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Réforme territoriale Intervention de Frédéric LOPEZ, Président du groupe Radical de Gauche

Conseil Régional du 14 juin 2014 Réforme territoriale Intervention de Frédéric LOPEZ, Président du…

Conseil Régional du 14 juin 2014

Réforme territoriale


Intervention de Frédéric LOPEZ,

Président du groupe Radical de Gauche


Mesdames et Messieurs les représentants des Forces vives de notre Région,

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

La Région Languedoc Roussillon nest pas à acheter, car elle nest pas à vendre et encore moins à brader

Si nous défendons notre Région Languedoc Roussillon, c’est d’abord parce qu’elle dispose d’atouts spécifiques et d’excellence. Elle n’est pas une région artificielle. Elle a construit des réussites, elle a engagé des actions qui seraient menacées avec son effacement.

C’est aussi parce qu’une fusion avec Midi-Pyrénées ne repose sur aucune étude ni concertation.

La Région Languedoc Roussillon est une vraie Région qui a son histoire, ses réussites, son équilibre, ses perspectives. Elle réunit les conditions pour assurer son développement.

J’avais prévu de vous faire l’inventaire de nos atouts mais l’ensemble des intervenants des forces vives de la Région l’ont fait largement avec beaucoup de talent.

Qu’il faille améliorer la répartition des compétences entre les différentes Collectivités locales, certes. Le Parti Radical de Gauche souhaite le prolongement et lapprofondissement de la décentralisation. Mais améliorer, ce nest pas casser les élans et les réussites engagées.

Il faudrait aussi rationaliser la répartition des compétences entre les Collectivités locales et l’Etat par un renforcement de la décentralisation.

1.     Sur quelle rationalité serait fondée une fusion avec Midi-Pyrénées ?

Sur quelle base, nous propose-t-on un mariage forcé avec une autre région aux configurations si différentes de la nôtre ? Nous respectons bien sûr la région Midi-Pyrénées qui a ses spécificités et ses réussites, mais ses faiblesse aussi.

A Paris, ont-ils fait une étude pour déterminer les complémentarités possibles entre les deux régions ? Non.

A Paris, ont-ils au moins fait un état des lieux des deux régions, de leurs atouts et de leurs faiblesses respectives ? Non.

A Paris, ont-ils observé la géographie pour étudier les flux économiques existant des deux régions ? Non.

A Paris, ont-ils regardé, par secteurs, les complémentarités et coopérations  déjà tissées par les Collectivités locales et les entreprises ?

Dans son concret et dans ses projets, le Languedoc Roussillon est-il tourné vers Midi-Pyrénées ? Dans son concret et dans ses projets, Midi-Pyrénées est-elle tournée vers le Languedoc-Roussillon ? Aucune trace d’étude préalable.

Des simulations ont-elles été faites, des scénarios ont-ils été construits pour voir ce que donnerait la dissolution de notre Région dans une autre ? Non, rien.

On nous demande de les croire sur parole sans qu’ils apportent la moindre preuve. En réalité, il n’y a aucun lien entre la taille d’un territoire et sa compétitivité économique. Penser que les Chinois nous achèteront plus de vin et investiront plus parce que nous nous appellerions Pyrénées-Languedoc plutôt que Languedoc-Roussillon, c’est nous humilier et humilier notamment nos viticulteurs.

On nous dit qu’il faut s’en tenir au nombre de 14 régions : quand on sait comment ce chiffre est passé en quelques minutes de 12 à 14 !…

Certes, ne faire aucune étude préalable, c’est autant d’économies à court terme. Mais a-t-on jamais vu deux entreprises décider de fusionner sans aucune étude, sans aucune visibilité ?

On a entendu parler d’économies. Lesquelles, concrètement ? Rien n’est dit, et pour cause !

Pense-t-on faire beaucoup d’économies en ayant – exemple au hasard – une seule région pour les lycées de Nîmes à Foix, de Mende à Auch, de Perpignan à Cahors ? Ils visent vraisemblablement la suppression de quelques postes à l’Administration centrale, mais combien coûteront les conséquences de l’éloignement ?

Contrairement à ce qui est parfois prétendu, les élus nont pas été préalablement consultés.

Les acteurs économiques régionaux ont-ils été approchés ? Non.

Disons notre déception sur la forme et sur le fond. On ne peut pas prôner – à juste titre – la concertation et la démocratie sociale… et s’en affranchir totalement sur une réforme territoriale qui bouleverse non seulement notre démocratie, mais engage notre région pour des dizaines dannées. Notre région, c’est à dire notre attractivité, nos emplois, notre qualité de vie.

2.     La véritable question, ce sont les moyens donnés aux régions

Nous aurions préféré débattre d’abord des nouveaux pouvoirs des régions – donc de la nôtre – en terme d’autonomie fiscale, de moyens au service du développent économique et du bien être… C’est à dire parler du fond.

Ce qui nous différencie des « grandes régions européennes » ce n’est pas la taille, ce sont les moyens octroyés par l’Etat central.

De plus, éloigner les usagers des services publics ne rapprochera pas les citoyens de leurs élus et de la démocratie locale et participative.

3.     Comment accepter, dans ces conditions, la fusion avec toute autre région ?

Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.

La fusion qui nous est proposée n’est pas une page blanche où tout serait à réinventer.

Quant à nous, nous sommes surpris que des esprits éclairés valident une fusion avec Midi-Pyrénées quils navaient jamais évoqué jusque là – ni lors de leurs campagnes électorales, ni au Parlement – sans le moindre élément rationnel. Soudainement, sans éléments tangibles.

On a lu dans la presse que la fusion serait l’alliance de l’aéronautique et du vin. Belle formule mais avec quelle réalité ?

Quelle que soit notre estime pour notre voisine de l’Ouest, quels que soient les amitiés et les partenariats que nous avons tissés avec les Midi-Pyrénéens, les Radicaux de Gauche ne sont pas partisans dabandonner les réussites daujourdhui pour de vagues promesses aux lendemains incertains.

Pour toutes ces raisons, les Radicaux de Gauche se prononcent contre cette fusion.

Merci.

Frédéric LOPEZ

Questeur du Conseil régional Languedoc Roussillon

Président du groupe Radical de Gauche

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