Peinture : Benjamin Carbonne, l’anatomie de la vie
Le peintre Benjamin Carbonne est autodidacte. Ses tableaux en noir et blanc ont une…
Le peintre Benjamin Carbonne est autodidacte. Ses tableaux en noir et blanc ont une forte teneur expressive. Depuis six ans, son travail s’est axé sur la représentation du corps masculin, dont il n’a de cesse de détailler l’anatomie. Il partage désormais sa vie entre ses deux ateliers : celui de Marseille, dans le Panier, et celui de Montpellier, quartier Sainte-Anne. Rencontre…
Un parcours étonnant
Benjamin Carbonne a commencé sa carrière professionnelle en tant qu’employé à l’Opéra de Montpellier. Apprenant par hasard qu’il peignait durant son temps libre, René Kœring lui a rendu visite dans son atelier de Sainte-Anne. Captivé par sa peinture, il lui a demandé de réaliser les décors de la pièce Le Secret de Suzanne, puis d’autres spectacles. S’exécutant brillamment, Benjamin Carbonne n’en a pas moins continué à peindre des tableaux dans son atelier. Un jour, par manque de moyens, il a récupéré des toiles noires ignifugées dans le rebut de l’Opéra et s’en est servi comme supports, peignant dessus à l’acrylique blanche. Il a gardé de cette période le goût pour le noir et blanc, auquel il est fidèle depuis onze ans. Ses œuvres sont régulièrement présentées par la galerie bordelaise Bouillon d’Art.
L’anatomie masculine à l’honneur
A ses débuts, Benjamin Carbonne peignait uniquement des visages. « En 2009, lorsqu’une Pietà m’a été commandée pour ma maîtrise de la lumière zénithale, j’ai pris conscience de mes lacunes en matière de représentation du corps et je me suis plongé dans les livres d’anatomie, travaillant aussi d’après les écorchés du musée d’anatomie de Montpellier », se souvient-il. Peintre professionnel volant de ses propres ailes depuis six ans, Benjamin Carbonne captive ses collectionneurs par sa vision de l’homme et sa façon de « peindre une condition sociale par le corps ». D’ailleurs, certains d’entre eux, médecins, l’ont aidé à affiner ses connaissances en lui prêtant des ouvrages d’anatomie. Il peint seulement des corps masculins car, dit-il : « Je n’aurai peut-être pas assez d’une vie pour couvrir ce sujet. Je veux l’explorer, pas le survoler ; je suis dans un processus d’apprentissage constant ». Benjamin Carbonne ajoute : « Travailler sur l’anatomie masculine et désormais sur le squelette m’apprend qui je suis et me permet de prendre soin de moi, de tenir compte de la fragilité qui est la mienne. Je comprends mieux le fonctionnement de mon corps, je suis plus à son écoute. Ces personnages sont le reflet de la personne que je suis, évoluant entre tourment, mouvement et émotion. Ils portent mon énergie ». « Peindre me permet de m’exprimer, de traduire mes pensées », analyse-t-il. Les corps inachevés qu’il donne à voir soulignent la complexité inhérente à l’humanité et à ses questionnements.
Un peintre performeur
Benjamin Carbonne réalise régulièrement des performances picturales en public où il laisse libre cours à son instinct, à son inspiration du moment et à son énergie créatrice. Ce fut notamment le cas fin 2014 lors de la Convention Nationale des Avocats ; et durant sa récente exposition qui s’est tenue au Volodia. Il fait aussi régulièrement des performances en public dans ses deux ateliers.
Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com
(Crédit photo : © DR)
> Atelier de Benjamin Carbonne – 16, rue du Panier – 13002 Marseille.
> Atelier d’art contemporain « Interférences » – 11, rue Eugène-Lisbonne – 34000 Montpellier.
> Galerie Bouillon d’art – 37, rue Bouffard – Bordeaux.
> Page Facebook du peintre : https://fr-fr.facebook.com/pages/Benjamin-Carbonne/245031602220036