Entreprises — Région occitanie

Marianne Laigneau, présidente du directoire : "Enedis, acteur de l’économie locale occitane et de la transition écologique"

Jeudi 12 mai 2022, dans l'amphithéâtre du Musée Fabre, avait lieu la table ronde Enedis "Energie, climat et transition écologique, vers la nouvelle France électrique", en présence de Dominique Charzat, directeur régional d'Enedis, et de Marianne Laigneau, présidente du directoire d'Enedis.

Photo : Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis © Virginie Moreau

A cette occasion, des témoignages portant sur la production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables, sur les mobilités électriques et l’autoconsommation ont permis de mesurer les efforts menés en faveur de la transition écologique, et les progrès réalisés au fil des ans dans ce domaine.

L’Occitanie, très bonne élève en termes de transition écologique

Marianne Laigneau a souligné la dynamique de la Région Occitanie en matière de transition écologique, deuxième région française pour la part de la consommation d’électricité couverte par les énergies renouvelables (quasiment la moitié, avec plus de 90 000 producteurs) ou pour le développement de l’autoconsommation (près de 30 000 sites en Occitanie, soit 20 % du total national). Elle a rappelé l’ambition de la présidente de Région, Carole Delga, de devenir d’ici 2050 la première région à énergie positive.

Un acteur de l’économie locale

Marianne Laigneau a rappelé qu’Enedis, concessionnaire des réseaux de distribution d’électricité, était avant tout « un acteur de l’économie locale » riche d’environ 3 600 employés répartis sur plus de 80 sites en Occitanie. Enedis investit plus de 720 millions d’euros par an en investissements et travaux dans notre région. A ce titre, l’entreprise contribue à l’attractivité économique de ce territoire.

Enedis est l’opérateur de 29 contrats de concession de distribution publique d’électricité en Occitanie, ce qui représente 175 000 km de réseaux, soit un peu plus de 4 fois le tour de la planète Terre (1,4 million de lignes soit 35 fois le tour de la planète Terre pour la France entière), et près de 100 000 postes de distribution publique.

Les défis de la transition écologique

Marianne Laigneau a ensuite évoqué l’extrême complexité que revêt la lutte contre les aléas liés au changement climatique. La transition énergétique, c’est aussi des défis territoriaux, sociétaux, une tendance d’évolution sociétale profonde, une question d’emploi, d’attractivité et de résilience des territoires. Elle revêt des enjeux de pouvoir d’achat, comme le montre la hausse des prix des énergies fossiles et de l’électricité depuis plusieurs mois. Elle a souligné les risques accrus de précarité énergétique. Enfin, elle a rappelé que la transition écologique doit être inclusive et solidaire.

Selon elle, les initiatives locales de la société civile doivent être favorisées et chacun doit s’emparer de la transition écologique : les citoyens par la sobriété des usages, les collectivités locales, les associations, les artisans. Marianne Laigneau estime qu’il faut s’appuyer sur « l’intelligence du terrain ».

De nombreuses innovations, dont une à venir au port de Sète

La présidente du directoire d’Enedis a ensuite évoqué les nombreuses innovations qui ont lieu actuellement en termes de transition écologique. « Enedis n’aurait jamais imaginé être appelé par de grands ports pour faire venir les réseaux électriques jusqu’aux quais où s’amarrent les ferrys. Auparavant, ils devaient faire tourner leurs moteurs, ce qui générait beaucoup de pollution. Maintenant, il suffit de brancher les bateaux au réseau électrique. On branche un ferry en vingt minutes », explique-t-elle. Marianne Laigneau indique avoir inauguré il y a quelques mois le branchement du Port autonome de Marseille, et annonce travailler actuellement avec le port de Sète pour mettre en place son branchement.

Elle a rappelé le rôle majeur d’Enedis en tant qu’opérateur du réseau de distribution d’électricité pour rendre possible cette transition écologique.

Les atouts de la France en matière de transition écologique

Marianne Laigneau a ensuite listé les atouts de la France dans ce domaine : « Notre premier atout est de produire massivement de l’électricité déjà décarbonée, qui représente 90 % du mix de production d’électricité. La France est le 2e pays en terme de production décarbonée. Par comparaison, le mix européen émet 4 à 5 fois plus de CO2 par kWh que la France ». « C’est ce qui a favorisé l’installation de gigafactories de grands groupes en France, pour baisser l’empreinte carbone de leur production de batteries », selon elle. Elle relève tout de même les efforts très importants qui restent à faire pour atteindre 100 % d’électricité décarbonée via les énergies renouvelables. « Nous œuvrons à faciliter l’intégration des EnR au réseau. Enedis distribue l’électricité de 800 fournisseurs, de 540 000 sites de production. Il faudra multiplier cela par trois ou quatre dans les années qui viennent. C’est un énorme défi pour le réseau et les équipes ».

Deuxième atout français pour réussir la transition écologique, selon Marianne Laigneau : la force de la filière électrique française actuelle, dont l’expertise et les compétences sont reconnues au niveau international. La filière électrique française regroupe plus de 30 000 entreprises, de la TPE à la multinationale. Cette filière est composée de 40 % de TPE et PME, et représente plus de 600 000 emplois qualifiés et pérennes dans tous les territoires : 300 000 pour le système électrique, 220 000 dans le secteur du bâtiment, 40 000 dans l’industrie et 40 000 dans les infrastructures de la ville et les mobilités.

« La transition écologique laisse espérer la création de 200 000 emplois supplémentaires dans la filière électrique d’ici dix ans », estime la présidente du directoire d’Enedis, « dont 80 000 dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments et 60 000 consacrés aux énergies renouvelables. »

Le développement de la filière électrique crée des emplois locaux et de la croissance. Mais, selon Marianne Laigneau, il faudra relever le défi de l’attractivité des métiers et des compétences de la filière. Pour cela, elle envisage des partenariats avec les écoles de métiers techniques et de travailler avec les syndicats Serce, Sner, Capeb, Gimelec. Il s’agit d’attirer des compétences nouvelles, des talents, pour relever ce défi technique et technologique, et de faire face aux difficultés actuelles à recruter des ingénieurs, apprentis, techniciens. Il y a là un effort à faire pour les années à venir. Côté innovation, elle a rappelé qu’Enedis utilise régulièrement les drones, l’intelligence artificielle, et que l’entreprise dispose d’un parc d’objets connectés de 35 millions de compteurs IOT.

Troisième atout identifié par Marianne Laigneau : la reconnaissance mondiale dont bénéficient la compétence et l’expertise françaises concernant les réseaux. Elle rappelle qu’Enedis est arrivée première du Smart Grid Index (index du réseau intelligent) reconnu par l’index Utility Power de Singapour. Enedis opère le réseau électrique le plus intelligent au monde par sa capacité à intégrer les énergies renouvelables intermittentes et pour ses IOT (compteurs communicants Linky). Aujourd’hui, souligne-t-elle, “90% des foyers français sont équipés de Linky. Cet outil contribue à la transition écologique en faisant faire des économies d’énergie grâce au suivi individuel instantané de sa consommation. 35 millions de compteurs Linky sont installés en France. Cela permet aussi de flécher les économies locales à réaliser en fonction des consommations enregistrées bâtiment municipal par bâtiment municipal, par exemple”.

L’avenir du réseau d’électricité français

Marianne Laigneau a poursuivi en indiquant que “la transition écologique a besoin d’acteurs de service public forts et performants pour accélérer des projets publics et privés”. D’où la mise au point du Projet Industriel et Humain 2020-2025 dans lequel Enedis s’engage à placer la transition écologique au cœur de son fonctionnement. Parmi ses engagements : diviser les temps de raccordement par deux et diminuer de 20 % l’empreinte carbone d’Enedis d’ici 2050. Cela passe notamment par le passage de l’intégralité de sa flotte de véhicules à l’électrique à terme. “Nous expérimentons actuellement la recharge intelligente d’une flotte de véhicules électriques, capables de stocker l’énergie. Car c’est maintenant que nous devons anticiper”, assure la présidente du directoire.

Marianne Laigneau a conclu son discours en rappelant qu’Enedis est l’un des derniers services publics présents dans la ruralité. Elle a affirmé la volonté de l’entreprise d’évoluer pour mieux satisfaire sa clientèle. Dans la même optique, elle conseille aux acteurs publics ou privés qui souhaiteraient concevoir un projet relatif à la transition écologique de contacter Enedis en anticipation, en amont de la conception du projet, pour assurer sa pleine réussite technique.

Les intervenants de la table ronde Enedis © Virginie Moreau
Les intervenants de la table ronde Enedis © Virginie Moreau
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