Les intimistes de la Belle Epoque et de l’entre-deux guerres au Musée de Lodève
Le musée de Lodève rassemble actuellement plus de 70 peintures et une trentaine de dessins et d’estampes réalisés par les membres de la Société nouvelle de peintres et sculpteurs.
Parmi les plus célèbres d’entre eux, on retient les noms d’Henri Martin et d’Henri Le Sidaner notamment. Les œuvres de ces artistes, parfois considérés comme les derniers impressionnistes, sont également empreintes de symbolisme. Mais c’est surtout leur caractère intimiste que l’on retient, qu’il s’agisse de portraits, de personnages évoluant au cœur de paysages, de paysages à proprement parler ou de natures mortes.
Visite virtuelle de cette exposition fermée pour cause de confinement.
Artiste très précoce, surdoué, Henri Martin adopte petit à petit une touche rappelant l’impressionnisme, puis se dirige vers le divisionnisme et le néo-impressionnisme. Sa peinture est fortement ancrée dans le symbolisme à compter de son adhésion à la société secrète de la Rose-Croix en 1894. Il représente la femme ou l’enfant comme une beauté idéale, en symbiose avec la nature et l’environnement. Pour sa part, Henri Le Sidaner peint une centaine de versions de sa maison et de ses jardins de Gerberoy avec une touche divisionniste. Ses paysages reflètent une poésie mystérieuse, à travers la mélancolie du crépuscule et du clair de lune notamment.
D’autres peintres, comme Charles Cottet, Lucien Simon André Dauchez, René-Xavier Prinet ou René Ménard, sont plus inspirés par les paysages maritimes de Bretagne, de Normandie ou de Méditerranée. Prinet, fidèle de la station balnéaire de Cabourg, en retranscrit l’aspect fourmillant, et les diverses activités : baignade, pêche à pied, châteaux de sable, promenades sur le sable, repos des vacanciers…
Le Pas-de-Calais, et plus précisément le petit village de pêcheurs d’Etaples, est également un lieu de regroupement pour certains de ces artistes. Les tableaux d’Eugène Vail, Le Sidaner, Frits Thaulow et Emile Claus montrent la simplicité des paysages et des habitants.
Mais la capitale n’est pas en reste. Nombreux sont les artistes qui y vivent ou qui s’y réunissent régulièrement, donnant lieu à des représentations de fêtes galantes et de banquets. L’Aube, de Gaston La Touche, peinture poétique par excellence, avec ses angelots, évoque le registre du merveilleux. On y ressent l’attrait de La Touche pour les bassins de Versailles.
Le visiteur se laisse gagner par l’atmosphère feutrée créée par les intimistes, et la poésie mystérieuse qui s’en dégage.
Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com
Informations pratiques
> Musée de Lodève, Square Georges Auric, 1 place Francis-Morand, 34700 Lodève.
> Exposition fermée le temps du second confinement.