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Rencontre avec Philippe BONHOURE Champion de France 1983 ET 1984 avec l’AS BEZIERS

  Henri Heoffroy nous propose cette rencontre avec  PHILIPPE BONHOURE,  Champion de France 1983…

 

Henri Heoffroy nous propose cette rencontre avec  PHILIPPE BONHOURE, 

Champion de France 1983 ET 1984 avec l’AS BEZIERS et arbitre de haut niveau (Top14 et Pro D2)

Après Milou Bolzan, Raoul Barrière et Roger Gensane, nous faisons un grand saut dans le passé avec une nouvelle génération de joueurs.

Mais, cela ne veut pas dire que nous allons occulter la fabuleuse période des années 70.

Pour l’heure, nous avons pu rencontrer un homme dont le rugby remplit pleinement sa vie.

Nous trouvons Philippe sur un de ses lieux de travail, le magnifique Tennis International du Cap, (ex Tennis Barthès)

Philippe, vous êtes originaire de Lavelanet, un fief de l’ovale et dans l’Ariège, le rugby est le sport fondamental.

C’est exact. En plus d’être fondamental, c’est un sport ancestral car nous venons naturellement au rugby par les « papas »

Mon père a joué à Mazamet en troisième ligne.

Mais dites-moi, il était à l’école de Lucien Mias !

Revenons à Lavelanet. Des joueurs de haut niveau sont sortis de cette cité et je pense à Patrick Estève, dit le TGV mais aussi à Fabien Barthès dont le papa jouait ouverture à Narbonne.

Vous avez aussi Palacio, les frères Merlos qui ont joué à Narbonne et Toulouse.

C’est votre sélection en équipe de France scolaire qui a attiré l’attention des recruteurs biterrois ?

En effet, aujourd’hui, on les appelle « les internationaux de moins de 18 ans. »

Ma venue à Béziers s’est faite par des relations commerciales. C’est par un  cousin de Michel Palmié. Je n’ai pas longtemps hésité bien que mon grand copain jouait à Narbonne. C’est le TGV que vous avez évoqué précédemment. !

Car à 20 ans, vous prenez la succession d’un des plus grands joueurs, Jack Cantoni ! Et vous êtes rapidement adopté par le public de Sauclières qui vous surnomme même le funambule !

Oui, mais en raison d’une réglementation concernant les internationaux, j’étais sous licence rouge et je jouais donc en Reichel.

Et puis, je fis mon premier match contre l’Aviron Bayonnais. A la mi-temps 22-O pour Bayonne ! (la tramontane !) et puis on marqua 44 points. 44-22, je m’en souviens, vous pensez bien !

Et vous allez connaître le bonheur avec deux titres en 83 et 84, avec un entraîneur,  fils spirituel de Raoul, Claude Saurel.

Oui, mais j’aurais pu jouer la finale 1981 contre Bagnères ! Quel malheur pour moi, je me suis blessé au ménisque lors du ¼ de finale contre l’USAP.

Des souvenirs bien sur ? Les plus marquants ?

Le plus marquant c’est les tirs au but lors de la finale contre Agen. Ce fut un match d’anthologie à montrer aux écoles de rugby. Du combat devant, des attaques derrière !

Et puis, l’ASB perd peu à peu sa suprématie avec le départ des anciens.

Il n’y a pas que les départs. C’est la perte de notre ami Pierrot Lacans. Nous ne nous sommes pas remis de cette dure épreuve. Quel joueur, quel camarade exceptionnel !

Oui, je peux dire que quelque chose s’est cassé avec son départ.

Philippe, je suis ému autant que vous et la Ville de Béziers et le club ont déplacé la stèle de Pierrot au stade de la Méditerranée. Il est toujours avec nous, comme l’est Armand.

Et vous finissez votre carrière au RO Agathois.

Que du bonheur que de jouer dans ce club qui avait de l’ambition. C’est aussi par amitié avec Jean-Luc Fabre. J’ai joué 6 ans et le  club est monté de promotion d’honneur en fédérale 2.

Et puis, vous vous lancez dans le tennis en qualité d’éducateur. D’ailleurs, vous êtes détaché au Tennis international avec un statut de sportif de haut niveau.

Au départ je suis rentré en temps qu’éducateur mais j’ai la chance de pratiquer tous les sports.

Vous avez pratiqué le tennis en même temps que le rugby ?

Non pas du tout ?  C’est venu tout naturellement par le biais du travail

Et depuis quelques années, vous rendez au rugby ce qu’il vous a apporté en vous consacrant à l’arbitrage.

Ce n’est pas une vocation comme beaucoup de mes collègues, mais quand j’ai fini de jouer je me suis posé la question, que faire ?

Soit l’entrainement, soit l’arbitrage. D’ailleurs j’ai le diplôme de BE2 mais j’ai choisi l’arbitrage.

On sent chez vous une rigueur avec une forme étonnante pour un futur quinquagénaire !

Vous devancez même les marqueurs d’essai dans l’en-but !

Comment pouvez-vous concilier votre vie de famille avec toutes ces activités car le week-end, c’est Top 14 ou Pro D2 !

Mon épouse m’accompagne en déplacement et elle est passionnée ! Elle est pour moi un soutien permanent. C’est vraiment une chance et je ne la remercierai jamais assez !

Vous suivez avec attention l’ASBH même en Fédérale. Je le sais…Comment avez-vous réagi à cette descente ?

Ce qui me marque, et c’est partout lors de mes déplacements. Les gens me font part de leur désarroi de cette situation que vit Béziers. Même des clubs avec lesquels nous avons eu des rivalités sportives s’émeuvent de notre situation. Je suis bouleversé de constater encore l’image forte de Béziers, sur le rugby.

Pensez-vous que nous pouvons remonter ?

Bien sur ! D’autres l’ont fait comme Colomiers, Aurillac.

Dans un autre ordre d’idée, on a constaté que le rugby actuel offrait une meilleure image.

Le tournoi des VI nations le démontre ainsi que notre championnat.

C’est vrai que les passages systématiques par le sol dénaturent un peu le spectacle. Mais, les chocs et les contacts sont tels qu’il est difficile de jouer « debout ». Et temps qu’ancien joueur de l’arrière, j’aspire bien sur à plus de continuité et de fluidité dans le jeu.

En début de saison, nous avons eu des consignes dans ce sens. Il faut laisser le premier joueur « gratter le ballon » à condition qu’il soit sur ses appuis. Dans le jargon, c’est le turn-over (changement de mains)

Les règles tendent toujours à améliorer la continuité du jeu. Mais le passage par le sol doit être le plus court possible sachant qu’on ne peut l’éviter.

Evidemment le jeu debout perdurera car c’est un des fondamentaux du rugby et notamment collectivement car il  permet de concentrer beaucoup de défenseurs dans un espace réduit et ainsi de libérer des espaces au large.

Vous allez surement arbitrer le « Jean-Prat ». Quelles équipes vous semblent les mieux armées ?

Je ne connais pas trop mais au vu des résultats :

Carcassonne est l’épouvantail, sur la réputation Béziers  et Chalon me parait très bien ; suivi de près par Limoges et Tyrosse.

Et Marseille ?

C’est le point d’interrogation

Avons-nous des chances ?

Faut absolument sortir 1et de la poule et dans les 4 meilleurs.

Merci Philippe d’avoir répondu avec rigueur et précision, des qualités que nous avons appréciées sur les terrains et notamment dans le temple de Sauclières.

Propos recueillis par Henri GEOFFROY

Epilogue :

Bien sur, les arbitres doivent appliquer les règles mais le cas de Philippe, sportif accompli, est frappé par la limite d’âge ! Ce n’est pas l’âge qui doit déterminer la capacité. Faudrait revoir le règlement !

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