Occitanie, Ariège : reprise, la manufacture Azéma-Bigou relance la production de peignes en corne
Un bel exemple de réindustrialisation en Occitanie : les établissements Azéma-Bigou, fermés depuis 2018, qui détiennent le monopole européen pour la fabrication de peignes en corne, rouvrent, sous la houlette des entrepreneurs Hilaire de Francqueville et Charles Givadinovitch.
En plein âge d’or, dans les années 1930, les 1 500 ouvriers de la manufacture fournissaient 30 millions de peignes en corne par an. Remplacé progressivement par le peigne en plastique, le peigne en corne est devenu un objet de luxe mondialement reconnu et exporté internationalement par des grands groupes français (HERMES, LVMH…)*.
Un plan de relance qui s’appuie sur une campagne de précommandes
Encouragés par la directive européenne du 5 juin 2019 relative à la réduction de l’incidence plastique sur l’environnement, les entrepreneurs Hilaire de Francqueville et Charles Givadinovitch ont choisi de s’associer pour relancer le secteur du peigne en corne et “faire rayonner à nouveau ce savoir-faire national”. L’usine Azéma-Bigou rouvre, proposant “un produit d’excellence reflétant la France, son histoire et son savoir-faire”. Cinquante embauches sont prévues dans les années à venir dans cette dernière usine européenne à fabriquer encore des peignes en corne.
Une campagne de précommande a été lancée afin de tester le marché. Elle est disponible sur : https://fr.ulule.com/le-peigne-dune-vie
“Le peigne d’une vie”
On le sait, la pollution par le plastique est devenue un fléau. La directive européenne du 5 juin 2019 relative à la réduction de l’incidence plastique sur l’environnement porte notamment sur certains accessoires à usage restreint : brosses à dents, peigne en plastique… Les deux entrepreneurs voient en le peigne en corne “un produit d’avenir parfaitement durable”. Ils soulignent que : “la corne est de même composition moléculaire que le cheveu. Le peigne est donc antistatique et glisse dans la chevelure et facilite le démêlage”.
Hilaire de Francqueville, directeur général, affirme : « On entend trop souvent dire que la France est un pays compliqué pour entreprendre. Je dis au contraire que rares sont les pays qui accompagnent autant les entrepreneurs. 99 % des peignes vendus en France sont importés d’Asie. Nous souhaitons produire localement et donc inverser cette réalité avec ce projet de relocalisation ».
* Label délivré en 2010 par Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État chargé du Commerce et de l’Artisanat.
* Fiche d’inventaire du patrimoine culturel immatériel 2019 (la fabrication de peignes en corne en pays d’Olmes).
Excellente initiative. La France doit redevenir un pays dont l artisanat est notre richesse culturelle. Bravo à ces jeunes entrepreneurs et bonne chance.