Monique LOPEZ : Une battante s'en est allée ...
Monique LOPEZ à bout de force s'est éteinte après huit ans de combat. …
Monique LOPEZ – Un grand portrait par Paul-Eric LAURES
Rien ne prédisposait Monique Lacugue à venir faire sa vie au Cap d'Agde, si ce n'est un concours de circonstances.
Née avec la pêche, cette fille de bouchers biterrois émigrée un temps à Toulouse s'est forgée une patate d'enfer au fil des années. Toujours la frite, c'est en nourrissant des milliers de personnes depuis 25 ans qu'elle s'est fait connaître ici. Mais pas seulement, car Monique Lopez n'a pas la langue dans sa poche, le mot implication prenant tout son sens quand elle se lance ; et ses investissements personnels sont aussi multiples que plébiscités.
Béziers – Toulouse – Cap d'Agde
Scolarité sans faille à Béziers, c'est bac en poche qu'elle partira vers la ville rose pour apprendre le métier d'esthéticienne, hésitante entre une vie professionnelle à y faire et un chéri du moment vivant à Lieuran-les-Béziers désireux de la voir revenir dans l'ouest héraultais. Créditée d'un C.A.P, elle succombera aux volontés amoureuses et quittera Toulouse pour s'inscrire à l'ANPE de Béziers.
Dossier à peine rempli, elle se voit proposer une place “aux Parfums de Brescou”, salon d'esthétique ouvert à l'année allée de la flânerie. Aux abords de la place de l'Europe (plus connue “place de la grenouille” !) et ses deux seules enseignes ouvertes l'hiver (une superette et le restaurant “le Flash”) ! On ne peut pas dire que l'ambiance soit à la fête et à l'euphorie des années 80 naissantes, mais Monique se plait tout de suite dans ce quartier de la flânerie. Et c'était sans compter sa rencontre avec un homme qui fait le même métier que ses parents, André Lopez, un boucher saisonnier fraîchement installé en face du salon, et en plein divorce.
Alors que Yannick Noah gagnait Roland Garros, Monique apprend que son employeur fermera dorénavant l'hiver. Elle créera alors le restaurant “la Table au Boeuf” avec André, juste à côté de sa boucherie, toujours à la flânerie.
La Flanerie pour la vie ?
Quatre ans plus tard, une grossesse difficile entraînera la vente du restaurant, Monique et André oeuvrant désormais ensemble à la boucherie, de Pâques à Toussaint, 7 jours sur 7 et au moins 12h sur 24 !
Une boucherie dont elle développera l'activité traiteur, lui faisant une solide réputation avec les paëllas référentes, puis des entrées et des desserts à succès, entraînant l'ouverture de celle-ci toute l'année, fermée le dimanche après-midi, uniquement hors saison !
On est au début des années 90 et Monique commence à s'impliquer dans la vie locale en succédant à Mme Miquel pour assumer la Présidence de l'association des commerçants du Môle et de la Flânerie.Egalement membre du conseil syndical gérant “Mare Nostrum”, la résidence où elle a ses locaux commerciaux, son travail de persévérance se verra récompensé, entre autres, par l'ouverture du passage entre la Flânerie et le centre port, profitant à tous, commerçants comme promeneurs.
Car le consensus fait partie intégrante de Monique, si c'est bien pour tout le monde, ce sera bien pour elle !
La vie est belle…
Implication associative et sociale
Quand elle se lance avec André dans l'ouverture d'un traiteur-snack à Vias-plage, c'est pour permettre à deux employés de se lancer, des fidèles qui sont aujourd'hui ses associés “au Palais”.
Entre-temps, elle s'est impliquée aux côtés de Francis Pont, Christian Lemée et Claude Guénaud au sein du “Team Cap Aventure”, dont elle assumera la présidence 6 ans durant. Randos 4X4 au programme, et voici Monique rouler en Toyota alors que le club organise le rallye des 1 000 rivières, la ronde des hauts cantons ou la balade de Saint-Chinian, attirant plusieurs dizaines d'équipages en provenance de toute la France.
Peu après, elle prendra place au conseil d'administration de l'Office de Tourisme du Cap, travaillant tour à tour sur l'animation, la promotion et la réhabilitation de l'immobilier de loisirs. Impliquée, elle le sera d'autant plus en s'engageant avec Christian Lepeytre et Claude Clavel au sein du groupement des Professionnels de la Commune d'Agde (GPCA).
Elle effectue actuellement son quatrième mandat à la présidence. Un “cumul des fonctions” qui ne fait que motiver et décupler ses idées. En marge de cette vie sociale riche, elle doit gérer une activité professionnelle débordante, enchaînant mariages, banquets, réveillons et manifestations en tous genres, servant jusqu'à 1 000 personnes en 1 heure pour les coccinelles, le trophée Clairefontaine ou Jazzinade… à tel point que des problèmes d'organisation apparaissent en saison, avec un magasin qui battait son plein allée de la flânerie et une activité traiteur qui montait en flèche.
Le Palais et les coups durs
L'espace restreint et l'arrivée des normes européennes seront deux bonnes raisons pour s'intéresser au local vendu par la famille Arrufat à l'entrée d'Agde, route de Sète. 600 m2 dont 350 de laboratoire deviennent “André Traiteur”. La salle de réception s'appelle désormais “le palais”, et aux douze samedis de l'année ponctués par des mariages, s'ajoutent bon nombre de fêtes et des repas dansants à succès tous les vendredi soirs et dimanche après midi.
La belle vie, quoi. Jusqu'à ce qu'elle se transforme, après une visite de contrôle chez le gynéco.
S'enchaînent alors prises de sang, scanners et 14 heures sur le billard à la clinique Val d'Aurelle de Montpellier. Chimiothérapie, neuf mois de lutte et rémission annoncée. Après deux ans de tranquilité relative, la récidive se pointe et les batailles continuent, forgeant un peu plus une volonté de fer aimant la vie, les gens.
Avec une énergie sans borne décuplée par les souffrances, Monique pousse la chansonnette dès qu'elle en a l'occasion, enchaîne les pas de danse lorsqu'elle peut. Dynamisme à toute épreuve, c'est escortée
d'une petite équipe fidèle et solide au “Palais” qu'elle vit le présent et prépare l'avenir. Un futur cerné par la maladie, et une ambition sans limite qui lui permet de la voir toujours belle, la vie.
Respect.