an). Le baromètre confirme aussi les difficultés accrues de recrutement dans ce secteur (soit 44 % des projets). B. L.

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