Emploi

Mobilité professionnelle : les cadres aspirent au changement

Dans un climat économique davantage porteur, de plus en plus de cadres envisagent de changer de poste. Selon une récente étude de l'Apec, la mobilité des cadres poursuit sa progression : 7 % ont changé d'employeur en 2016, alors que 21 % ont connu une mobilité en interne. Les perspectives de changement motivent surtout les jeunes.

Des cadres en entreprise ou demandeurs d’emploi

Les cadres du secteur privé sont plus confiants en l’avenir et aspirent à un changement professionnel. La part des cadres ayant changé d’entreprise gagne un point en un an entre 2015 et 2016, passant de 6% à 7%, selon une étude publiée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), publiée en juin. Cette légère hausse s’explique à la fois par l’amélioration globale de la conjoncture économique et par le dynamisme du marché des cadres. Comme l’année précédente, le changement d’entreprise émane majoritairement des cadres via, notamment, une démission (près de 60%).

Toutefois, ce changement n’est pas toujours facile à vivre, puisque de nombreux cadres connaissent une période de chômage avant d’intégrer leur nouvelle entreprise. Ceci bien sûr peut influencer négativement leurs conditions d’emploi et de rémunération, et créer un rapport de forces déséquilibré à l’avantage du recruteur, note l’Apec.

Corrélation entre l’âge et le désir de mobilité

Les jeunes cadres de moins de 30 ans sont les plus nombreux à souhaiter un changement professionnel. Ils se disent motivés par différents besoins légitimes tels que l’acquisition d’expérience et de compétences, et l’obtention d’une plus forte rémunération. Ils occupent effectivement, le plus souvent, des contrats à durée déterminée les obligeant à trouver un nouvel employeur. A l’opposé, les seniors sont moins animés par des besoins de changement : le taux de mobilité des cadres s’érode avec l’âge. Le constat est somme toute logique, car il est plus difficile de trouver un nouveau travail à 50 ans qu’à 30 ans. C’est la dure loi du marché. Enfin, les taux de mobilité sont proches entre les hommes et les femmes, relève l’Apec dans son dernier panorama des mobilités professionnelles.

Mobilité interne

Quant à la mobilité interne, qui a concerné 21% des cadres en 2016, celle-ci revêt différentes formes. Selon l’étude, 9% d’entre eux ont connu un changement de poste stricto sensu, soit par promotion hiérarchique, soit par changement de métier ou de fonction.

L’entreprise peut aussi connaître des restructurations ou réorganisations qui amènent les cadres à la mobilité : changement d’établissement, de service, de département. Ce changement peut aussi se matérialiser par une modification profonde du contenu de leur poste, ce qui entraîne bien sûr une réorganisation de leur quotidien. Ces modifications ont concerné 12% des cadres l’an dernier. Et les politiques de ressources humaines (RH) mises en place par les entreprises influent sur les parcours professionnels internes. En effet, plus de la moitié des changements internes de postes salariés sont à l’initiative des entreprises. Une faible proportion de cadres, soit 16%, affirment qu’ils leur ont été réellement imposés.

Sédentaires mais en veille

Toujours selon l’étude, près des trois quarts des cadres n’ont connu aucun changement professionnel interne ou externe en 2016. Ces cadres installés dans la stabilité sont souvent en poste dans une PME, ils sont aussi plus âgés et moins diplômés que ceux ayant décidé de bouger. Ils ne sont toutefois pas restés inactifs puisque 72% d’entre eux ont entrepris des démarches pour donner une nouvelle impulsion à leur parcours professionnel. Certains ont été très actifs. 49% pour amorcer un changement externe ou d’employeur en candidatant sur un nouveau poste ou encore en rencontrant le service RH et/ou le manager de l’entreprise. Et 23% des cadres sédentaires ont lancé une veille active pour disposer d’informations précises concernant les postes vacants et les offres d’emploi. Les raisons profondes de ces recherches s’expliquent principalement par une insatisfaction des cadres quant à leurs perspectives de carrière, leur niveau de rémunération ou encore le souhait de développement de leurs compétences.

Des perspectives favorables

Selon les conclusions de l’étude, près des deux tiers des cadres du privé interrogés en 2017 envisagent une mobilité professionnelle dans les trois ans à venir, contre 60% un an auparavant. Depuis quelques années, cette tendance s’inscrit à la hausse (+ 4 points par rapport à 2016), portée par une conjoncture économique favorable qui incite les cadres à vouloir changer d’horizon. En 2016, 200 000 cadres ont été recrutés. Cette tendance devrait se poursuivre en 2017 (entre 208 000 et 225 000). Dans le détail, 42% souhaitent évoluer au sein de leur entreprise, 39% en externe. Seuls 10% projettent de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Les hommes et les femmes sont aussi nombreux à vouloir changer d’employeur à moyen terme, soit respectivement 38% et 39%. La part des hommes envisageant une mobilité interne, soit 45%, est bien supérieure à celle des femmes (38 %). L’âge est bien sûr un critère prépondérant. Plus les cadres sont jeunes, plus leur soif de mobilité est grande : 60% des moins de 30 ans prévoient de changer d’employeur dans les trois ans (+ 6 points en un an).

Enfin, les cadres en poste dans les grandes entreprises de 1 000 salariés et plus sont les plus enclins à souhaiter une mobilité interne, alors que pour les salariés issus de petites entités de moins de 50 salariés, c’est la mobilité externe qui est privilégiée.
Finalement, on observe que la mobilité professionnelle répond à de nombreux facteurs liés aux caractéristiques de l’entreprise, au poste occupé ou encore à des raisons subjectives, selon le genre et l’âge du salarié.

Romain MILLET et B.L.

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