Philippe Pétel, nouveau doyen de la faculté de droit de Montpellier
Elu le 23 mai dernier doyen de la faculté de droit et de science politique de Montpellier pour un mandat de cinq ans, le professeur Philippe Pétel (57 ans) succède à Marie-Elisabeth André, qui fait valoir ses droits à la retraite. Il répond aux questions de "l’Hérault Juridique et Economique".
Quel a été jusqu’ici votre parcours professionnel ?
“Entré comme étudiant à la faculté de droit de Montpellier il y a quarante ans, en 1977, j’ai à la sortie exercé la profession d’avocat à Montpellier. Ma carrière universitaire a débuté à la faculté de droit en 1984 avec un poste d’assistant, puis j’ai été nommé successivement maître de conférences et professeur, après avoir obtenu l’agrégation de droit privé en 1989. A l’exception de la période 1995 -1998, durant laquelle j’étais en poste à la faculté de droit de La Réunion, toute ma carrière s’est déroulée à la faculté de droit de Montpellier. Outre plusieurs mandats au conseil de faculté et un mandat au conseil scientifique de l’université, j’ai présidé de 2004 à 2017 la section de droit privé et sciences criminelles de l’université de Montpellier, et pendant plus de vingt ans, j’ai dirigé l’Institut d’études judiciaires (IEJ).”
En quoi consiste le rôle de cet Institut ? Qui vous succédera au poste de directeur ?
“L’IEJ prépare chaque année une vingtaine d’élèves au concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Nous y obtenons de très bons résultats. La seconde mission de l’IEJ est d’organiser l’examen d’entrée à l’Ecole de formation des avocats pour environ 300 candidats par an. La nouveauté est que les épreuves sont nationales à partir de cette année. La direction de l’Institut sera désormais assurée par le professeur Christine Hugon, spécialiste des procédures civiles.”
Quelles seront vos relations avec les magistrats et les autres professionnels du droit ?
“Je suis très attaché aux relations de la faculté avec le palais. D’excellentes relations existent déjà avec la magistrature, dont témoigne par exemple la Journée Cambacérès, prévue cette année le 29 juin, sur le thème du droit pénal. Nous avons en permanence, dans les différentes juridictions, une quarantaine d’étudiants qui y travaillent avec différents statuts. Inversement, des magistrats viennent enseigner ici, certains avec le statut de professeur associé. Les magistrats, comme les avocats, les huissiers et les notaires, sont invités à tous nos colloques. Nous participons largement à la formation continue des avocats, et la faculté de droit est représentée au conseil d’administration de l’Ecole des avocats Centre Sud (Efacs) ainsi qu’à celui du Centre de formation professionnelle du notariat (CFPN).”
Comment envisagez-vous l’avenir de la faculté de droit de Montpellier ?
“Mon premier souci sera de conserver et développer l’outil de formation exceptionnel que des générations de maîtres dévoués ont forgé au service de nos étudiants. Il m’appartiendra de veiller en particulier aux besoins de nos masters, qui contribuent si efficacement à l’entrée de nos étudiants dans la vie professionnelle. Ainsi, l’apprentissage se développe, et c’est une formule bien adaptée au droit. D’une manière générale, notre offre de formation a encore des marges de progression. Indépendamment des projets en cours d’élaboration avec l’université dans le cadre du troisième Programme d’investissements d’avenir (Pia 3), des améliorations sont envisagées pour l’enseignement des langues, de l’expression orale et écrite, ainsi que pour le régime des stages. Il conviendra aussi de mieux exploiter les ressources numériques, par exemple à destination de certains publics pouvant légitimement solliciter le bénéfice d’un enseignement à distance : salariés en reconversion, sportifs de haut niveau, personnes ayant un handicap…”
Prévoyez-vous des nouveautés pour la prochaine rentrée universitaire ?
“Je veux maintenir une audience de rentrée solennelle avec des invitations très larges. Et plutôt que de faire venir un intervenant prestigieux, je voudrais montrer à Montpellier, aux personnalités invitées, ce que nous produisons de mieux, c’est-à-dire nos bons étudiants. Par conséquent, la formule envisagée est celle de la distribution des prix. Je ferai un petit discours, puis on appellera les différents lauréats. Pour les thèses notamment, un bref exposé mettra en valeur le travail de recherche.”
Quelles seront les grandes lignes de votre gouvernance ?
“Pour mettre en œuvre les missions qui incombent au doyen, je me fixe deux règles de conduite. Je veillerai à ne pas alourdir les multiples contraintes administratives qui pèsent sur nous, les allégeant chaque fois que cela sera possible. Et j’aurai à cœur de maintenir l’unité de notre faculté en recherchant un consensus permettant de parler d’une seule voix dans nos rapports avec l’université. Confrontés à une université puissante et hétérogène, nous avons besoin d’unité.”