Marché de la sécurité de l’université Montpellier 3 : petit arrangement entre amis... par Muriel Ressiguier
Le président de Montpellier 3 nage en pleine confusion des genres quand il s’agit…
Le président de Montpellier 3 nage en pleine confusion des genres quand il s’agit de recruter un prestataire de sécurité pour assurer la surveillance des locaux de l’université.
Les services de la présidence, arguant d’une « situation d’urgence impérieuse », ont imposé lors de la mobilisation étudiante d’avril 2018 l’embauche de la société de sécurité APS Sud. Cette entreprise était destinée à suppléer la société Proségur, déjà en contrat avec l’université.
Selon Mediapart, la procédure aurait fait l’objet d’irrégularités pour un contrat qui s’élèverait à plus de 260 000 euros. Le marché n’a pas fait l’objet d’une publicité, d’une mise en concurrence et de la transparence nécessaires à ce type de procédure. L’entreprise Proségur, prestataire régulier de la sécurité à l’université, n’a même pas été informée de l’existence de cette prestation complémentaire.
En outre, que penser du rôle qu’aurait joué Charlyne Péculier, représentante locale de La République en Marche, référente pour la région Occitanie des Jeunes avec Macron ? Cette collaboratrice de la députée Coralie Dubost (LREM) aurait adressé le premier devis d’APS Sud à la direction de l’Université. Plus étonnant encore, c’est Kader Rahmouni, ancien garde du corps d’Emmanuel Macron, qui aurait joué le rôle d’intermédiaire entre Moustapha Bouzbiba, dirigeant d’APS Sud, la cellule locale d’En marche et la présidence de l’Université. Circuit simple, circuit trouble !
Par ailleurs, APS Sud aurait visiblement, au cours de ses interventions, fait montre d’un manque criant de professionnalisme et d’une attitude de provocation. Plusieurs témoins les auraient notamment vus multiplier les provocations inutiles. Leur présence est d’autant moins fondée en droit que selon l’article L612-4 du code de la sécurité intérieure, il est interdit aux agents de sociétés privées de surveillance « de s’immiscer […] dans le déroulement d’un conflit du travail ou d’événements s’y rapportant. »
Face à ces méthodes inacceptables, il est temps que le président de l’Université Montpellier 3 ainsi que les différents acteurs s’expliquent sur la procédure employée pour recruter la société APS Sud.