MONTBLANC - EN MARGE DE VINOCAP : Rencontre avec un viticulteur bio
Bruno Bourret nous reçoit dans sa cave toute neuve dont l’ouverture au public est…
Bruno Bourret nous reçoit dans sa cave toute neuve dont l’ouverture au public est prévue pour cette année. Il l’a construite de ses mains en neuf années de travail acharné.
Longtemps Président de la cave coopérative, Bruno Bourret a pratiqué plusieurs années une culture « raisonnée » dans son vignoble de 30 ha. Il y suivait le cahier des charges de Terra Vitis : toute intervention sur le vignoble doit être justifiée après une observation précise et enregistrée des champignons et des parasites. Cette observation se pratique tous les 15 jours sur l'ensemble des parcelles.
Depuis quelques années il a reconverti tout son vignoble en agriculture biologique. A ce changement de pratique plusieurs raisons : sa conviction d’abord de la nécessité de pratiquer une agriculture respectueuse de la terre et de l'environnement, qui permette le rétablissement des équilibres concernant la faune et la flore, de préserver sa santé (les taux de leucémies et autres cancers sont particulièrement élevés chez les agriculteurs) et la santé de ceux et celles qui vivent à proximité des vignobles, en particulier les enfants des groupes scolaires. En effet, l'urbanisation se développant, les habitations jouxtent les vignes dans tous les villages de la circonscription.
D'autre part, la demande en bio sur le marché du vin ne cesse d’augmenter : une progression annuelle supérieure à10%.
Outre l’intérêt écologique et économique, la culture en bio est « peuplante » : c’est à dire largement créatrice d’emplois puisque pour un agriculteur en conventionnel, sur la même surface il faut trois personnes en culture bio. Pourquoi ? Le désherbage se pratique mécaniquement et aussi manuellement. Pour l’ébourgeonnage la pratique manuelle, cep après cep, permet d’observer avec précision l’état de la végétation, du bois, et de la terre nourricière.
Les seuls traitements autorisés en bio pour les maladies cryptogamiques sont des molécules naturelles : le soufre et le sulfate de cuivre, ce dernier utilisé de manière limitée. Contre les parasites, sont de plus en plus employés des méthodes avec des produits de bio-contrôle, comme la confusion sexuelle.
Le vignoble et le vin sont régulièrement contrôlés et analysés par un organisme certificateur (ECOCERT…).
Tout l’enjeu de la transition vers la viticulture bio comme pour l’agriculture est lié aux besoins de la formation des exploitants. Le paysan d’aujourd’hui et encore plus les 300 000 emplois à créer demain sont et seront des personnes hautement qualifiées, rigoureuses dans leur pratique, constamment à l’écoute de la vie de leur terre et de leurs cultures.
Aujourd’hui si les viticulteurs bio peuvent vivre correctement de leur travail, ils sont encore peu nombreux et la production bio représente un très petite part de la production viticole totale. Dans notre circonscription comme ailleurs les producteurs conventionnels sont en plein désarroi.
Suite à la décision de Bruxelles de supprimer l'aide aux moûts concentrés rectifiés, une partie de la production de vin espagnol (environ 7 à 8 millions d'hecto) affectée aux
moûts s'est retrouvée sur le marché des vins sans IG à moitié prix des vins français (30 à 40 € contre 60 à 70 €) ce qui provoque une chute catastrophique des prix des vins languedociens, pour le plus grand profit de la grande distribution. Désespérés par la Politique Agricole Commune (PAC), désinformés par les discours démagogiques et la méconnaissance de nos propositions sur la sortie des traités européens, nombreux sont les viticulteurs qui ont donné leur voix à l’extrême droite, ce qui explique les scores à plus de 30% voire 40 % obtenus par le FN dans les zones rurales de notre circonscription.
Tout le travail des groupes d’appui de la France insoumise c’est de faire connaître les propositions du programme de l’avenir en commun, celles qui répondent à leurs besoins : notre politique agricole de création massive d’emplois, de formation à la transition vers le bio, la politique de refus de soumission aux traités européens, à l’Europe des marchés, des multinationales et la construction d’une coopération des peuples.
Au-delà des élections législatives, quel que soit le résultat, la France insoumise sera partout dans les villes et les villages, dans toutes les luttes contre la politique anti sociale, anti écologique et pro Europe-des-dividendes du gouvernement Macron 1er et de ses Macron-compatibles de tous poils et de toutes couleurs LR/EM/PS. L’adhésion à notre programme sera le socle contre le vide, les mensonges, la démagogie du Front national.