Risques du transport d'uranium pour l'étang de Thau : Soutien à Terry inculpée pour avoir alerté
Le 12 septembre 2013, une quarantaine de militants anti-nucléaires bloquent un camion chargé de matières combustibles nucléaires UF4 à la sortie de l’usine de Malvési, près de Narbonne, importante raffinerie d’uranium de la Comhurex. Chaque jour, trois à cinq camions similaires empruntent l’autoroute A9 pour se rendre à l’usine Comhurex de Pierrelatte (Drôme). But de l’arrêt du camion : mesurer sa radio activité et “informer la population sur la dangerosité et la fréquence de ces transports”. Une militante toulousaine de 40 ans, Terry, est interpellée.
Ce 7 janvier 2014, Terry est convoquée au TGI (Tribunal de Grande Instance) de Narbonne. Vingt-trois participants à cette opération y demanderont leur comparution volontaire au même titre que leur camarade.
Une manifestation de soutien s’est déroulée devant le TGI à 8 h. Elle visait à soutenir cette militante inculpée, comme les 23 autres inculpés volontaires, et à dénoncer les dangers négligés des transports de matières radio- actives en France.
Le comité de Sète du Parti de Gauche (PG), membre du Front de Gauche, soutient la réalisation de mesures de radio activité autour des véhicules de transport, afin d’inciter les pouvoirs publics à une meilleure protection des populations et à une politique progressive de sortie du nucléaire, avec encouragement des énergies alternatives, créatrices d’emploi.
PJ en annexe :
- 1. Interpellation des maires, candidats aux municipales et élus locaux
- 2. La démocratie locale doit favoriser la prévention des risques radio actifs
- 3. Alerter pour compléter l’analyse des risques
- 4. Planifier pour prévenir les risques
- 5. Après 40 ans de recherche et d’action au profit du nucléaire, obtenons l’équivalent pour la transition énergétique
Annexe du CP du Parti de Gauche du 7 janvier 2014
Risques du transport d'uranium pour l'étang de Thau : Terry inculpée pour avoir alerté
1. Interpellation des maires, candidats aux municipales et élus locaux
Nous demandons aux maires, aux candidats aux municipales, à tous les élus locaux (agglo, conseil général, région…) de se prononcer sur cette question. Dans l’intérêt général, elle ne peut être passée sous silence. Ne doit-elle pas figurer dans le document planificateur du bassin de Thau qu’est le SCOT ?
2. La démocratie locale doit favoriser la prévention
Pour le PG, comme pour les partis de gauche ayant fait leur les enjeux d’une réflexion écologique, l’analyse, le 12 septembre, de la radio activité du camion chargé de substances radio actives relève d’une « mission d’observation citoyenne ». Ce type d’action s’explique par les besoins d’informations non satisfaits de nos concitoyens. Le minimum de transparence nécessaire à une gestion concertée des risques est rendu quasi impossible par l'arrêté du 24 juillet 2003. Cette arrêté applique le veto du « secret défense » à l’information sur le transport des matières nucléaires.
Dans le bassin de Thau, comment la gestion de tels risques majeurs, liés à ces substances radio actives, peut-elle s’appliquer au transport par camions, trains, voire bateaux, comme à leur chargement et déchargement ?
Plusieurs types d’accidents peuvent se produire dans le Bassin de Thau. Les pompiers, la police et les maires ne peuvent être informés de la marche à suivre en raison du secret défense. Imagine-t-on les conséquences pour les populations, pour l’étang de Thau, pour les conchyliculteurs ?
En terme de risques non maitrisés, le transport est un maillon très faible de la chaîne complète de la filière nucléaire en France.
3. Alerter pour compléter l’analyse des risques
L’arrêt de ce camion pour mesure de radio activité le 12 septembre a permis d’informer sur la dangerosité et la fréquence des transports de l’usine Comhurex de Malvési (Aude) à l’usine Comhurex de Pierrelatte (Drome). Il a permis de mesurer la radioactivité que ces convois émettent. À un mètre du camion, la radioactivité mesurée était 45 fois supérieure au niveau de radio activité dit normal, selon le collectif Stop Uranium.
4. Pour une planification locale de la prévention des risques
Le volet nucléaire n'apparait absolument pas dans le projet de schéma de cohérence territoriale du bassin de Thau. Nous demandons la modification du Scot de Thau sur le point crucial du risque d'accident pouvant entraîner une contamination radioactive des eaux et de la population du bassin de Thau.
5. Après 40 ans de politique et de recherche au profit du nucléaire, obtenons 40 années équivalentes pour la transition énergétique
Nos positions pour une sortie du nucléaire progressive, responsable et déterminée, sont claires :
1. Le Parti de Gauche propose l’arrêt de la fuite en avant. Le PG est favorable à la sortie du nucléaire, qui fait courir des risques inacceptables et produit des déchets que nous ne savon pas gérer.
2. Cette énergie coûte beaucoup plus cher que l’on veut nous faire croire. Car les chiffres officiels sur le prix de l’électricité ne tiennent compte ni du coût du démantèlement des centrales ni du traitement des déchets
3. Cette source d’énergie ne nous donne pas de garantie d’indépendance puisqu’elle nécessite de l’uranium que la France ne possède pas : il est extrait dans des conditions inacceptables comme au Niger.
4. En attendant la fermeture des centrales, au fur et à mesure de leur arrivée en fin de vie à 30 ans, et la fermeture des usines de traitement de l’uranium comme celle de Malvési, leur gestion et leur entretien doivent être assurés par des entreprises publiques. Il faut éviter que la recherche des profits ne mette en péril la sûreté des installations et la sécurité des populations. 5. Nous revendiquons un droit accru des Comité d’Établissements sur les conditions de travail, la prévention des risques radio actifs, et les conditions d’exploitation des réacteurs. Nous exigeons aussi un nouveau statut pour les personnels sous-traitants.
6. Contre le gaspillage, nous demandons un plan massif d’économie d’énergie. Nous souhaitons un plan massif d’isolation des logements, de meilleurs rendements pour les appareils (efficacité énergétique), et l’interdiction des surconsommations inutiles comme les écrans publicitaires.
7. Nous proposons la satisfaction des besoins énergétiques restants par les énergies renouvelables : géothermie de moyenne profondeur pour le chauffage et la climatisation des habitations, géothermie profonde pour la production d’électricité, éolien, solaire, hydrolien, biomasse, petit hydraulique, marée-motrice, cogénération… Ces formes d’énergie pourront couvrir les 3⁄4 des besoins.
Ce scénario alternatif permet de créer 1 million d’emplois à l’horizon 2020 selon le rapport Quirion. Ces emplois sont non délocalisables et pérennes.
Ils permettent d’envisager la reconversion et l’accompagnement des travailleurs du secteur nucléaire, que ce soit dans le démantèlement des centrales nucléaires ou la création de nouveaux emplois dans es énergies renouvelables.
Après 40 ans de recherches pour l’essor fulgurant du nucléaire, ouvrons dès maintenant 40 ans de recherches pour la transition énergétique.
Nos travailleurs et nos chercheurs ont les connaissances et le talent pour le faire ! Utilisons les compétences des travailleurs de la filière énergie, les savoirs de nos chercheurs, ingénieurs et scientifiques, ainsi que les moyens et le soutien de l’État.
Un nombre sans cesse croissant de citoyen-ne-s, dans le bassin de Thau notamment, aspirent à ce changement.
Il ne manque que la volonté politique. Nous l’avons !