QUAND LE CONSEIL (aqua)TIQUE... Conseil communautaire du 13 décembre 2005
Parmi les 41 sujets mises à l'ordre du jour, le « gros morceau »…
Parmi les 41 sujets mises à l’ordre du jour, le « gros morceau » du conseil communautaire du 13 décembre était constitué par la question du centre aquatique d’Agde. C’est la volonté du Président de voir évoluer ce dossier qui avait d’ailleurs motivé la tenue du conseil en Agde ; pour une fois, on n’a pas été déçu du voyage…
Au début tout baigne :
L’invité de dernière heure, le conseiller général Pierre Guiraud, vient, dans un « climat de courtoisie » remarquable, présenter les enjeux et les objectifs de la politique contractuelle départementale. Au passage, il excuse l’absence des deux autres conseillers généraux locaux : celui de Florensac qui participe à un congrès et celui d’Agde retenu à Marseille (par la grève des traminots ?).
Rien de bien nouveau dans sa présentation : Bien que la communauté Hérault Méditerranée n’entre pas dans le schéma départemental préétabli de quatre grands territoires (Montpellier, Béziers, cités maritimes et cœur d’Hérault), la politique contractuelle va son petit bonhomme de chemin. Le maire de Montagnac l’en remercie et demande au Département de « donner du temps au temps » pour que notre communauté puisse bâtir « un véritable projet ».
Pierre Guiraud donne quand même une information de taille pour la politique qui sera désormais suivie par le Département : « Il va se ressourcer sur ses priorités et focaliser les aides aux communautés sur les compétences obligatoires ». Cette précision n’a pas l’heur d’attirer l’attention de notre Maire Président. Or, elle est capitale pour le projet qu’il va défendre : les équipements sportifs, dont le centre aquatique, ressortent en effet des compétences facultatives et non obligatoires de l’agglomération.
Accompagné de quelques applaudissements, le conseiller général quitte la séance ; il est temps de passer à l’ordre du jour.
Où il est question de la Lyonnaise des Eaux usées :
Le rapporteur rappelle que l’agglo, dans le cadre de ses compétences supplémentaires, a pris en charge le contrôle des assainissements non collectifs ( SPANC) et que, par délibération du 24 mai dernier le conseil a décidé de confier cette mission à un délégataire (« pour ne pas prendre les coups en direct » avait précisé le Président à l’époque). Le conseil décide à l’unanimité de se prononcer favorablement sur le choix du délégataire retenu par le Président (tout ceci était pré imprimé sur les documents remis en début de séance) : la Lyonnaise des Eaux.
Comme seul commentaire, il est précisé que le prestataire de service, outre le contrôle des dispositifs d’assainissement, va apporter un diagnostic sur le phénomène de cabanisation.
Pas un mot sur la taxe qui va être mise en place et qui doit toucher tous les particuliers non rattachés au réseau public d’assainissement (même si leurs installations individuelles sont conformes, exécutées en toute légalité et même s’ils ont payé à la collectivité des taxes d’équipement…pour des équipements non satisfaits).
Pas un mot non plus, et pour cause, sur la décision d’embauche prise au dernier conseil de la ville d’Agde, d’un cadre contractuel dont la mission recoupe étrangement celle de la Lyonnaise.
Ensuite ça baigne un peu moins, euh…ça beigne presque :
Monsieur le Maire Président attaque alors le plat de résistance : le futur centre aquatique de la zone des Champs Blancs à Agde.
La question qui demandait « à être creusée » (sic) avait été retirée du débat lors du dernier conseil. Après « maintes discutions » et dans le cadre d’un « fonctionnement très démocratique (mais à l’évidence hors de l’enceinte du conseil) malgré ce que peuvent en penser certains », le Président est en mesure d’annoncer que l’unité s’est faite autour du projet.
Mais pour ceux qui se voyaient déjà barboter dans la piscine, c’est vite la douche froide : en effet le consensus s’est fait autour de la reconnaissance de l’intérêt communautaire du projet, reconnaissance qui devrait permettre d’attaquer « l’APD (avant projet détaillé) pour qu’on puisse définir exactement le coût » et avant qu’on puisse adopter définitivement le projet si « la majorité des deux tiers » requise est atteinte.
En attendant la « communauté avance unie, c’est la communauté de Miss France et du téléthon ». On est encore à se demander ce que cela vient faire là.
Visiblement les mensurations de Miss France inspirent plus notre premier magistrat que les dimensions de sa piscine (on en aura la démonstration tout au long de la séance, où il a ramené régulièrement le nom de Miss France sur le tapis). Plaisant un instant, mais lourd, lourd à la fin…
N’empêche, pour la première fois dans l’histoire du conseil communautaire, les élus se sont exprimés. Et le moins qu’on puisse dire c’est que tout le monde ne va pas dans le même sens, il y en a même qui nageraient à contre courant. Jugez-en vous-même.
? Monsieur Vogel Singer, maire de Pézenas : « Nous reconnaissons la compétence communautaire pour les piscines de la communauté. La réflexion n’est pas assez aboutie sur Pézenas, elle fera l’objet d’un débat ultérieur …Dans un premier temps nous ne revendiquons pas cette compétence pour Pézenas » (et dans un second temps la discussion risque d’être chaude)
? Monsieur Fages, maire de Montagnac : « Merci d’avoir permis un débat (NDLR : c’était la moindre des choses). C’est une situation qui va nous permettre d’avancer… de passer au stade de l’amorce d’une politique qui touche tout le territoire.»
? Monsieur le maire de Florensac : « Des efforts ont été faits pour essayer de trouver une solution la plus consensuelle possible mais… »
Réponse de D’Ettore : « C’est en bonne voie »
? Monsieur le maire de Lézignan La Cèbe : « Le maire d’Agde a fait des efforts pour arriver à un consensus…mais comment faire profiter nos communes (des installations) »
Réponse de D’Ettore : « Nous nous y sommes engagés »
(NDRL : Comme auparavant le Président avait précisé que le centre nautique devait « répondre aux besoins des scolaires des communes, des résidents, du public nageur, des activités para aquatiques type aquagym, bébés nageurs, aquadouce, aquaphobie, des familles à la recherche de loisirs, d’une surveillance des plans d’eau et d’établissements adaptés à chacun des membres du ménage, des baigneurs à la recherche d’un lieu convivial et des vacanciers », je pense qu’avec un peu de chance on pourrait offrir aux Lézignanais un créneau horaire le 1er avril de chaque année bissextile entre 13 et 14 heures)
? Monsieur Ralluy, maire de Bessan « Intérêt communautaire : OK. Mais il est trop tôt pour réaliser des travaux d’une telle ampleur. »
? Et voilà qu’intervient Monsieur Couquet , adjoint aux finances de la ville d’Agde : « A Agde, nous sommes pour l’intérêt communautaire, on a bien réfléchi. Nous sommes prêts à amener un fonds de concours municipal conséquent. Cela introduit un peu de démocratie directe, une décision des conseils municipaux eux-mêmes »
? Monsieur Amiel, maire de Saint-Thibery (« le maire de Miss France » précise G. d’Ettore) : « Sans les fonds de la ville d’Agde, l’affaire était sérieusement condamnée ; avec la ville d’Agde qui met la main à la poche, si ça reste dans ce qui est annoncé aujourd’hui, ça devrait aller.»
? Monsieur Meersman, Conseiller à Florensac : « Les centres aquatiques sont des gouffres financiers…Ce projet est inopportun et prématuré. C’est un passage en force…Je voterai contre. »
Réponse de D’Ettore : « C’est votre choix le plus, le plus … en votre âme et conscience »
La répartie de monsieur Mersman est inaudible depuis la salle mais d’Ettore : « Vous n’avez pas d’âme, monsieur Mersman ? Je vous en trouverai une. » (Drôle de marchandise pour un drôle de marchand).
On passe au vote 2 abstentions, 3 votes contre la reconnaissance d’intérêt communautaire du projet. L’intérêt communautaire du projet est donc décidé à la majorité
Il va s’en dire que le Président considère dans la foulée que la réponse à la question suivante complémentaire à cette décision et qui concernait l’approbation du contrat de maîtrise et les demandes de subventions (en particulier auprès du Département) coulait de source. Aussi, pour couper court à toute nouvelle critique, se garde-t-il bien d’annoncer les chiffres prévisionnels des travaux (8 millions d’€ HT) et la base de rémunération du cabinet Demolombe, maître d’œuvre (16,96 % du montant).
Pour conclure sur cette affaire plusieurs commentaires s’imposent :
1- C’était bien joué de la part du Maire D’Agde d’essayer de faire prendre en compte par l’ensemble de la communauté un investissement qui, à l’évidence, ne profiterait qu’à la ville d’Agde.
2- En revanche, ayant trop l’habitude d’imposer sur sa commune le fait du prince, il a considéré comme négligeables les remarques de ses collègues. Pourtant, dès le mois d’avril, certains n’avaient manifesté qu’un intérêt très relatif pour ce projet. Notre maire, n’entendant que ce qu’il a envie d’entendre, a considéré qu’il enlèverait la décision.
3- Le mois dernier, première reculade. Mais là encore, il pense que des manœuvres de couloir lui suffiront pour l’emporter; il se donne un mois pour conclure.
4- Aujourd’hui c’est une défaite en rase campagne : la ville d’Agde va financer toute seule une partie de l’investissement (voir déclaration de Couquet) et cofinancer l’autre partie avec l’ensemble de la Communauté.
5- Malgré ce, la décision d’engager les travaux n’est pas encore prise par la communauté et le problème du financement du fonctionnement n’a jamais été abordé.
6- En ce qui concerne l’investissement, aucun chiffre n’a été annoncé, mais nous croyons savoir que la commune d’Agde participerait seule à hauteur de 50 % + sa participation communautaire (soit au total environ 75 % de la dépense). En a-t-elle les moyens ?
7- Cette décision de participation financière, présentée par H. Couquet comme un modèle de démocratie directe, n’a fait l’objet d’aucun débat en conseil municipal agathois. Encore une fois, il s’agit du fait du prince.
8- Un espace aquatique apparaît comme nécessaire sur la commune, mais le projet présenté est à la fois monumental par sa conception architecturale et sous dimensionné pour les seuls besoins de la ville.
Plus tard il n’y a plus de vague, mais ça patauge un peu
Les absents ont parfois tort :
Monsieur Saint-Blancat démissionne de son poste d’administrateur de la SEBLI. Gilles D’Ettore propose de le remplacer par Jean Martinez absent. C’est chose faite.
La langue de bois n’est plus de mise :
Guy Amiel doit présenter les budgets annexes des parcs d’activités économiques « Tant que ces budgets de zones sont non clôturés, cela ne représentent pas grand-chose, on ne peut en tirer un grand enseignement ». Ce qui est parfaitement exact, donc on saute la question à pieds joints… et monsieur d’Ettore en profite pour déclarer qu’il a « honoré » Miss France. En fait il lui a remis la médaille de la Communauté. On en est heureux pour lui.
Naissance de l’Axe :
Une des modifications du budget principal (l’inscription en dépenses du déficit de l’aéroport Béziers-Agde-Vias pour 79 600 €) et l’augmentation de 25 048 € de la participation financière de la communauté au fonctionnement de la ligne Béziers-Paris vont amener le maire de Vias à refuser de prendre part au vote. Les élus de Bessan et Florensac lui emboîtent le pas. Résultat 4 abstentions, 5 voix contre.Gilles d’Ettore se déclare « ravi » (on le serait à moins) « de la naissance de l’axe Vias-Bessan-Florensac ».
En fait d’axe, si l’on regarde la carte de l’agglo, cela ressemble fort à un cordon sanitaire qui va isoler Agde du reste de la communauté regroupé autour de Pézenas…mais notre fin stratège est « ravi ».
Qui ne dit mot consent :
La communauté doit nommer un représentant à la commission locale d’amélioration de l’habitat. « C’est toi forcément, Louis (qui t’y colle) : tu te dépatouilles bien de tout ça, il faut que tu continues.»… Monsieur Grandjacquet n’a su que répondre à monsieur le Président.
Où Hérault Tribune vient au secours d’Hérault Méditerranée :
Le sujet de l’amélioration de l’habitat est toujours sur le tapis, les représentants de Pézenas font savoir qu’ils ne prendront pas part au vote qui lie l’Agglo, le Conseil Général et Hérault Habitat dans une convention tri partite… Il s’agit d’un « vieux » conflit déjà évoqué lors du conseil précédent.
Par ailleurs, il a été négocié avec la Caisse des Dépôts et Consignations et la Caisse d’Epargne une convention qui permet de pré financer les subventions à percevoir par les propriétaires particuliers lors de travaux d’amélioration de leur habitat (avance à 0 % sur 12 mois maxi). Monsieur le Président déplore que « la presse a(it) quitté la salle depuis un moment » et ne puisse propager la bonne nouvelle… « Il ne faudra pas oublier d’en parler dans le journal communautaire».
C’est chose faite ici. En attendant, à qui on dit merci ?
Des nouvelles du front pas très rassurantes :
L’Etat a décidé de se retirer du financement des maisons de l’emploi sur la département (à cause du conflit Département-ville de Béziers)
Des incertitudes certaines planent sur le financement du PLIE (plan local d’insertion pour l’emploi) pour 2006. Pour l’instant, seules les opérations déjà engagées en 2005 sont poursuivies.
Et Miss France dans tout ça ? :
On a pu apprendre qu’elle a travaillé à l’office du tourisme de Pézenas, qu’elle a fait de l’athlétisme à Agde, qu’elle habite Saint-Thibéry, qu’elle est allée au collège de Florensac. Bref, à en écouter certains, elle semble la meilleure, et peut-être la seule, réalisation de l’agglo Hérault-Méditerranée.
Chapeau (noir et blanc) monsieur le Président !!!
Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18