Solidarité — Montpellier

Montpellier : 31 familles ont trouvé un logement, le village de transition de la Rauze a pu fermer ses portes

Mercredi 24 avril, le village de transition de La Rauze, qui accueillait 165 personnes venant du bidonville de Celleneuve, a été fermé. Grâce au travail des associations, de l'Etat et des communes de Lattes et Montpellier, les familles ont trouvé un véritable logement.

C’est en général un évènement triste de voir un lieu mettre la clé sous la porte, mais aujourd’hui à la Rauze, c’était une bonne nouvelle. Deux ans après son ouverture, et comme les pouvoirs publics l’avaient promis, le village de transition qui hébergeait des Roms issus du bidonville de Celleneuve a fermé. Les 116 algeco, allant du studio au T5, auront totalement disparu le 3 mai. “Les 165 personnes, dont 70 mineurs, qui étaient ici ne sont pas parties dans d’autres campements. On ne les a pas évacuées”, a commencé par affirmer le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, avant de donner des détails chiffrés.

80% des enfants ont été scolarisés

105 des résidents, soit 31 ménages, sortent en logement adapté. Les bailleurs sociaux, notamment ACM Habitat, se sont également engagés en attribuant des logements. C’est dans ce but que l’Etat avait mis en place et financé ce village de transition, sur un terrain mis à disposition et aménagé par la ville de Montpellier, et a mandaté deux associations, Coallia et 2ChosesLune, pour accompagner les résidents. 8 personnes ont été prises en charge par le SIAO 115 en hébergement d’urgence ou par le conseil départemental en raison d’une situation sociale trop instable. 31 personnes ont décidé de retourner vivre en Roumanie et 17 personnes sont sorties du dispositif (8 ont été expulsées du village, 6 hébergées par des tiers, 2 ont été incarcérées et une personne est sortie volontairement du dispositif).

[VIDEO] Interview de François-Xavier Lauch et Michaël Delafosse 

“Ça c’est ce que l’on est pas capable de faire en agissant directement sur des bidonvilles, explique le préfet de l’Hérault. Pour réaliser cet exploit, il a fallu trouver un emploi à au moins une des personnes du ménage : c’est ce qu’on a fait pour 36 personnes. Ça leur a permis d’avoir des revenus et donc de respecter les règles pour avoir un logement social. On continue à accompagner 10 personnes en recherche d’emploi. Et puis il y a la scolarisation que l’on a du mal à imposer aux enfants dans les bidonvilles. Là on a pu travailler avec les mairies et l’éducation nationale et à la rentrée de cette année, 80% des enfants ont été scolarisés.”

Notre stratégie est claire : résorption d’un squat ou d’un bidonville par an

Forts de cette réussite, l’Etat et la ville de Montpellier entendent renouveler l’expérience. “On va pouvoir continuer ce travail conjoint car nous avons acquis des savoir-faire, explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier. Notre stratégie est claire : résorption d’un squat ou d’un bidonville par an. Nous sommes déterminés à lutter contre les passeurs et les marchands de sommeil”.

François-Xavier Lauch précise tout de même qu’il poursuivra ce travail “avec des exigences car je ne souhaite pas agir à fonds perdus : on accepte pas les nouvelles installations. Car je ne mets pas autant d’argent public pour qu’on continue à voir de nouvelles installations. Je veux le faire avec un système qui fonctionne : on s’engage sur un nombre de personnes qu’on sort chaque année des bidonvilles, mais on les sort réellement et positivement vers du logement, de l’emploi et de la scolarisation”.

Les représentants de l’Etat et de la Ville ne précisent pas encore vers quel lieu de vie insalubre ils se tourneront ensuite mais la tâche ne sera pas aisée. On estime qu’environ 600 personnes vivent dans des bidonvilles à Montpellier.

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