Société — Montpellier

Montpellier : “Parce que Français, nous sommes Juifs”, cérémonie d’hommage aux victimes du Hamas

“La France a été le seul pays à organiser un hommage officiel pour ses ressortissants tombés au mains du Hamas”, a indiqué Perla Danan, Présidente du Crif Occitanie, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes des attaques du Hamas. A Montpellier, le rassemblement avait lieu ce mardi 7 février à 18 h, place de la Comédie.

42 victimes françaises qui s’appelaient…

Ruth, 17 ans. Nathan, Nathanael, 20 ans. Binyamin, Naomie, 23 ans… Sur la place de la Comédie, des dizaines de personnes brandissant une pancarte mentionnant nom et âge des victimes. Parmi elles, le Montpelliérain Valentin Eli Ghnassia, 22 ans, jeune diplômé de la faculté de droit. “Le droit international ne lui suffisait pas, il voulait s’engager, a déclaré Perla Danan, Présidente du Crif Occitanie. C’est une quête de sens qui l’a amené à aller aider en Israël. Il a été tué le 7 octobre en sauvant des dizaines de vie dans le kibboutz attaqué par le Hamas. Il a réussi à exfiltrer plusieurs dizaines de personnes et d’enfants”.

En signe de reconnaissance pour le sacrifice réalisé, “une loi israélienne qui porte son nom a été votée, poursuit-elle. Elle permet de donner la nationalité israélienne à titre posthume, à des étrangers volontaires tombés au combat. Valentin a donc été fait israélien à titre posthume”.

L’inacceptable et le “silence”

Au-delà de l’hommage, la cérémonie était l’occasion, pour la présidente du Crif Occitanie, de redéfinir ce qui est humainement acceptable et surtout ce qui ne l’est pas dans le cas de l’affrontement. “Faut-il accepter qu’un bébé fête ses un an en otage ? Faut-il accepter que les ONG ne puissent pas intervenir pour donner des signes de vie des otages ou leur donner des médicaments ? Faut-il accepter que les concepts soient inversés en parlant de génocide pour l’Israël ? Faut-il accepter que les associations féministes ne bougent pas un cheveu alors que des femmes ont été violées, massacrées, mutilées ?”

Le sort particulier de ces femmes victimes de violences était en effet au cœur des préoccupations. Michaël Delafosse lui-même a tenu à dénoncer “les silences” en réponse à “des actes qui ont été commis par des barbares terroristes. Car quand s’érige comme féministe, on ne doit pas avoir des indignations à géométrie variable sur les victimes, quand une femme est victime de viol, ici et ailleurs. C’est la conscience de l’humanité qui doit parler”.

©️Manon Pichon Ceremonie dhommage de Montpellier aux victimes du Hamas du 7 octobre
©️Manon Pichon Ceremonie dhommage de Montpellier aux victimes du Hamas du 7 octobre

Une “clarté” fragile

Une revendication parmi d’autres du maire de Montpellier et Président de la Métropole, qui a profité du moment pour réaffirmer un message de “clarté” à propos de ces attaques. “Quelle que soit l’opinion que nous pouvons avoir, nous ne pouvons en rien accepter quelconque intimidation. En rien ne peut être utilisé le terme de Résistance. Le terroriste n’est en rien un acte de résistance. Il est un acte de barbarie. Il faut bien nommer les choses. Il faut saluer ceux qui disent les choses avec clarté et dénoncer les imposteurs qui cherchent à semer le trouble dans les consciences collectives, et y compris auprès des esprits les plus fragiles. Un tel terrorisme, pour lequel nous utilisons maintenant le terme de pogroms, car jamais autant de Juifs n’avaient été tués en si peu de temps parce qu’ils étaient Juifs”.

“Nous sommes de la couleur de ceux qu’on persécute”

Le maire a ensuite appelé à l’unité, citant une phrase de Lamartine “que certains devraient s’approprier, puisque parfois, ils font l’éloge de 1848 : ‘nous sommes de la couleur de ceux qu’on persécute’ “.

En rappel au célèbre “Je suis Charlie”, Michaël Delafosse a conclu en affirmant : “Aujourd’hui, parce que Français, nous sommes Juifs. Parce que Français, nous sommes les femmes victimes de viol. Parce que Français, nous ne pouvons en rien, nulle part sur la Terre, accepter que l’on sème la terreur et nous combattrons le terrorisme”.

S’en est suivie une minute de silence, précédée de la diffusion du Kaddish de Ravel. La Marseillaise aussi, a résonné en fin de cérémonie. Un chant guerrier, pour se battre, pour la paix .

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.