[TRIBUNE] — Montpellier

Montpellier : Absentéisme, la problématique d’une classe devient par conséquent et par répercussion, la difficulté de toute une école

[LETTRE OUVERTE] Nous, Parents Délégués, souhaitons mobiliser et alerter l’ensemble des parents et l’ensemble des élus locaux sur la situation préoccupante que subissent nos enfants de l’école maternelle de Charlie Chaplin de Montpellier.

Lettre ouverte à Michaël Delafosse, Maire de la Ville de Montpellier, Fanny Dombre-Coste,· Adjointe au maire déléguée à la ville éducative, la réussite scolaire et  l’administration à la Ville de Montpellier, Samia Siaghi, Responsable secteur au pôle éducation à la Ville de Montpellier, Christophe Assaf, Conseiller municipal à la Ville de Montpellier 

Nous, Parents Délégués, nous constatons que l’école est fortement touchée par des problèmes liés à la  gestion de l’absentéisme par la Mairie. 

Depuis le début de l’année scolaire 2023-2024, de réels dysfonctionnements sont recensés de manière  récurrente et qui tendent visiblement à s’amplifier. Cette situation est autant inconfortable pour les enseignantes, les  ATSEM, les enfants que pour les parents. 

Une classe de petite section de maternelle est particulièrement impactée par la gestion de l’absentéisme.  Nous constatons un remplacement aléatoire de l’enseignante, à cela s’ajoute l’absentéisme de  l’ATSEM affectée au pool des remplaçantes, qui est quasiment quotidiennement mobilisée dans une  autre école. Il ne s’agit pas uniquement de l’affaire d’une classe puisque la problématique d’une classe  devient par conséquent et par répercussion, la difficulté de toute une école dont toute l’organisation  doit être revue. 

L’école maternelle est une étape essentielle du parcours des élèves. Dans cette première étape du parcours  scolaire de l’enfant, l’école de la République affiche des ambitions telles que « participer de la réduction des  inégalités sociales, contribuer au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et  relationnel des enfants, créer les conditions de sécurisation de l’enfant dans son environnement scolaire  comme dans ses apprentissages. L’attention portée à chacun et à l’éveil de sa personnalité lui permet de trouver dans  l’école un lieu d’épanouissement individuel et collectif. »

Comment pouvons-nous accepter que l’accompagnement des enfants dans leurs apprentissages au quotidien  et le développement de leur autonomie soient soumis et subis par la gestion de l’absentéisme ?

Comment pouvons-nous accepter que certains enfants soient délaissés dans leur apprentissage de la propreté  du fait de la gestion de l’absentéisme des ATSEM ? Cette gestion entraine un retard dans la prise en charge de  ces enfants qui sont laissés dans leurs vêtements souillés ; nous regrettons que l’École de la République cautionne  et participe de ces situations vécues par les enfants, l’équipe pédagogique et les parents comme dégradantes et  humiliantes, ne respectant pas de leur dignité et favorisant la stigmatisation des autres enfants.

Comment pouvons-nous accepter que des enfants de 3 ans à peine soient privés de repères, de leurs figures  d’attachement qui conditionnent leur sécurisation à l’école ?

Comment pouvons-nous accepter que 25 enfants se  retrouvent sans référent stable et constant alors que nous connaissons tous l’importance d’un environnement  rassurant et apaisé pour cette première étape de la scolarité. 

Comment pouvons-nous accepter que ces enfants soient dispatchés dans les autres classes rajoutant du  nombre aux classes déjà surchargées ? Ces conditions d’accueil ne permettent pas une attention personnalisée pour chaque enfant. 

Comment pouvons-nous accepter que des projets de classe minutieusement préparés par des professionnels engagés, ne puissent se réaliser du fait de réorganisation imprévue et dans l’urgence liée à la gestion de  l’absentéisme. 

Comment pouvons-nous accepter que les enseignantes et les ATSEM voient leurs conditions de travail sans  cesse se dégrader. La qualité de vie au travail ne doit pas être qu’un concept, elle doit être « garantie en faveur de la santé et de la sécurité des personnels, en prenant à leur juste mesure les risques psycho-sociaux. » C’est à l’école de s’adapter aux rythmes et aux besoins des enfants et non pas aux enfants de s’adapter aux dysfonctionnements liés à la gestion de l’absentéisme de la Mairie.  

Nous, Parents Délégués, souhaitons rappeler que les ATSEM veillent sur nos enfants, que les enseignantes  éveillent les consciences, si nous voulons former des citoyens libres et éclairés, il est URGENT de reconnaître que la  gestion de l’absentéisme actuelle, purement quantitative, doit cesser. 

Nous, Parents Délégués, souhaitons que les conditions d’accueil, d’accompagnement, d’encadrement de  nos enfants soient respectueuses et en cohérence avec les missions de l’École de la République et des engagements de  nos élus. 

Nous, Parents Délégués, nous nous indignons que des analyses quantitatives répondant à une stratégie des  quotas, prévalent sur l’Avenir que représentent nos enfants. Car mettre un terme à ces dysfonctionnements qui ne  répondent pas aux besoins de nos enfants dans l’École de la République, ce n’est pas un coût, c’est un  investissement.

Nous, Parents Délégués, souhaitons que la Mairie de la ville de Montpellier s’engage dans une  gestion de l’absentéisme respectueuse de nos enfants et respectueuse des équipes d’enseignantes et d’ATSEM. 

Nous, Parents Délégués, souhaitons que la Mairie de la ville de Montpellier forme et recrute des  ATSEM dont les qualifications seront reconnues à leur juste valeur dans tous les établissements scolaires de  Montpellier car : la problématique d’une école devient par conséquent et par répercussion,  la difficulté de toutes les écoles. 

Les Parents Délégués de l’école maternelle Charlie Chaplin de Montpellier

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