Expositions

Portrait de Christian Jurand, agent artistique

La rédaction a rencontré Christian Jurand alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour Londres. Agent artistique des peintres Topolino, André Cervera, Marc Duran et Christophe Cosentino, et du sculpteur Buddy Di Rosa, qu'il a regroupés sous le vocable de "Grande école sétoise", il évoque son parcours atypique et ses projets internationaux pour les artistes qu'il défend.

Un parcours atypique

Christian Jurand a longtemps été à la tête d’Airport Communication, société leader dans son domaine, spécialisée dans la communication aéronautique et aéroportuaire, qui comptait plus de 160 collaborateurs et 40 partenaires dans le monde entier. Il l’a ensuite vendue à un fonds d’investissement, avant de se consacrer à l’humanitaire. Lors de l’exposition sur Brassens en 2000, il a acheté sa première œuvre d’art. “C’était une sérigraphie de Robert Combas”, se rappelle-t-il. Puis il a monté une collection au gré de ses coups de cœur. En achetant des tableaux d’Adrien Seguin notamment. Face à l’engouement de ses visiteurs devant les œuvres de sa collection, il a eu un jour un déclic. Et a racheté dans la foulée le magazine L’Art Vues. Rencontrant de plus en plus d’artistes grâce à cette activité, il a choisi d’acheter le fonds d’atelier d’Ingrato, composé de 80 œuvres.

 

La Grande école sétoise et le Cercle des Arts

Un second déclic s’est ensuite produit. Il s’en souvient encore : “Je visite de nombreux ateliers. Mais j’ai eu un véritable coup de foudre pour les peintures de Marc Duran lorsque je me suis trouvé dans son atelier. Selon moi, c’est un futur grand peintre. Même des experts réputés en art achètent ses œuvres ! Je lui ai donc proposé un contrat d’exclusivité et lui ai acheté plusieurs tableaux dans la foulée. Lorsque j’ai voulu élargir ma collection à d’autres artistes, il m’a aussitôt présenté Buddy Di Rosa, André Cervera, Topolino (frère de Robert Combas) et Christophe Cosentino. Nous avons noué des liens, eux et moi. Ces artistes, dont j’apprécie beaucoup le travail, ont accepté de me faire confiance en tant qu’agent non exclusif. Et j’ai monté un groupe de collectionneurs, que j’ai appelé le Cercle des Arts, pour mettre en relation ces artistes talentueux avec des collectionneurs”.

“Sète a toujours été le terreau où se sont épanouis de grands artistes : le peintre Pierre Soulages ; mais aussi Robert Combas et Hervé Di Rosa, cofondateurs avec Buddy Di Rosa de la figuration libre, mouvement important dans l’histoire de la peinture contemporaine ; ou encore Céleste Boursier-Mougenot, qui a réalisé une œuvre pour le Pavillon français lors de la 56e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise en 2015 ; ou encore Jean Denant, dont l’Elysée a récemment acheté une œuvre… J’appelle ça le “mystère sétois”. Concernant spécifiquement Buddy Di Rosa, André Cervera, Topolino (frère de Robert Combas), Marc Duran et Christophe Cosentino, ils sont excellents tout seuls, mais j’ai fait le pari de les regrouper au sein d’un mouvement que nous avons appelé la Grande école sétoise, afin de créer une dynamique, une synergie qui les propulse plus loin. Ils incarnent la quintessence de l’esprit sétois”, explique Christian Jurand.

En 2017 et 2018, l’objectif de Christian Jurand est de faire exposer la Grande école sétoise à l’international, à commencer par l’Amérique et Londres. Pour cela, il va s’associer avec l’ex-animateur Stéphane Collaro à Saint-Barth et Saint-Martin, et avec un groupe franco-canadien basé à Miami, Montréal… Et fin 2018, il fera avec ses artistes un bilan de son action. “Quoi qu’il arrive, on gardera le groupe tel qu’il est constitué ; personne ne restera sur le carreau”, prévient-il. Il compte exposer le groupe à Londres, Saint-Martin, Saint-Barth, Miami, Montréal, Stockholm, Bruxelles, et sans doute Milan.

En guise de profession de foi, il indique :  “J’ai un rôle d’agent artistique et commercial. J’aime avant tout le travail de ces artistes. Sans quoi je ne les représenterais pas. Je me suis imprégné de leurs œuvres, j’ai discuté durant de longues heures avec chacun d’eux pour connaître au plus près leur art. Je me tiens évidemment informé des tendances de l’art en fonction des pays. Selon moi, les artistes méritent d’être respectés dans leur travail et déchargés des activités commerciales pour mieux se consacrer à leur art. Un peintre ou un sculpteur ne peut être à la fois vendeur et artiste. Mais il ne doit pas non plus rester dans sa bulle”. “De leur côté, les collectionneurs doivent être respectés et choyés ; ils doivent être informés régulièrement de l’évolution des artistes auxquels ils s’intéressent. Mais, contrairement à un galeriste, je n’établis surtout pas de barrières entre les artistes et les collectionneurs. Au contraire, je les fais se rencontrer lors de moments conviviaux. La convivialité est le maître mot de mon activité”, explique Christian Jurand, qui ajoute : “Il y a une forte teneur en chaleur humaine dans mon travail”. “Joie, partage, convivialité et amitié sont les valeurs que je place au plus haut dans mon échelle de valeurs”, conclut-il.

Et, par l’intermédiaire du Cercle des Arts, Christian Jurand donnera sa chance à un nouvel artiste sétois par an, qui aura été préalablement sélectionné par un comité. Par ailleurs, il défend le travail de plusieurs autres peintres, comme Philippe Loubat et Disabo.

Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com

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