Première édition d’Art Montpellier en décembre 2017 ! Interview de Didier Vesse
Créateur et directeur artistique des foires d’art contemporain ArtéNîm et ArtéNîm Grenoble dans les années 1990, après avoir redressé la foire Lille Art Fair devenue Art Up! à Lille à partir de 2000 et avoir créé Art Up! à Rouen en 2016, habitué aux records de fréquentation – l’édition 2017 d’Art Up! à Lille a accueilli 32 000 visiteurs – Didier Vesse s’est vu proposer un nouveau défi par Cédric Fiolet, directeur de la structure Montpellier Events, qui gère le Corum, le Zénith, le Parc Expo et l’Arena de Montpellier : créer une foire d’art contemporain à Montpellier du 7 au 10 décembre 2017 à l’Arena. Rencontré en pleine commercialisation de cette foire montpelliéraine, Didier Vesse évoque la genèse d’Art Montpellier, ses spécificités, ses objectifs, et sa vision personnelle de l’art contemporain…
Quelle est la genèse de cette foire ?
« Bien avant de créer Arténîm, dans les années 1990, lorsque j’étais galeriste dans la région, j’avais contacté la direction du Parc Expo de Montpellier pour monter une foire d’art contemporain à Montpellier. Mais l’équipe alors en place n’avait pas été attentive à cette idée novatrice. Je m’étais alors tourné vers Nîmes, et nous avions mis en place ArtéNîm. Mais mon idée première était de créer une foire d’art contemporain à Montpellier. Ça n’a pas pu se faire à l’époque. Même après avoir repris la direction de Lille Art Fair, devenue Art Up! à Lille, je n’ai jamais abandonné mon idée. Je suis heureux d’avoir été contacté par Cédric Fiolet, directeur de Montpellier Events et qui m’avait déjà fait confiance pour l’aventure de Lille lorsqu’il s’occupait du Grand Palais. Lui non plus n’avait pas oublié à quel point je tenais à organiser une foire d’art à Montpellier… »
Quel sera l’esprit d’Art Montpellier ?
« Loin de nous l’idée d’en faire une foire d’art contemporain de plus. Notre volonté est de donner un profil méditerranéen à cette foire. Montpellier occupe une position très particulière dans l’arc méditerranéen ; elle est jumelée avec de nombreux pays de la Méditerranée. On pourrait envisager de travailler avec les galeries de ces villes jumelées. On pourrait aussi créer des liens avec les organisateurs d’Art Beyrouth, au Liban, par exemple. Un galeriste espagnol et un autre installé dans les îles grecques, notamment, nous font déjà confiance. Ils pourraient être nos ambassadeurs. A terme, nous souhaitons présenter 70 % d’artistes méditerranéens. Si des galeries du Nord veulent exposer à Art Montpellier, il faudra qu’elles présentent au moins le même « quota ». Parmi les galeristes il y aura des découvreurs de talents, mais aussi des marchands proposant des œuvres d’artistes méditerranéens de l’après-guerre. Art Montpellier est une foire ouverte à tous : grand public, collectionneurs et professionnels. Autre axe fort sur lequel j’insiste : il s’agira de la foire méditerranéenne des arts contemporains, et non de l’art contemporain. Nous souhaitons que soient représentées, sans sectarisme, les différentes formes et tendances d’art et les diverses techniques actuelles, ainsi que diverses générations. L’art contemporain ne se réduit pas à l’art conceptuel. Je veux déconstruire l’image rigide de l’art contemporain. Art Montpellier sera une foire artistique, culturelle et commerciale, vivante et festive. Après avoir découvert les propositions artistiques des galeristes et des éditeurs d’art, on pourra s’y restaurer dans de bonnes conditions, y passer des soirées conviviales avec des amis. Ce sera « the place to be ». »
Comment cette foire sera-t-elle articulée ?
« Art Montpellier s’appuie sur quatre piliers : les galeries et éditeurs d’art, les structures artistiques, les collectionneurs, et les entreprises. Ces dernières pourront recevoir leurs clients et amis durant la foire, lors de cocktails organisés sur des espaces privatisés, à l’occasion de moments privilégiés. Pour cette première édition, il n’y aura ni invité d’honneur
ni thématique, mais un focus, au cœur de la foire, sur deux mouvements d’importance historique nés dans cette région : Supports-Surfaces et la figuration libre. A cette occasion, la galeriste Clémence Boisanté proposera des œuvres d’artistes du mouvement Supports-Surfaces. Elle présentera à la fois des œuvres historiques, et d’autres plus récentes. Et l’AD Galerie présentera les 4 artistes fondateurs de la figuration libre : Robert Combas, Hervé Di Rosa, Rémi Blanchard et François Boisrond. Après avoir découvert ces deux expositions prestigieuses, le public pourra rencontrer des structures artistiques régionales ; il cheminera ensuite parmi les stands des galeries. Les galeries auront été préalablement sélectionnées. Un comité consultatif, composé de personnalités aux profils originaux, sera mis en place
pour construire et dynamiser l’événement. Des conversations et débats, ainsi que des événements nocturnes, rythmeront la foire. »
Vous avez commencé à communiquer il y a quelques semaines dans la presse au sujet d’Art Montpellier. Quelles ont été les réactions ?
« La naissance de cette foire semble très bien perçue ! J’ai reçu beaucoup de messages d’encouragement et de félicitations. Déjà bien ému de revenir sur un territoire que j’affectionne, je suis très touché par cet accueil. Par exemple, Florian Mantione a immédiatement adhéré à l’idée. Il a déjà retrouvé et rassemblé certains membres – chefs d’entreprise et artistes – de l’association Art Entreprise pour élaborer un projet original qui sera mis en place à un moment fort d’Art Montpellier. Et au vu de l’enthousiasme suscité, je souhaite créer un groupe d’ambassadeurs amis d’Art Montpellier. »
Choisir l’Arena, n’est-ce pas trop ambitieux pour une première édition ?
« Pas du tout. Ce lieu va immédiatement donner une grande dimension à notre projet et permettre une mise en scène d’exception. Le plan est conçu pour créer du mouvement, pour que la circulation soit fluide et aisée. Les allées seront spacieuses et joyeuses. Nous souhaitons que le public soit à l’aise pour découvrir les œuvres. Ce sera le lieu idéal pour susciter des vocations de collectionneur et faire des cadeaux originaux. »
Propos recueillis par Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com
Art Montpellier en chiffres. Au total, 15 000 visiteurs devraient venir découvrir les œuvres de 300 à 400 artistes de styles et techniques variés. Le vernissage d’Art Montpellier aura lieu le 6 décembre 2017, la foire débutera le 7, et 70 galeries et éditeurs d’art sont attendus lors de cette première édition de la Foire méditerranéenne des arts contemporains. « Gageons que cette récurrence du chiffre 7 nous portera bonheur », dit Didier Vesse, dans un sourire. Il vise l’accueil de 100 galeries et éditeurs d’art en 2020. Pour cette première édition, une surface d’environ 2 500 m2 sera dévolue aux exposants. Deux espaces entreprises de 300 m2 chacun accueilleront des cocktails d’entreprises, et un espace restauration ainsi que deux bars centraux permettront aux visiteurs de se restaurer confortablement sur 450 m2.
Informations pratiques
Art Montpellier se tiendra du 7 au 10 décembre 2017 à l’Arena de Montpellier.
> Vernissage le 6 décembre dès 18h30. A vos agendas !